Par Abbas Mbazumutima
En ce 11ème jour d’incarcération des 4 reporters du Groupe de presse Iwacu et de leur chauffeur, poursuivis pour «complicité d’atteinte à la sûreté intérieur de l’Etat», la plupart des organisations de défense des droits des journalistes (à l’étranger) de même que le Journal Iwacu soutiennent et rappellent que ces journalistes ont été arrêtés en plein exercice de leur métier.
Ce n’est pas l’avis du Procureur général de la République. Dans son communiqué sorti ce jeudi 31 octobre 2019, Sylvestre Nyandwi fait savoir que «ces gens n’ont pas été appréhendés parce qu’ils sont journalistes mais pour les faits leur reprochés».
Pourtant, Agnès du service politique, Christine de la webradio, Térence , le photographe, Egide du service anglais et Adolphe , leur chauffeur ont été arrêtés au chef-lieu de la commune Musigati, à quelques centaines de mètres du bureau de l’administrateur.
Ils voulaient rencontrer l’autorité locale pour une interview, puis aller recueillir des témoignages de la population qui affluaient vers le chef-lieu fuyant les affrontements. Une démarche tout à fait responsable, professionnelle. Ces journalistes voulaient avoir les informations recueillies sur terrain. Ce jour, beaucoup de messages alarmants circulaient sur les réseaux sociaux depuis le matin.
Les journalistes partis à Musigati étaient tous volontaires. Cette équipe de reporters ne s’est rendue à Bubanza qu’après un tweet du Journal officiel, Le Renouveau, citant le gouverneur qui tranquillisait la population de Musigati. «Malgré les quelques coups de feu entendus dans la localité, la sécurité est bonne dans toute la province. Les Forces de l’ordre poursuivaient des malfaiteurs qui tentaient d’entrer dans la Kibira».
Après leur arrestation, les 4 journalistes du Groupe de Presse Iwacu et leur chauffeur ont été détenus au cachot du commissariat avant d’être transférés dans des cellules insalubres, dans des conditions inhumaines et dégradantes du commissariat communal.
Nos collègues incarcérés à la prison de Bubanza ont été maintenus en détention préventive. Un verdict rendu ce jeudi 31 octobre 2019 par la Chambre du Conseil du Tribunal de Grande Instance de Bubanza. En ces moments difficiles, nos pensées et nos prières sont avec eux. De notre côté, nous restons toujours debout et sereins car nous savons que nos collègues n’ont commis aucun délit.