En occultant la cause racine, le Forum national sur le développement du Burundi, 1ère et 2e édition, dépolitise le débat. La vision darwinienne des rapports de force entre partis politiques est la cause primaire empêchant le pays de tourner les talons du chemin conduisant aux problèmes endémiques et systémiques du pays que dénoncent Olucome et Parcem. La partocratie devient dysfonctionnel quand elle s’assied sur les compétences, privilégiant le clientélisme et la politisation des services publics pour huiler ses rouages. Ainsi s’observe le décalage permanent entre le verbe et l’action.
Dans ce contexte de suprématie totale du Cndd-Fdd, la culture de la redevabilité est un leurre car pas d’enjeu dans la transparence ou l’opacité dans la gestion de la chose publique. Détruire le système partocratique – le Cndd-Fdd n’est qu’un symptôme -, bâti sur un modèle oligarchique : contrôler le centre du pouvoir pour s’accaparer de chaque centimètre des 27 834km² du territoire national, pour instaurer un système démocratique. Quels sont les acquis démocratiques à pérenniser ? Que faut-il amender, ajouter ou élaguer dans le corpus législatif pour dégager des règles du jeu démocratique made in Burundi ? La piste d’un mécanisme de supervision de l’éthique au sein du gouvernement est à explorer. Par quelles pratiques enraciner une culture démocratique (règles tacites pour prévenir une dérive autoritaire et recours systématique au dialogue pour asseoir la stabilité) dans la gouvernance politique ? La vitalité démocratique étant aussi affaire de l’esprit des institutions. Ainsi se posent les termes du débat de fond qui devrait accaparer l’esprit des participants audit forum.
Pour sortir de l’ornière, la construction d’une avant-garde résistante pour aller au-delà des voix critiques du pouvoir. Ses protagonistes doivent se reconnecter avec la notion de courage dans l’assertivité, cette capacité de s’affirmer tout en respectant les autres. Et devenir une force de proposition dans la perspective, à terme, d’implanter la gouvernance démocratique avec les armes de l’intégrité, la méritocratie et du pragmatisme. Ce faisant, le dire débouchera sur le faire, l’essai sera transformé.
Les échéances de la « Vision Burundi pays émergent en 2040 et pays développé en 2060 » peuvent être repoussées… pas la nécessaire transition de la partocratie à la démocratie pour enclencher une marche vers l’atteinte des objectifs ambitieux de cette deuxième édition du Forum national sur le développement du Burundi. Changer de logiciel de fonctionnement pour s’attendre à un résultat différent. Une menace existentielle ou mise à jour incontournable ?
Guibert Mbonimpa
Le terme oligarchie ou parti-Etat me semble juste.Quand aux echeances: »Vision Burundi pays émergent en 2040 et pays développé en 2060″, a moins d’un miracle ou une intervention divine, les objectifs seront difficilement atteints.Seulement 17 ans nous separent de 2040 pour pouvoir realiser la premiere phase du programme.A l’heure qu’il est, le pays n’est meme pas un « en voie de developpement », mais un des pays le plus pauvres de la planete avec une moults defits et dificultes a pocurer les besoins de base a la population en matiere de sante, eduction, eau potable, energie et infrastructures ferrovieres et routieres.La pente sera rude a remonter avec des contre-coups en mis parcours.Les Burundais sont bien connus pour orgainser des congres, sommets et des reunions de tout genres.On se rappelle des fameux « Plans Quinquinaux » sous le modele de l’ex-Union Sovietique qui ont produit des resultats tres loin des attentes.S’agit-il du manque de techniciens et de cadres tres competents ou du maque d’argent, le nerf de la guerre, pour atteindres les objectifs fixes?Peut-etre les deux a la fois.Il faut y ajouter aussi l’instabilite chronique politique depuis l’Independance avec des des changement de regimes chaque 10 ans si bien sur les dirigeants ne sont assasines.Des pays comme le Botswana,Cameroun, la Cote d’Ivoire,le Senegal ou la Tunisie, etc n’ont connu qu’un ou deux chefs d’Etat depuis les dernieres 70 ou 60 ans.Cette stabilite politique inspire la stabilite aux bailleurs de fonds, aux investisseurs etrangers et locaux parce qu’ils seront rassures que leur argent et biens ne seront pas victimes a l’ecratement de la moindre crise ou de changement brutal de regimes.La vision 2040& 2060 est noble, mais elle necessitera plusieurs parametres et un alignement favorable des etoiles dans le ciel vu que les relations internationales et l’economie mondiale sont imprevisibles.
Si je ne m’abuse, particratie renvoie à un système au sein duquel le pouvoir est monopolisé par des partis qui via des alliances et autres coalitions arrivent à faire du suffrage universel une farce ( Liban, Italie, Israel, Belgique, etc.)
Où sont ces coalitions qui peuvent faire tomber un gouvernement au Burundi? L’auteur pourrait-il donner quelques éclaircissements ?
Entre parenthèses, l’article gagnerait en clarté si l’auteur adoptait un style concis. Just saying! Je n’ai pas fait lettres françaises mais je sais reconnaître un style amphigourique quand j’en vois un!
Merci pour cette remarque pertinente mon cher Gugusse. Je viens de constater mon erreur… Il s’agit de partocratie et non de particratie. Et pour le style, j’y travaille… Bonne journée et bonne semaine.
Partocratie, absolument! Je dirais même plus, Partocrazy. Crazy comme “déjanté”. Merci de prendre avec philosophie ma petite remarque sur le style.
Ton commentaire me pousse à te suggérer de ne plus t’appeler Gugusse, mais plutôt Bison futé.
Ha ha ha!