Mercredi 17 juillet 2024

Archives

|le Burundi chante| Africa Nova, une référence dans la musique burundaise

05/05/2013 Commentaires fermés sur |le Burundi chante| Africa Nova, une référence dans la musique burundaise

La plupart des Burundais de plus de 30 ans se sont un jour surpris en train de fredonner {[Yarantumye umwe utayobewe->http://www.youtube.com/watch?v=liJTz0U7PT4]} ou {[Ntukamwinyegeze->http://www.youtube.com/watch?v=80spSXsPeoY]}. Ce sont des chansons de Marie-Antoine Rugerinyange, alias Africa Nova. Cet auteur-compositeur, arrangeur est à classer parmi les grands musiciens burundais.

<doc7560|right>Il est originaire de Musenyi dans la province de Ngozi au nord du Burundi. Le petit Marie-Antoine, fils d’enseignant, n’a qu’une passion : le dessin, comme son grand frère. La musique ne l’intéresse que quand il entre à l’Ecole moyenne pédagogique de Musenyi où il chante dans une chorale dirigée par des religieux belges : « C’était Frère Gustave et Frère Rémy qui jouaient à l’harmonium », se souvient Africa Nova. Son amour pour les claviers date de cette époque bien qu’il joue à la guitare.
Adolescent, le jeune Marie-Antoine écoute Dalida, Christophe, Elvis Presley, les Beatles, Tabu Ley, Myriam Makeba, le twist et la rumba.

Il découvre pour la première fois un orchestre quand il est élève à l’Ecole normale de Gitega. C’est le groupe ’’Amis Jazz’’ qui ne joue que de la musique congolaise dans une boîte de nuit de la place. Nous sommes en 1968.

Pour attirer plus de monde, ces musiciens recherchent quelqu’un pouvant interpréter les chansons françaises et anglaises en vogue à l’époque : « Et c’est un certain Karim Buhanga qui me file le tuyau. Je me suis présenté. Lors de l’audition, j’ai improvisé ’’Aline’’ de Christophe (Daniel Bevilacqua) et tout le monde a applaudi. Et le soir même, je suis devenu une star. Les gens se bousculaient dans la boîte de nuit pour écouter le nouveau musicien », se rappelle Africa Nova, nostalgique.
Avec les événements sanglants de 1972, Marie-Antoine Rugerinyange se retrouve en Ouganda où il joue dans plusieurs orchestres mais il s’intéresse à l’évolution de la musique au pays. Il apprendra par exemple qu’un certain Léonce Ngabo cartonne à Bujumbura et qu’un orchestre appelé "Les Fellows" composé essentiellement de musiciens burundais comme Niki Dave (David Nikiza), Raymond Ramazani, Benito et d’autres, est parmi les meilleurs à Kigali. « Mais Les Fellows, c’était un groupe que j’avais créé avec des amis à Gitega », fait remarquer Africa Nova. Il rencontrera au hasard la plupart de ces musiciens comme Niki Dave à Nairobi lors d’une audition organisée pour recruter de nouveaux talents. « Quand j’ai entendu leur {lead vocal} chanter, j’ai tout de suite reconnu la voix et c’était David. »

De la rencontre naîtra le groupe ’’The Explorers’’ et l’idée de rentrer au pays. En 1976, ces musiciens fraîchement débarqués de Nairobi jouent pour la radio nationale burundaise et forment l’orchestre Amabano.
Les musiciens signent des contrats et deviennent des fonctionnaires. Niki Dave refuse et quitte le groupe. Mais c’est au moment où cet orchestre prépare une tournée en Hollande sur invitation de Radio Nederland pour aller recevoir le prix Moulin d’or.

Africa Nova, le chef d’orchestre recrute alors Canjo Amisi qui vient de quitter l’Orchestre national en dislocation : « Dans deux semaines seulement, Canjo Amisi maîtrise parfaitement tout le répertoire de l’orchestre Amabano. A Amsterdam, c’était la consécration », se souvient Africa Nova.

Il sera actif lors de la campagne du Frodebu en 1993 puis, avec la crise, s’exilera au Canada. Ce musicien reste une référence de la musique burundaise des années 80. Il inspire des jeunes artistes comme Yoya. Africa Nova compte remixer ses chansons et n’exclut pas la possibilité de se produire à Bujumbura. Son Message pour les Burundais: « Il faut consolider la paix.»

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Dépités par nos députés

En décembre dernier, une députée a revendiqué, lors d’une séance de questions au ministre de l’Énergie, une station-service réservée uniquement aux élus, se plaignant d’être méprisée lorsqu’elle devait faire la queue. Ces propos ont profondément choqué l’opinion publique et ont (…)

Online Users

Total 2 621 users online