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Le « 109 » au secours des communautés affectées

15/12/2016 Commentaires fermés sur Le « 109 » au secours des communautés affectées

Depuis quelques jours, une équipe de l’Organisation Internationale pour les Migrations(OIM) et de la Croix Rouge Burundi(CRB) sillonne le Burundi pour sensibiliser les femmes leaders des associations sur l’importance d’une ligne verte pour aider et sauver les gens.

Les animateurs lancent un appel aux participantes et les invitent à être plus actives avec ce le numéro 109.
Les animateurs lancent un appel aux participantes et les invitent à être plus actives avec ce le numéro 109.

Le 24 novembre 2016, c’était le tour des provinces Cibitoke et Bubanza. Cette sensibilisation a eu lieu dans les locaux de la branche de la Croix Rouge Cibitoke, au chef-lieu de cette province de l’Ouest du Burundi. Y avaient été invitées des femmes et des filles représentant les associations féminines des deux provinces. Elles ont été sensibilisées sur l’importance et l’utilisation de ce numéro. Il s’agit de la ligne verte humanitaire, le numéro 109, un service gratuit fonctionnant 24h sur 24h, et 7 jours sur 7. Devant le manque d’accès des populations à des informations pertinentes et fiables sur l’assistance disponible, ces organisations ont décidé de se réunir pour mettre en place cette ligne verte humanitaire à destination des populations touchées.

Cette ligne est mise à la disposition des personnes affectées par des crises, des catastrophes naturelles et celles causées par les hommes, pour appeler ce numéro vert pour rapporter leurs besoins humanitaires afin qu’une réponse puisse être apportée dans les meilleurs délais. La ligne verte fournit également des informations aux partenaires sur les besoins humanitaires au Burundi tels qu’exprimés par les appelants.

La Croix Rouge du Burundi(CRB), l’Organisation Internationale pour les Migration (OIM), World Vision International/Burundi(WVI), le Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires OCHA et CARITAS Burundi sont à l’origine du projet de la ligne verte humanitaire. Le projet a bénéficié du généreux soutien d’AustralianAid, de l’Union européenne et du Fonds Central d’Intervention d’Urgence des Nations Unies (CERF en anglais).

Une faible participation des femmes

Les échanges ont été très riches
Les échanges ont été très riches

Selon le rapport du comité de coordination de la ligne, « seules 17% des femmes parlent, sur 83% des hommes. » L’animateur de la séance de sensibilisation a invité les participantes à témoigner et à sensibiliser les autres pour utiliser la ligne verte : « Ce que femme veut, Dieu veut…Disons oui…Je suis 109 », a martelé le promoteur de ce numéro, à la grande joie des participantes, très convaincues. Il les a encouragées à changer de mentalité et à être plus actives dans l’utilisation de ce numéro. Il a rappelé néanmoins qu’il faut fournir une information vérifiée et précise, dont elles auront été témoins ou seront sûres. Des conseils pour appeler confidentiellement ont été donnés, et des assurances ont été fournies par les formateurs sur la fiabilité de ce numéro, durant une séance de questions très animée. Il a été reconnu que la rapidité des interventions après l’appel au 109 est relative selon les cas, mais que, en général, elles sont rapides et efficaces. L’animateur, qui a donné plusieurs exemples de cas résolus après un appel au 109, a indiqué qu’il y a un suivi des interventions pour voir si elles sont effectives : « c’est pourquoi le 109 vous demande de vous identifier quand vous appelez, pour qu’on vous contacte pour vous demander si l’intervention a eu lieu », a-t-il répondu à une participante qui demandait pourquoi on s’identifie.

Durant des travaux en groupes, les participantes ont relevé les raisons qui les poussent au silence et ce qu’il faut faire pour y remédier. Elles ont également souligné les principaux problèmes auxquels elles font face ou assistent et qui nécessitent des interventions, et ont pris des engagements pour être plus actives.

Des femmes engagées…

Consolate Ciramunda, alias Toyota : « Le 109 peut nous aider à secourir les gens ou les aider rapidement en attendant qu’on contacte les autorités. »
Consolate Ciramunda, alias Toyota : « Le 109 peut nous aider à secourir les gens ou les aider rapidement en attendant qu’on contacte les autorités. »

Consolate Ciramunda, alias Toyota, est de la commune Rugombo, dans la province Cibitoke. Chef collinaire, elle est également membre du comité de paix de sa colline. « La première fois que j’ai appelé le 109, c’était la nuit, en octobre dernier, pour venir en aide à une femme en train d’être battue par d’autres, pour un conflit d’électricité dans une parcelle », se rappelle-t-elle. Elle indique qu’elle avait vu ce numéro sur une brochure à la Croix rouge de Cibitoke. « Il m’a intéressé car nous connaissons souvent des cas qui nécessitent de l’aide et une intervention urgentes », reconnait Toyota. Consolate Ciramunda salue ce numéro gratuit qui leur sera d’une aide très considérable. « Il peut nous aider à secourir les gens ou les aider rapidement en attendant qu’on contacte les autorités. Souvent, l’intervention tarde faute de communication. »

Cassilde Hatungimana: « Ce numéro est providentiel ! »
Cassilde Hatungimana: « Ce numéro est providentiel ! »

Cassilde Hatungimana, membre de l’association Dushirehamwe dans la commune et province Bubanza, ne tarit pas d’éloges sur ce numéro. Elle se rappelle que ce numéro a déjà sauvé des victimes de violence grâce à l’intervention des associations de protection des Droits de l’homme contactées après des appels sur le 109. Selon elle, le 109 a déjà sauvé des femmes victimes de violence conjugale à Bubanza « Il y a eu un cas d’un voisin qui battait sa femme, et je lui ai conseillé d’appeler le 109 s’il recommençait. Un jour qu’il rentrait saoul et qu’ils se chamaillaient, on a entendu la femme le menacer d’appeler le 109 et depuis on n’entend plus des cris », témoigne Cassilde Hatungimana

Un numéro favorablement accueilli

Selon Salvator Nizigiyimana, promoteur de la ligne verte 109 au sein de la Croix rouge Burundi, les femmes des provinces Kirundo, Ngozi, Kayanza, Gitega, Ruyigi, Cankuzo et Muyinga ont déjà été sensibilisées. « Nous nous sommes rendus compte que les femmes ne sont pas actives dans l’utilisation de ce numéro et nous avons décidé de sensibiliser les femmes et filles leaders des associations féminines », indique-t-il. Les femmes doivent se battre pour leurs droits et ceux de leurs paires en venant au secours des vulnérables et en luttant contre les injustices grâce à ce numéro. « En général, il est chaleureusement accueilli par ces femmes qui sont décidées de ne plus se taire. Beaucoup nous demandent pourquoi nous avons tardé pour créer ce numéro. »

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