Samedi 23 novembre 2024

Editorial

L’aveu

08/08/2014 20

Antoine Kaburahe Tous les spécialistes l’affirment, les élections se jouent longtemps à l’avance, notamment dans la constitution du fichier électoral. Aujourd’hui, des partis politiques de l’opposition dénoncent déjà une fraude dans l’octroi de la carte nationale d’identité, un document essentiel pour le scrutin.

Ainsi, dans certaines localités, des militants du Cndd-Fdd détiendraient plusieurs cartes d’identité. « Fausses accusations », rétorque le parti au pouvoir. Dans le contexte pré-électoral, on pourrait penser que c’est de bonne guerre.
Mais le plus grave, par rapport à ces accusations, à mon sens, c’est l’aveu d’un haut cadre du ministère de l’Intérieur. Fataliste, le directeur général de l’Administration du Territoire reconnaît que « le phénomène de vouloir détenir plusieurs pièces d’identité à la fois n’est pas nouveau au Burundi. »
Pire, M. Mbonabuca avoue que le ministère de l’Intérieur n’a pas de mécanisme pour arrêter cette manœuvre ! Il regrette que le système biométrique n’ait pas fonctionné : « Il aurait mis fin à cette polémique parce qu’il évite les doublons. »Voilà donc le décor planté.

Cet aveu me laisse pantois et très mal à l’aise. Et je me demande à quoi riment tous ces préparatifs pour « un scrutin régulier » quand, en amont, le maître d’œuvre lui-même reconnaît que le système accuse une grave défaillance dans l’obtention d’un document aussi précieux : la carte nationale d’identité. Ceci explique peut-être la méfiance de plus en plus croissante envers les documents officiels burundais, surtout à l’étranger (permis de conduire, passeport, diplômes, etc.)
En ce qui concerne l’octroi de la carte nationale d’identité, une solution face à cette lacune doit être rapidement trouvée. La crédibilité du scrutin est à ce prix…

Forum des lecteurs d'Iwacu

20 réactions
  1. murimiro

    Ndakwemera jewe Murimiro!

  2. Caliente

    Quand je lis les commentaires, je me rejouis car je ne suis pas le seul qui souffre encore du divisionisme. Alors réglons ce problème avant tout et point de triomphalisme chers hutus car vous êtes au pouvoir par un accord passé avec les tutsi, ne l’oubliez pas.

  3. Akeze Lagrace

    Chers internautes, tout critique devrait être constructif et non le contraire. Mais pourquoi chaque fois qu’on relève une lacune, des gens sautent sur le passé pour donner des exemples comme si c’était une référence? Si un gouvernement gagne des élections, moi je croyais que la première chose est de corriger les erreurs du passé et mettre en place des mécanismes qui éviteraient de nous faire tomber dans le passé. sinon, chaque fois qu’il y a critique, duca twihuta kuvuga ngo na kera niko vyari, none tuva tukaja he? Tuzokwama hahandi? Est-ce que le passé devait vriament être notre référence? De grâce!

  4. shaba

    Des fois, les choses sont tellement simples et éclatent à nos yeux qu’on se demande si le vote lui même aura a un sens!! Merci Tony pour ce titre « L’aveu », reste à trouver une sentence (solution) propre avant quelques mois. Là j’ai un gros doute!!!

  5. Amani

    The phenomenon of identity theft and the use of fake documents is an old practice in Burundi, and it’s not Antoine Kaburahe who can contradict me. From the independence how many Tustis from every corner of the country were able to go to high school and university, even to European universities with scholarships after stealing the identity of Hutus who had successfully passed the test? How many bank accounts, houses, properties, vehicles were stolen by the use of fake documents and identity theft?

    It’s a shame that our country is unable to deliver credible identity documents, and other administrative documents to its citizens, but how can Antoine Kaburahe blame the current government for the lack of the national civil database? What did previous governments do to address the issue?

    Since 1961 till now every election we had in Burundi was free and fair but everytime the losers could not accept the verdict of the poll. That is the real problem that Antoine Kaburahe and other democrats should first address. It is a more serious one that some minor administrative irregularities here and there. Rwagasore was killed by the losers of 1961. Mwambutsa and Tutsis extremists did not allow the winners of 1965 to exercise the power and instead they killed them all. UPRONA of Buyoya and its tutsi mono-ethnic army of Bikomagu they did not digest their humiliation by the people in 1993, and they decided to kill Ndadaye with his governmnt and to punish those who voted for him by killing them and sending others into exile. Nyangoma and FRODEBU of Leonce Ngendakumana could not digest their defeat in 2005 and, for 5 good years, their only role in the opposition was to try to paralyse the activities of the elected government. In 2010 the losers created IKIBIRI, an alliance that tried to bring the country back in civil war simply because the people of Burundi had punished them for their lack of political vision. unfortunately I can see the trend continue in 2015, and Antoine Kaburahe is only preparing the field and the opinion to contest the verdict of the poll. What else can he do? Isn’t he a prominent member of the opposition and a nostalgic of the dictators who ruined the country for four good decades?

