« Je n’ai pas de CV, je n’ai jamais travaillé pour le compte de l’Etat ni d’un privé. Je ne fais que de la guitare », lance fièrement Buddy …
Son aventure dans la musique commence à l âge de 13 ans. Autodidacte, ce garçon de ville se rendait à Bwiza et Buyenzi, les seuls quartiers de la capitale où existaient des groupes qui chantaient comme CASABELE. A travers les fenêtres, il observait les musiciens se produire, jouer à la guitare, son instrument préféré. De retour à la maison, c’était la pratique. Avec sa guitare fabriquée à l’aide d’une boîte de conserve et des câbles de freins de véhicules, il se met à gratter. Il fréquente aussi les élèves de l’école d’art de Gitega alors qu’il est élève au Collège Notre dame de Gitega (CND).
Dès lors il commence à jouer dans de petits groupes. De retour à Bujumbura, il monte son propre groupe, ’’Soul Collection’’. C’est l’époque des interprétations des chansons en vogue et avec ses amis, ils animent des soirées dansantes. Toutefois, ils se heurtent à la brutalité des policiers : « Ils cassaient nos guitares, déchiraient nos pantalons, traquaient les filles en mini jupes qui venaient danser. Il y avait une répression totale, aveugle des musiciens et de la musique », confie-t-il. C’est à l’époque du fameux maire de la ville Kanyoni. Selon Buddy, depuis lors la musique n’a pas bien progressé, des talents ont été étouffés.
En 1978, il intègre l’Orchestre national où il joue à la guitare basse et rythmique. Très attaché aux chansons traditionnelles burundaises, il veut faire découvrir la musique burundaise, il invente un mélange avec l’instrument électrique. Les chansons ’’Ni agatera ntimba’’, ’’Indege irahinda’’, ’’Iyoba nosubiye kukubona’’ en sont le résultat.
Parti au Canada en 2000, Buddy acquiert aussi de l’expérience auprès de Jaques Murigande alias Mighty Popo, un burundo-rwandais compositeur, chanteur et guitariste. De retour au pays en 2008, Buddy a une seule préoccupation : professionnaliser la musique. Il se dit choqué de voir les jeunes générations se produire sur scène sans aucune notion de musique. Créer une école de musique, c’est la seule solution. Et avec quels moyens ? Il a déjà construit des salles de classes dans la parcelle familiale, avec ses propres fonds. Il attend des professeurs venus de l’étranger pour dispenser des cours : « Je vais demander un appui auprès des ambassades pour qu’elles puissent m’épauler dans mes initiatives. »
Buddy va plus loin : « Comment la population pourra-t-elle découvrir les talents de ces jeunes alors que la plupart vit dans des ghetto où personne ne va ? » Un espace est en train d’être aménagé avec resto où ces jeunes formés pourront s’exhiber et attirer beaucoup de monde : « Je veux donner aux gens des opportunités de vivre de la musique », conclut avec conviction ce quinquagénaire, père de trois enfants, au milieu de son studio.
Buddy (je dirais plutôt Budigi) est modeste! Il dit qu’il n’a pas de CV alors qu’il exerce une profession qu’il a débutée à 13 ans! Ceci n’est pas donné à tout le monde! Ceux qui vivent d’une profession qu’ils ont commencée à 40 ans en deviennent rouges (ou noirs c’est selon)!
Buddy a omis en passant de nous parler de quelques uns de ses anciens potes avec qui il faisait l’apprentissage de la musique au CND et Ecole d’Arts, notamment Aimé (alias Mrefu)!
Salue cher Magloire.
Je crois que la seule chose qui compte avant tout est de faire parler son coeur a haute voix. Les burundais doivent exterioriser leur ressentiment pour un passe moins glorieux qui a frustre plus d,uns. Un psychiatre me disait un jour que la sante mentale des burundais est tres mauvaise et je n’y croyais pas. A voir ce qui se passe a tous les niveaux de la vie nationale du petit echellon au grand, j’y ai finalement cru.
A quand est ce que la portee de ces problemes sera consideree a juste titre!Quand tout le monde est finalement mentalement malade?Les pays developpes avant de nous exiger quoi que ce soit pour leur aide financiere se doivent de nous aider a nous remettre au meme niveau de sante mentale qu’eux.
La voie:promouvoir la musique (qui apprend a etre honnete et de bonne foi, et d’exterioriser les ressentiments de l’inconscient),mediter profondement.Ce qui nous conduira au changement des mentalites et donc sur la voie sure du developpement.