Pour un montant de 270 millions de dollars, les travaux de construction des centrales hydroélectriques de Jiji et Murembwe ont été lancés, ce lundi 23 septembre, à Songa, province Bururi.
Presqu’un demi-million d’habitants vont être alimentés en électricité avec la construction de ces deux barrages qui produiront 49,5 MW, selon une note explicative du projet. Selon Jean-Christophe Carret, directeur des Opérations à la Banque mondiale, le Burundi va améliorer significativement le taux d’accès à l’électricité pour le moment inférieur à 10 % (contre 43 % en moyenne en Afrique subsaharienne). S’exprimant au nom des bailleurs, il a indiqué que l’accès à l’électricité est une priorité que partagent Gitega et ses partenaires.
Lancés par Joseph Butore, 2ème vice-président de la République, ces travaux s’étendront sur 42 mois avec un coût de 270 millions de dollars américains. Un co-financement de la Banque Mondiale (100 millions $), Banque européenne d’investissements (95 millions $), Union européenne (36,60 millions $), Banque africaine de développement (22 millions $), gouvernement du Burundi (14,30 millions $) et la Regideso avec 2,50 millions de dollars.
A côté de ces deux barrages, il est prévu la construction et l’extension de postes électriques (4 nouveaux postes et 3 postes existants) ainsi que l’aménagement de 107 km de lignes de transport d’électricité de 110 kV et de 25 km de lignes de 33 kV. Ce qui permettra de raccorder les postes de Jiji et de Murembwe, de Horezo et de Kabezi, au poste de la Route Nationale N°1 ainsi qu’au réseau électrique national. Une composante électrification rurale avec la construction de 19 km de lignes basse tension et 18 km de lignes moyenne tension est aussi programmée pour connecter les ménages et les infrastructures publiques et socio-économiques situés dans les zones avoisinantes du projet telles Gakungwe, Kabezi, Songorero, Kumatara, Horezo, Gataba, Muheka et Nyamiga-Tagara.
Des travaux connexes
Pour une bonne réussite, le projet va également financer les travaux de supervision et de contrôle effectués par l’Ingénieur conseil, un panel d’experts pour la sécurité du barrage et un panel d’experts environnementaux et sociaux. Il appuiera aussi la réorganisation et la modernisation de la REGIDESO, le renforcement de l’Autorité de Régulation, et la réalisation d’études pour la promotion des investissements privés et publics dans le secteur de l’énergie au Burundi.
A l’occasion du lancement des travaux, M. Carret a rappelé que depuis la signature des accords de financement dudit projet en 2014, les partenaires techniques et financiers ont participé à sa préparation et à son développement dans le respect des normes internationales sur les aspects techniques, financiers, environnementaux et sociaux.
Par ailleurs, 40 maisons, une école et une église ont été construites et l’indemnisation des 1 579 personnes affectées par le projet est en cours.
Au Burundi, la production actuelle en énergie électrique est d’environ 35MW alors que la demande est de plus de 70MW. En 2018, le ministère de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines prévoyait une demande de 92MW. Ce qui va atteindre un pic de 192MW d’ici 2025.