Jeudi le 12 Février à l’IFB, le Pr Juvénal Ngorwanubusa a présenté Le regard étranger. L’image du Burundi dans les littératures belge et française. Une vingtaine de personnes ont assisté à la conférence-débat.
L’ouvrage est subdivisé en deux parties nommées corpus. La première traite des livres couvrant la période d’avant l’indépendance. Le plus notable est Barabara, un recueil de nouvelles écrites par Pierre Ryckmans. Cette période est décrite comme celle de l’innocence du peuple burundais. Les fictions, certes assaisonnées à la sauce colonialiste, montrent un Burundi beau et uni.
La seconde partie est beaucoup plus sombre. « Un démon jaloux » selon les propres termes du professeur, vient briser la cohésion de la nation. La période postcoloniale est trouble et sanglante. Les divisions ethniques deviennent la norme, le chaos règne en maître. Cela transparaît dans Le chant des fusillés de Nadine van den Bussche Nyangoma, SAS broie du noir de Gérard de Villiers, etc. Autant de romans sur la dérive d’une nation et les magouilles néocolonialistes en toile de fond.
« Tous ces écrivains européens de passage ont projeté une image physique et anthropologique du Burundi. Et même si les ombres ne manquent pas, principalement dans le domaine politico-sécuritaire, l’image physique du Burundi reste idyllique au fil des livres », souligne le profeseur.
Avant Le regard étranger, le Pr Juvénal venait de sortir en 2014 La littérature de langue française au Burundi qui est en quelque sorte une prémisse à ce dernier ouvrage.
L’initiative est très bonne car on entend rarement parler des écrits de notre passé, surtout la période pré et coloniale qui me passionnent énormément. J’aimerais bien par exemple savoir comment les Rois du Burundi régnaient, leur amour pour le Burundi, leur leadership etc…mais toutes ces choses-là on ne les trouve vraiment nulle part ou alors de façon disparate et en très petites quantités si pas inexistantes. Je cherche à me procurer par exemple un livre intitulé « Les Barundi » de l’Allemand Hans MEYER mais il est épuisé partout et faute d’initiatives nationales plus personne ne veut le rééditer.
Le Ministère de la Culture devrait jouer ce rôle mais ce dernier n’existe pratiquement plus que de nom. Les derniers Ministères de la culture sérieux on les a eus sous un certain Jena Baptiste Bagaza… car à l’époque, il y avait pas mal d’initiatives (orchestre national avec des chansons qui ont bercé notre jeunesse pour les gens de la cinquantaine et au-delà.., fêtes culturelles interprovinciales de danses et de poésie traditionnelles etc….) par rapport à notre culture! Plus rien avec l’arrivée de Pierre BUYOYA et après…Il est temps qu’on repense notre culture, notre passé pour les faire connaître aux générations actuelles et futures de notre pays. Un peuple sans histoire et sans culture est un peuple sans âme… !