20 personnalité ont répondu à l’appel d’Iwacu pour la liberté d’expression et la démocratie au Burundi. Chaque semaine, nous mettons à l’honneur un appel lancé par une personnalité. Nous invitons nos lecteurs à débattre avec nous sur les médias burundais. Après « Grand débat sur les médias burundais : 1972- 2015, Burundi au centre du continent africain », débattons maintenant avec Jean-Paul Marthoz sur « Le Burundi, au centre du combat universel pour la liberté »
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La presse burundaise est aujourd’hui en première ligne du combat pour la liberté en Afrique. Un combat qui prend le relais d’autres médias, d’autres journalistes qui hier, ailleurs, ont participé de manière déterminante à la victoire de la démocratie. En ces moments où le Burundi se trouve dans l’œil du cyclone, comment ne pas se souvenir de ces calames audacieux, de ces voix fortes, qui ont pris des risques et assumé des responsabilités immenses pour que les libertés l’emportent. C’est dans cette lignée que s’inscrit la lutte des journalistes burundais d’aujourd’hui. C’est dans ce rappel d’autres épopées de la presse libre que ceux-ci peuvent trouver l’inspiration et l’espoir.
Les contextes sont différents mais les valeurs sont communes. Comment, en voyant cette répression mais aussi cette résistance, ne pas penser à l’engagement du Weekly Mail, du Vrye Weekblad et de Bush Radio dans la lutte contre le régime d’apartheid en Afrique du sud ? Comment ne pas évoquer la manière dont Sud, Walfadjri et d’autres accompagnèrent la transition ordonnée du Sénégal vers la démocratie ? Comment ne pas relier le combat des journalistes burundais avec ces journaux, ces radios, qui sur d’autres continents, dans des pays confrontés aux mêmes défis universels, osèrent la liberté : Gazeta Wyborcza en Pologne, Reforma au Mexique, Tempo en Indonésie, Novaya Gazeta en Russie.
Il n’y a pas de transition démocratique possible sans une presse qui donne la parole à toutes les composantes de la société et qui surveille les politiques du pouvoir. C’est sur ces piliers du journalisme d’intérêt public et de vigilance que se construit une société ouverte et libre. L’attaque frontale des autorités burundaises contre la presse est dès lors l’aune à laquelle se juge sa nature autoritaire. Le pouvoir se dévoile lorsqu’il voile l’information.
Aujourd’hui, bien que le Burundi semble éloigné des priorités des grands de ce monde englués dans les crises en Ukraine ou en Syrie, personne ne peut ignorer ce qu’il s’y passe. Les journalistes burundais, malgré la répression, continuent d’informer. Et ils sont relayés par un réseau international, bâti durant des années de coopération et d’échange avec d’autres journalistes, des ONG, des universités, devenus moins étrangers à ce pays que ceux qui prétendent aujourd’hui y confisquer le pouvoir.
Les journalistes indépendants ont remporté la première manche de la bataille de l’information : la communauté internationale ne peut pas prétendre qu’elle ne sait pas que le Burundi est en-dessous d’un volcan qui gronde. L’enjeu pour la presse indépendante est de tenir, afin de retenir l’attention du monde. Il est aussi d’agir comme garant de la démocratie et des droits humains, comme arbitre de la recherche de la vérité et, surtout, comme gardien du vivre-ensemble. La presse libre lutte pour que le pays ne se laisse pas happer par la politique du pire et de la provocation, par cette polarisation dont on sait qu’elle risque à tout moment de déboucher sur une tragédie. Mais en même temps, elle a fermement, sereinement, choisi son camp. « Un homme meurt chaque fois que l’un d’entre nous se tait devant la tyrannie », disait Wole Soyinka, écrivain nigérian et Prix Nobel de littérature. Lorsque la dictature menace, on ne peut pas convier Ponce-Pilate, mais bien ceux, Norbert Zongo, Pius Njawe et tant d’autres qui, dans ce continent qui aspire à la démocratie et à la dignité, prirent le parti de la vérité, de la liberté et de l’humanité.
Jean-Paul Marthoz
Jean-Paul Marthoz est journaliste, correspondant pour l’Union européenne du Comité pour la protection des journalistes (CPJ, New York), membre du Conseil d’experts de l’Ethical Journalism Network (Londres) et du Conseil éditorial de la revue Index on Censorship (Londres). Chroniqueur de politique internationale au Soir (Bruxelles), il enseigne le journalisme international à l’Université catholique de Louvain (UCL, Belgique). Jean-Paul Marthoz a été chef du service étranger et directeur de la page éditoriale du Soir (1980-1991), directeur du Programme Médias pour la Démocratie en Afrique à la Fédération internationale des journalistes (1992-1995), directeur européen de l’information à Human Rights Watch (1996-2006) et directeur éditorial du magazine Enjeux internationaux. Il est l’auteur ou co-auteur d’une vingtaine de livres sur le journalisme, les droits humains et les relations internationales. Il est né et vit en Belgique.
Il s,agit d,un montage DD pour dire à L,UE en pourparler que ce ne sont pas les agents de la protection des institutions(API) qui tuent mais les sindumuja déguisés dans leurs uniformes.
Les barundais patienter la paix vavrevenir ……,..
EN VISITE EN OUGANDA, LE PAPE CATHOLIQUE FRANCOIS PRIE POUR LE BURUNDI EPROUVE
« Je prie surtout pour le bon peuple du Burundi/the beloved people of Burundi pour que le Seigneur reiveille en ses dirigeants et dans toute la societe (burundaise?) en general/in their leaders and in society as a whole l’esprit d’engagement pour le dialogue et la cooperation, la reconcilliation et la paix.. »
(Voir « Pope prays for strife-torn Burundi », http://www.newvision.co.ug, 29 Nov. 2015).
On a parfois l’impression que le pays le plus pauvre de la terre selon l’indice de développement de la banque mondiale , recule et ceci sur tous les plans. C’est vrai. Mais on n’oublie en même temps que le Burundi constitue un champ d’expérimentations d’une immense oeuvre de construction d’une société démocratique grace aux médias et à la société civile. Je peux vous dire sans me tromper que cette expérience constituera , dans les jours à venir , un vrai socle sur lequel les africains s’inspireront pour batir leur avenir démocratique. Plusieurs populations africaines se trouvent dans la situation du Burundi: des dirigeants corrompus, un faible niveau d’instruction , une richesse accaparée par une petite oligarchie , des corps de police incultes et criminelles , tout cela va cesser bientot . La force n’est rien sans la raison , la raison finit toujours par vaincre .
Si vous comptez sur Kagame pour vous donner la liberté, c’est comme aller se réchauffer dans le coeur d’un volcan !
Tous ces combats sur le Burundi en ignorant tous les crimes qui se font sur le reste du continent africain ( Nigéria,Mali, Tchad, Centreafrique, Caméroun, Tunisie,Lybie, etc.) feront que le Burundi marque l’histoire de tout le continent.