    Revenons à nos moutons, à savoir la credibilité des elections aux Burundi. Je suis pour des élections libres et équitables, mais je sais aussi bien que l’opposition burundaise avec ses partis qui n’existent que sur papier sans base populaire, sa « société civile » qui ne représente que ses membres fondateurs, et ses media « libres » nostalgiques des dictatures du passé savent très bien qu’ils ne pourront jamais gagner les élections au Burundi. Ayant échoué dans leur tentative de créer une opposition armée, c’est donc normal qu’ils commencent de dicsréditer le processus bien en avance pour chercher le prétexte de ne pas participer aux élections ou de rejeter le verdict des urnes comme ça a été le cas en 1961, 1965, 1993, 2005 et en 2010, et de réclamer des « négociations de partage du pouvoir », le seul moyen pour eux d’entrer au gouvernment. Après les élections de 2010 n’ont-ils pas sans honte réclamé haut et fort des négociations entre les vainquers des élections et  » la rebellion » qu’ils planifiaient de créer et qui a été neutralisé dans l’oeuf par le vaillant général Adolphe Nshimirimana?Une opposition démocratique qui a peur du processus démocratique ça n’existe qu’au Burundi. Antoine Kaburahe, un membre prominent de cette opposition, ne fait que préparer le terrain. Certainement que d’ici juillet 2015 il va être très occupé avec des articles de ce genre. Je ne peux que lui souhaiter bonne chance. Ngo so akwanka akuraga ivyamunaniye.

    • Caliente

      Wavuze ayamuhe, et tu es hors contexte ! Uriga kuvuga make.

  6. Nahimana

    La fraude électorale est en marche au vu et su de tout le monde. Et demain on dira qu’on été au courant de rien. Ndayicariye roule pour le cndd- fdd. Ainsi avec. une CENI composée d’hommes de mains Totalement à la solde du Cndd-fdd aucune garantie possible d’un scrutin transparent. J’e propose instamment l’élargissement de cette CENI pour avoir une équipe de consensus de la dissoudre.

  7. Monsieur le journaliste,
    A moins que tu detienne des preuves tangibles, sinon nous qui vivons en europe n’avons pas connaissance des documents burundais rejetés! Les diplomes doivent de tous les ressortissants étrangers sont authentifié au pays d’origine si ils sont obtenus avant l’arrivé en europe. Les passports sont authentiques, le reste des documents a son circuit conut d’authentification, et cela ne se fait JAMAIS en europe ni ailleurs, mais au pays d’origine. Donc votre soit-disante méfiance « de plus en plus croissante » ne croisse que dans votre tête!
    En plus je t’invite à faire preuve de professionalisme et d’eviter de faire croire au lecteur en ton penchant politique, car un style comme le tiens, plein d’état d’âme et parfois même de colère visible, n’est digne que d’un politicien qui ne se cache pas. Bati : « Mbuire gito canje n’icuwundi cumvireho »; A bon entendeur, salut !
    Ndaramukije abarundi bose amahoro y’Imana!
    Marc, France.

  8. Apolitique

    Vous avez raison Mr Kaburahe, on n’en marre avec toute la multiplication des différentes écoles privées, universités e secondaires, la corruption qui gangrène beaucoup de secteurs (police, justice, banques, titre foncier, urbanisme, santé….mm nos religions); on a peur du lendemain. La fiabilité des différents documents burundais commence à etre mise en doute….Dieu seul peut nous sauver car nous maquons lamentablement des leaders éclairés.

    • Cela montre que tu n’as jamais été vivre à l’étranger et que tu n’y connait rien, toi et ton journaliste !

      • Cher Monsieur
        J’ai vécu 11 ans en Europe. Si vous voulez un petit exemple de la méfiance envers quelques uns de nos documents officiels, le permis de conduire burundais n’est pas accepté en Belgique. Par contre, le détenteur d’un permis de conduire rwandais a droit à un permis belge…
        AK

        • Jean-Berchmans Ndahabonimana

          Bonjour à tous,

          Le permis Burundais n’est plus accepté en Belgique depuis 1997. Il y avait trop d’accident des jeunes conductrices et conducteurs ayant reçu des permis belges sur échange des permis Burundais.

