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|le Burundi chante| Les inoubliables Abashazangendo

05/05/2013 Commentaires fermés sur |le Burundi chante| Les inoubliables Abashazangendo

C’est avec leurs guitares sèches de fabrication locale aux cordes faites de câbles de freins de véhicules et le tintement de ressorts récupérés sur des veilles voitures en guise de cymbale que l’orchestre {Abashazangendo} se taille une place dans la cour des grands de la musique burundaise des années 80.

<img7563|left>Alors que tous les groupes d’alors comme Imvumero, l’Orchestre national, Africa Nile Band, Amabano ont des instruments modernes, Abashazangendo ses modestes moyens plaît. La simplicité de leurs mélodies et leurs textes vont droit au cœur. Sans oublier ce petit accent, plutôt sympa, typique des gens des montagnes surplombant la ville de Bujumbura : «{ …Ntatsitsa (Ntacica) urukundo nk’amafaranga série (chérie) we… »} Finalement, en matière de musique, le succès n’est pas fonction des instruments et d’arrangements musicaux compliqués.

Qui n’a pas entendu vers les années 80 ces mélodies qui ont forcé l’admiration de pas mal de Burundais comme {Ntacica urukundo nk’amafaranga} (le matérialisme détruit l’amour), {Kera nahora nza iwanyu} (Quand je venais chez vous). Question : pourquoi ces mêmes chansons sont aujourd’hui remixées, reprises et interprétées par de jeunes artistes  ? La réponse est simple : l’orchestre Abashazangendo a su toucher les cœurs.

Cet orchestre a vu le jour à Kamenge en 1978. Ce sont 9 jeunes gens qui décident de faire de la musique ensemble. Ils composent des chansons, ils les proposent à la radio nationale qui les enregistre pour les diffuser par après : « Les histoires de droits d’auteurs n’existaient pas encore. On ne connaissait pas, on était satisfait de les entendre à la radio. On faisait des concerts dans les quartiers périphériques », fait savoir Philippe Ntabukongize, un des fondateurs du groupe.

Des 9 membres de cet orchestre, 5 seulement sont en vie. Philippe Ntabukongize raconte encore: « La crise qui a éclaté en 1993 nous a dispersés. C’est avec la mort dans l’âme qu’on apprenait de là où on s’était terré qu’un tel est peut-être décédé. Quand on ne le voyait plus, on concluait que c’était fini. »

Abashazangendo, c’est l’art de raconter en toute simplicité la vie. Ils prodiguent des conseils aux jeunes couples. Selon Philippe Ntabukongize, aujourd’hui, les jeunes artistes n’attachent pas beaucoup d’importance sur leurs textes alors que le message est très important en musique : « Leurs chansons sonnent bien mais pour la plupart le sens sonne creux », déplore-t-il. Ce sexagénaire ne désarme pas : « On est toujours invité dans des concerts et les gens nous applaudissent. Si on avait des moyens, on pourrait remixer nos chansons. »

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