Daniel Ntiranyibagira est le tout premier étudiant malvoyant au Burundi. A l’occasion de la Journée nationale des malvoyants et des aveugles célébrée chaque 4 octobre, il explique que sa scolarité est un vrai parcours du combattant.
Quand cet étudiant, pas comme les autres, à l’Université Espoir d’Afrique au Département du service social et développement communautaire parle de son cursus scolaire, c’est avec des larmes dans la voix. Il a perdu sa vision à l’âge de 5 ans suite à une blessure. Une banale morsure d’un chien au niveau du bras mal soignée.
Originaire de Matongo dans la province de Kayanza, le jeune Daniel Ntirampeba aura la chance de fréquenter l’école fondamentale Kanura de Gihanga. Mis à part la stigmatisation et le manque d’enseignants, il évoque surtout le manque de papier braille. «C’est le défi majeur que rencontrent les élèves malvoyants et aveugles en milieu scolaire».
A côté de ce problème, ce jeune étudiant parle d’un problème de prise de notes. «Souvent données sur clé USB, il n’est pas aisé de les convertir en braille. Cela me prend un temps fou pour avoir ces notes dans les lecteurs d’écran, qui sont des logiciels qui nous aident à lire».
Cet étudiant évoque un autre problème lié à la recherche : «Il n’y a pratiquement pas de livres à papier braille encore moins de machines ayant des lecteurs d’écran dans les bibliothèques universitaires».
Daniel Ntirampeba avoue que les écoles souvent construites loin de leurs résidences et à majorité construites en étages, ne leur facilitent pas non plus la tâche quand il s’agit de se déplacer ou de se mouvoir dans les corridors.
«Ce n’est pas tout, il y a la discrimination subie souvent de la part de nos camarades et de nos instituteurs».
Cet étudiant malvoyant appelle les bienfaiteurs à leur venir en aide. Il demande au gouvernement d’octroyer le papier braille aux élèves et étudiants malvoyants. «Leur prix est exorbitant et cela dépasse notre niveau de vie».
Signalons que le Centre Urumuri des aveugles et des malvoyants de Gitega, confronté à plusieurs défis dans l’encadrement des élèves souffrant de ce handicap, célèbrera cette journée le 15 octobre.