Le Forum pour le Renforcement de la Société Civile (Forsc) vient de présenter, à Ngozi, une étude sur l’impact de l’adhésion du Burundi dans la Communauté Est-Africaine. Dans sa politique de vulgarisation des résultats de ce travail dans tout le pays, le Forsc était dans la région nord.
<doc5602|left>Mardi 16 octobre, à Ngozi. Dans la salle des conférences de la Mutuelle de la Fonction Publique, Forsc présente son étude intitulée {« Impact de l’intégration du Burundi dans l’EAC sur son environnement politique et socio-économique »}. Travail exposé par Jérémie Nkunzimana, chargé de l’intégration régionale au sein du Forsc, et réalisé par Pierre Claver Seberege et Hilaire Ntakiyica, consultants indépendants.
Les représentants des pouvoirs publics, de la société civile, du secteur privé des quatre provinces (Kayanza, Ngozi, Kirundo et Muyinga) sont au rendez-vous. Les envoyés des confessions religieuses ont également fait le déplacement.
Dans son exposé, Jérémie Nkunzimana passe en revue l’historique, les avantages et les défis de la Communauté Est-Africaine. Un fait rend optimiste l’assemblée. L’étude classe troisième, pour l’an dernier, l’Office Burundais des Recettes (OBR) parmi les dix institutions les plus corrompues de la communauté. Mais en 2012, l’office redore son blason et n’est plus sur la liste. Néanmoins, la justice burundaise fait sa nouvelle apparition sur ce classement et se retrouve en cinquième position devant la Police Nationale du Burundi.
Après avoir fait le tour des avantages concurrentiels dont dispose chaque pays membre de l’EAC (dont le café pour le Burundi), Le chargé de l’intégration régionale au sein du Forsc fait mention des nouveaux produits locaux, comme le maracudja, qui attirent les importateurs.
Les débats
La question du conférencier suscite des réflexions : « Savez-vous le nombre de camions de marque FUSO qui faisaient la queue en commune Matongo (Kayanza), il y a quelques mois, juste pour charger le maracudja vers les pays membres de l’EAC ? » Mais il semble, poursuit Nkunzimana, que depuis la mesure présidentielle d’interdire l’exportation des produits fruitiers, le maracudja n’est plus écoulé.
Pour l’administrateur de Matongo, Hacimana Alexis, les conséquences sont visibles. « Les ventes hebdomadaires gravitaient autour de 50 tonnes avant la décision du chef de l’Etat. Maintenant la population ne peut écouler qu’une tonne à Bujumbura », explique-t-il. Les cultivateurs, quant à eux, envisagent le pire : arracher cette grenadille qui ne leur rapporte plus.
Après les questions économiques, la bonne gouvernance est abordée. La lutte contre la corruption domine les échanges. Une commerçante de kayanza donne son témoignage: « Dans un Etat qui se dit de droit, je ne peux pas corrompre ni être corrompue. Demandez aux agents de l’OBR sur les frontières. Ils me connaissent pour mon intansigeance. Quand j’importe, je leur demande de calculer ce que je dois au fisc conformément à la législation. Si quelqu’un tente de m’entraîner dans des manœuvres frauduleuses je m’adresse à ses supérieures ». Un témoignage salué et applaudi.
Le débat semble avoir changé la perception des participants sur les avantages de l’intégration sous régionales. Ils ont quitté la salle après cette conclusion : « La première responsabilité nous incombe pour faire face à la concurrence est-africaine et pour éradiquer la corruption. »
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{Les dix institutions les plus corrompues de l’EAC, selon cette étude (elles sont présentées en anglais) :}
En 2011
Rank Organisation
1 Uganda police
2 Burundi police
3 Burundi customs/revenue authority
4 Kenya police
5 Uganda revenue authority
6 Tanzania police
7 Burundi ministry of education
8 Uganda judiciary
9 Tanzania judiciary/courts
10 Uganda Ministry of Lands
En 2012
Rank Organisation
1 Uganda police
2 Tanzania police
3 Kenya police
4 Land services(Kenya)
5 Burundi Judiciary
6 Burundi Police
7 Tanzania judiciary
8 Uganda judiciary
9 Rwanda police
10 Land services
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