Samedi 23 novembre 2024

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Le calvaire des journalistes d’Iwacu

JOUR 14

04/11/2019 Commentaires fermés sur Le calvaire des journalistes d’Iwacu : JOUR 14
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Par Abbas Mbazumutima

 

Les avocats des 4 journalistes du Groupe de Presse Iwacu et leur chauffeur poursuivis pour ’’complicité d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat’’, ont fait appel ce lundi 4 novembre à la Cour d’Appel de Ntahangwa.

C’est pour demander de réformer ou d’annuler la décision rendue par la Chambre du conseil du Tribunal de Grande Instance de maintenir ces reporters et leur chauffeur en détention préventive.

Les 4 journalistes d’Iwacu, Agnès Ndirubusa, Christine Kamikazi, Egide Harerimana, Térence Mpozenzi et leur chauffeur Adolphe Masabarakiza, en sont à leur 14ème jour d’incarcération.

Pour Me Clément Retirakiza, un des Conseils du groupe de presse, l’espoir est permis pour les 4 journalistes et leur chauffeur détenus à la prison de Bubanza: «Nous osons croire que le juge d’appel va décider de libérer nos clients à l’issue de la Chambre du Conseil de cette instance».

L’ avocat invoque l’article 154 du Code de procédure pénale révisé qui stipule que «la liberté étant la règle et la détention l’exception, l’inculpé ne peut pas être mis en détention que s’il existe contre lui des indices suffisants de culpabilité et que les faits qui lui sont reprochés paraissent constituer une infraction que la loi réprime d’une peine d’au moins une année de servitude pénale».

Dans le meilleur des cas, fait savoir Me Clément Retirakiza, la Chambre du Conseil de la Cour d’Appel de Ntahangwa peut conclure à la libération pure et simple des 4 journalistes et leur chauffeur, ou tout au moins décider une libération provisoire.

Si tel n’est pas le cas, se désole-t-il, il sera question de débats au fond devant le Tribunal de Grande Instance de Bubanza en audience publique, pas à huis clos comme en Chambre du conseil.

Le mardi 22 octobre, vers midi, une équipe du journal Iwacu dépêchée pour couvrir des affrontements dans la région de Bubanza est arrêtée. Christine Kamikazi, Agnès Ndirubusa, Térence Mpozenzi, Egide Harerimana et leur chauffeur Adolphe Masabarakiza voient leur matériel et leurs téléphones portables saisis. Ils passeront une première nuit au cachot, jusqu'au samedi 26 octobre. Jusqu'alors, aucune charge n'était retenue contre eux. Mais le couperet est tombé : "complicité d'atteinte à la sécurité de l'Etat". Depuis l'arrestation de notre équipe, plusieurs organisations internationales ont réclamé leur libération. Ces quatre journalistes et leur chauffeur n'ont rien fait de plus que remplir leur mission d'informer. Des lecteurs et amis d'Iwacu ont lancé une pétition, réclamant également leur libération. Suite à une décision de la Cour d'appel de Bubanza, notre chauffeur Adolphe a retrouvé sa liberté. Ces événements nous rappellent une autre période sombre d'Iwacu, celle de la disparition de Jean Bigirimana, dont vous pouvez suivre ici le déroulement du dossier, qui a, lui aussi, profondément affecté notre rédaction.