La CENI a dévoilé ce mardi 15 octobre le calendrier électoral 2025 : des critiques sur les délais de dépôt des candidatures n’ont pas tardé à fuser.
La Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) a réuni à Bujumbura ses partenaires électoraux et des leaders politiques. Objectif : présenter le répertoire national des centres d’inscription des électeurs, le calendrier électoral ainsi que les modalités d’enrôlement en vue des élections de 2025.
Même si le processus est déjà en marche, certaines voix se sont élevées pour dénoncer les délais de dépôt des candidatures jugés très écourtés par rapport aux dates butoirs des élections.
Lors de cette rencontre, le président de la Ceni, Prosper Ntahorwamiye, a dévoilé le calendrier des prochaines élections. Les élections législatives et des conseillers communaux se tiendront le 5 juin 2025, elles seront suivies des élections sénatoriales le 23 juillet 2025. Quant aux conseillers collinaires et de quartiers, leur élection est prévue pour le 25 août 2025.
La Ceni a répertorié un total de 4 246 centres d’inscription à travers le pays, avec 15 633 bureaux d’inscription où les citoyens pourront s’enregistrer pour participer aux élections. Le président de la Ceni a insisté sur l’importance de cet enrôlement qui débutera le 22 octobre 2024 et qui se poursuivra jusqu’au 31 octobre 2024. « C’est l’activité phare, celui qui ne s’enrôlera pas ne pourra ni voter ni se présenter aux élections », a-t-il souligné.
Il appelle la population à se mobiliser massivement pour cette opération. « Tout candidat à l’enrôlement devra obligatoirement présenter une carte d’identité nationale en cours de validité ».
Les délais de dépôt des candidatures très critiqués
Cependant, la présentation du calendrier de dépôt et de vérification des candidatures a suscité de vives réactions. En effet, la période prévue pour cette étape, du 9 au 24 décembre 2024, a été vivement contestée par certains participants.
Gabriel Banzawitonde, président de l’Alliance pour la Paix, la Démocratie et la Réconciliation (APDR), a exprimé son mécontentement face à ces délais qu’il juge inadaptés. « Ceux qui disent que les élections sont déjà terminées n’ont pas tort. Les législatives auront lieu le 5 juin 2025, mais il nous est demandé de déposer nos candidatures en décembre. Que faire des militants qui nous rejoindront en mars ? C’est terminé, les élections sont déjà finies », s’est-il désolé.
Le président de l’Uprona, Olivier Nkurunziza partage cette inquiétude. Il considère que six mois avant les élections, c’est trop tôt pour le dépôt des candidatures. « En tant que politicien, les négociations sont constantes. Nous souhaitons une réduction de cette période à deux ou trois mois. Rien n’empêche d’ajouter un nouveau membre à la liste des candidats trois mois avant le scrutin, si nécessaire », a-t-il plaidé.
Outre les questions de calendrier, plusieurs participants ont déploré l’attitude de certaines autorités locales qui compliquent l’obtention des documents nécessaires pour l’enrôlement. Le président de la Ceni, Prosper Ntahorwamiye a promis de poursuivre « le dialogue avec les parties prenantes, y compris les leaders des partis politiques, pour ajuster les modalités, tout en exhortant l’administration à faciliter l’octroi des pièces nécessaires ».
Le président de la CENI a indiqué que l’Assemblée nationale comptera 103 députés, dont 100 élus et 3 représentants de la communauté des Batwa. Quant au Sénat, il sera composé de 13 membres, dont 3 représentants de la communauté des Batwa.
Même si la machine électorale est en marche pour 2025, le débat reste ouvert sur l’équité et la faisabilité des délais fixés pour le dépôt des candidatures.
Jusqu’ici les CENIs ont toujours ignoré d’inclure dans l’Assemblée nationale des élus d’une composante importante de la population, à savoir la diaspora. Je n’ai pas les statistiques, mais je peux estimer qu’elle constitue au moins 1/4 de la population. Ce n’est pas négligeable, surtout qu’on se rend compte que leur apport dans l’aide à leurs familles et leurs contributions à l’économie nationale sont assez considérables. Et surtout ils ont des idées qu’ils ont acquises par expérience dans les divers pays où ils sont établis.
Ce qui est intéressant, c’est qu’il y a des membres de la diaspora qui sont retournés vivre au Burundi tout en gardant un pied dans les pays d’accueil (souvent des bi ou tri nationaux). C’est-à-dire que nous avons sur place des candidats potentiels pouvant représenter non seulement leurs concitoyens au pays, mais aussi leurs concitoyens à l’extérieur du pays.
Il ne faut pas les ignorer, car notre démocratie à la burundaise semble un peu fatiguée, il est temps de lui donner un nouveau souffle et l’enrichir de nouvelles personnalités et expériences.