Me Isidore Rufyikiri, le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Burundi, vient d’être libéré ce jeudi 04 août 2011, après sept jours passés à la prison centrale de Mpimba.
Selon son avocat Me Sylvestre Banzubaze, « le bâtonnier a été libéré moyennant paiement d’une amende transactionnelle de 200 milles Fbu, qui met fin aux poursuites pénales. » Il ajoute que, d’après le Code de procédure pénale, ce paiement ne vaut pas reconnaissance de culpabilité, et ne peut pas être invoquée devant une juridiction. A sa sortie de Mpimba, Me Rufyikiri a déclaré à la presse qu’il maintient ses propos et que le combat continuait. Le bâtonnier Isidore Rufyikiri avait été arrêté le 28 juillet 2011 pour outrage à magistrat, après avoir déclaré que ceux qui se laissent influencer dans leurs fonctions font honte à leur corps et ne méritent pas du respect. Un défense musclée, tant régionale qu’internationale, a été aussitôt constituée autour de sa libération par ses collègues. Aux contestations du Barreau du Burundi et de la Société Civile s’est ajouté les réactions des barreaux sous-régionaux. Un soutien très actif Accouru sur place, le secrétaire permanent du barreau des Etats de la Communauté de l’Afrique de l’Est (East African Law Society) a adressé une pétition au Président de la République. Il a souligné que « l’arrestation du bâtonnier est en désaccord avec l’architecture mise en œuvre au sein de la Communauté est-africaine en matière des droits de l’homme et de la bonne gouvernance.» De la RDC, deux bâtonniers, de Kinshasa et du Kivu, ont également fait déplacement au Burundi pour manifester leur soutien à leur collègue burundais. Même le SYNAF (Syndicat des avocats du Burkina Faso) a rappelé que « nul avocat ne peut faire l’objet d’aucune intimidation dans le cadre de sa mission de défense du droit et des principes cardinaux qui gouvernent la Justice. » Le barreau de Bruxelles, par le biais du bâtonnier de l’ordre français des avocats du barreau de Bruxelles à écrit, le 28 juillet, successivement au Président de la République du Burundi, au premier ministre et aux vice-premiers ministres belges, à l’Union internationale des avocats, à l’ambassadeur de Belgique à Bujumbura et à celui du Burundi à Bruxelles. Avec un seul objectif : demander la libération du bâtonnier du barreau du Burundi. Objectif atteint!