Buterere : les policiers étaient là, l’arme au poing, pour permettre les destructions. L’image de cette femme, un bébé dans les mains qui, de désespoir, veut se jeter sous les mandibules du Bulldozer qui broie sa maisonnette et ses pauvres biens à l’intérieur avait quelque chose de tragique.
Patrice Faye :la justice ne s’est pas donné beaucoup de peine, ne s’est pas rendue sur terrain pour enquêter, confronter les versions des accusatrices. Patrice Faye, accusé de viols, a écopé 25 ans de réclusion sans avoir eu l’occasion de présenter véritablement sa défense.
Le Caire : le Raïs égyptien, ancien dictateur, puissant, riche, est apparu devant la justice de son peuple, dans une cage, malade, pitoyable.
Ces trois faits interpellent.
Dans les deux premiers cas, la justice est quasi inexistante pour protéger le faible : une femme impuissante face aux nouveaux apparatchiks qui achètent les terrains de Buterere, un homme à qui l’on a dénié le droit d’être équitablement jugé.
Dans le dernier cas, la présentation au juge de Hosni Moubarak, l’ancien homme fort, l’ami des Américains, la justice apparaît dans ce qu’elle a de magnifique.
Si le cas de Moubarak pouvait interpeller nos puissants à nous, ceux qui détruisent les maisonnettes habitées par de pauvres gens, ceux qui ignorent la loi et laissent condamner un homme après une parodie de justice.
Certains, à qui tout semble permis aujourd’hui, devraient se souvenir que le Raïs était riche, puissant, semblait intouchable. Aujourd’hui, il comparaît face à son peuple, dans une cage. Alité.