Ces derniers jours, le Burundi a signé des mémorandums avec des partenaires internationaux afin de permettre l’exportation directe du café burundais. Cependant, les producteurs se plaignent depuis longtemps des faibles revenus qu’ils perçoivent, malgré leur dur labeur.
Selon les experts, la présence d’intermédiaires ou commissionnaires dans le processus de vente du café a souvent compromis les efforts des agriculteurs. Un exemple frappant est celui de l’arabica, pour lequel les producteurs burundais ont historiquement reçu des prix bien inférieurs à ceux des pays voisins, comme l’Ouganda, selon un rapport d’Oxfam.
Pour changer la situation, l’Office pour le Développement du Café du Burundi (ODECA) et le ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Élevage ont pris des mesures pour changer la situation. Des mémorandums d’entente ont été signés pour l’exploitation du café sans intermédiaire.
Le premier mémorandum a été signé le 31 août 2024 entre l’ODECA et la société américaine nommée American Roasters Coffee Company. Cet accord permet l’exportation directe du café burundais vers les États-Unis, éliminant ainsi le rôle des commissionnaires.
« Nous avons eu l’honneur d’accueillir une délégation d’acheteurs de café en provenance des États-Unis… afin de favoriser des relations directes avec des acheteurs internationaux », a publié ODECA sur son compte X.
« Nous sommes prêts à faire passer le commerce du café à un niveau supérieur grâce à des partenariats directs », a déclaré Amedé Nduwayezu, directeur administratif et financier de l’ODECA.
Interrogé sur les détails de cet accord, Jean de Dieu Niyindabira, directeur général de l’ODECA, a répondu qu’il y avait encore des éléments à clarifier. Il a précisé que les détails de l’accord seraient partagés avec la presse après leur analyse approfondie.
En parallèle, un autre accord similaire a été signé le 3 septembre 2024 entre le ministre burundais de l’Agriculture, Prosper Dodiko, et son homologue chinois lors du Forum sino-africain de développement à Beijing.
Cet accord ouvre un nouveau marché en Chine pour le café burundais et promet de dynamiser le secteur agricole.
Interrogé pour savoir plus sur cet accord signé, l’assistant du ministre de l’Elevage et de l’Agriculture a fait savoir que rien ne peut être révélé pour l’instant, seul l’ODECA aura des mots à dire.
Cependant, malgré ces avancées, le secteur du café au Burundi continue de faire face à des défis majeurs. La production a été gravement affectée par des conditions climatiques défavorables, notamment un déficit de pluviométrie entre mars et avril 2024.
Jean de Dieu Niyindabira a indiqué que la production de café cerise pour la campagne 2024-2025 n’a atteint que 70,4 % des prévisions, avec 81.470 tonnes produites contre les 115.000 tonnes escomptées.
Une motivation en berne
Aujourd’hui, le prix d’achat du café cerise A, a été revu à la hausse passant de 1.280 BIF à 1.380 BIF le kilo tandis que le café cerise B a passé de 640 à 690 BIF le kilo, des prix qui ne sont pas appréciés par les caféiculteurs burundais. Selon ces derniers, ils affirment qu’ils travaillent à perte au vu des efforts fournis dans la culture du café.
Marc Niyonzima, un caféiculteur de la commune Kayanza, estime que quand l’ODECA aura mis en application les accords signés avec les Américains, les caféiculteurs pourront enfin avoir une plus-value en terme d’argent.
« C’est vrai, nous n’avions pas une motivation dans la culture du café. Quelques-uns ont même abandonné cette culture. Les caféiers sont très vieux, car l’argent que nous recevons ne correspond pas aux efforts fournis par le caféiculteur ».
Selon lui, ’’quand le prix du café sera augmenté et quand le caféiculteur vendra lui-même, sans passer par les commissionnaires, il y aura plus de courage de remplacer les vieux caféiers’’.
Margueritte Nibizi de la même commune explique qu’elle avait abandonné la culture du café. Pour elle, si le prix d’un kilo de café augmente et qu’on valorise les caféiculteurs, elle va retourner dans la culture de café.
« J’ai abandonné la culture du café, car tout ce que je récoltais, c’était la fatigue. Je préfère cultiver autre chose comme du manioc, du haricot et des patates douces, car à la vente, je rentre les poches pleines, contrairement au café », a-t-elle amèrement lâché.
Au début de ce mois, le directeur général de l’ODECA a annoncé que, désormais, durant cette saison de l’année 2024-2025, le prix d’un kilo du café washed sera de 3.500BIF.
Sachez que, malgré les efforts des autorités, des fuites de café vers les pays voisins continuent d’être signalées. Un peu plus de 37 tonnes ont été saisies dans trois provinces frontalières avec le Rwanda.
Nous remercions vivement notre DG ODECA dans ses activités q’il fait en donnant la valeur du café de notre pays.et moi aussi j’étais un cultivateur du café,j’avais abondonné parceque je voyais que c’était la fatigue,et pour le moment je retourne à cultiver le café!!si un kilo sera de 3500 fbu en tout cas dans 10 ans je serai boss!!!
Les mesures supprimant les intermédiaires sont excellentes
Maintenant il va falloir se remettre à planter et préparer le nouveau scénario.
La filière café doit se remettre en question.
nouveaux produits , nouveau emballage, nouveau circuit commercial.
Définir les quantités a produire, pour les anciens et nouveaux marchés .
calculer au plus juste les prix de vente et les marges
@Hihi
1. Vous ecrivez:« calculer au plus juste les prix de vente et les marges.. »
2. Mon commentaire
L’on voit bien que le prix du cafe cerise n’a pas tenu compte de l’augmentation du prix du cafe arabica sur le marche international.
LE CAFEICULTEUR BURUNDAIS EST REELLEMENT EXPLOITE COMME UN ESCLAVE PAR CEUX QUI FIXENT CE PRIX MISERABLE DU CAFE CERISE.
Pour les derniers 11 mois, le prix du cafe arabica est passe de 1,59 dollars(per pound = 450 grammes) (10 octobre 2023) a 2,47 dollars (10 septembre 2024), SOIT UNE AUGMENTATION DE 62,69%.
https://www.barchart.com/futures/quotes/KCZ24/interactive-chart
R
Stan,
Le prix que vous donnez c’est celui du café qui sera livré au détenteur de contrat Dec 24 (Z24) au plut tard. C’est normal que les prix soient different du « Spot price relativement au Future contract prices » Plus un contrat approche la date de livraison, plus le prix s’approche du « spot price ».
https://www.investopedia.com/terms/s/spotcommodity.asp
Je ne sais pas ce que vous voulez dire par « intermédiaires » car d’une manière ou une autre, il y en aura tjrs. Par ex, American Roasters Coffee Company peut tjrs vendre (trading) le contrat en question.