        • Cher Antoine,
          Si le permis de conduire burundais actuel ne passe pas en europe, c’est parce qu’il ne contient pas la puce éléctronique. Vous l’appelez biometrique. Ce n’est pas une question d’authenticité d’abord, et ça tu le sais très bien avec tes 11 ans de vie en europe! Et ce n’est pas le permis burundais seuleument qui fait défaut à la règle, plein d’autres pays sont encore dans cette situation. Et je sais que parmis les gens qui ont crié au rejet du permit biometrique, de la carte d’identité,et du passport lui même, toi et t9n journal étaient les plus vociférants !!! Alors bonjour les conséquences !!!

          • Olivier

            Monsieur Kaburahe,

            Pourquoi toujours nous comparer aux Rwandais? ça suffit maintenant!

          • Apollinaire Ndayishimiye

            None Permis nti tuzi ingene umuntu ashobora kuyironka atayiciye mu Burundi no muri congo voisin!! Reka basha gukarira Kaburahe. Karangamuntu umuntu arashobora kuronka nyinshi. None izo documents bazotentifia he mwe muzi ubwenge? Reka rero kurenganya Kaburahe « ce n´est que la vérité qui blesse ». Nawe rero uvuga ngo nti bagire comparaison n´urwanda none gira comparaison yawe nawe uduhumurize. Canke kora uko ushoboye kugira bihinduke. Ushaka kuvuga ko utazi ibikorerwa mu Buyenzi canke corruption mugutanga des documents officiels!!! Ivyo vyose amakungu aramaze kubimenya. Niba mushaka agateka k´igihugu cacu gerageza mubihagarike aho gushavura ngo Kaburahe aravyanditse. Ni bagire kurya kwa passeport ariko ntibace baduza igiciro kurya. Diplômes nazo bahindure ama programmes conformément au système international ahandi ho nti zemerwa ngo zije kuri niveau imwe n´iz´ahandi. Kandi ivyo ndabivuze kuko ndabifitiye ivyemezo.

          • Tanazi

            Merci Olivier. Nous sommes Burundais et nous en sommes fiers, n’en déplaise à celui qui veut l’entendre.

          • Tanazi

            Merci Olivier. Nous sommes Burundais et nous en sommes fiers, n’en déplaise à celui qui ne veut l’entendre.

          • duciryaninukuri

            @ Olivier et MArc bien dit:
            1. Il doit avoir le inyota d’être gouverner par ce président là qu’il demande à RUJUGIRO et bien d’autres .
            Hier quand il y avait des marchés qui brûlaient l’exemple était toujours le Rwanda et maintenant que eux aussi se sont révélés incapables devant la force du feu ( que de maisons de commerce et prison detruites) qui a osé rectifier ses dires nostalgiques .
            Mais c’est normal car il y a de l’autre côté des exemples à suivre mais à la burundaise!

            2. Quand aux permis de conduire j’ai demandé à un amis en étude en France il m’a au contraire dit que certains autres africains ont la jalousie de voir que celui Burundais est simplement à valider alors que les eux doivent recommencer l’auto-école( il parait que là ari amananiza kuyica(imiliyoni zitatu n’imiburiburi ku wari asanzwe azi kunyonga n’amategeko).
            Barashima kuba ari abarundi bagashimira na reta kuri urwo rwego rero. Je crois qu’il ne m’a pas menti.

        • Nzobandora

          Merci Antoine,

          Même si certains ne se priveront pas de cracher leur venin sur vous à cause de leur extrême militantisme DD qui les écarte de la réalité et de tout objectivité, il est plus qu’évident que cet étrange bénévolat des responsables à la base issus du CNDD FDD cache mal l’option tricherie et cette dernière montre à suffisance que le parti au pouvoir a (et en est conscient) complètement perdu la popularité qui était la sienne en 2005 et c’est pour cela qui vont pas hésiter à user de la triche combinée à la terreur des imbonerakure et administratifs pour maximiser leur chances de l’emporter l’année prochaine.
          Il appartient don à l’opposition de prendre les bonnes options pour lui rendre la tache difficile.

        • duciryaninukuri

          ubusuma ntawo bwereye baba barazica aho kuzigura mureke rero gutuka uburundi ni abo bacorrupteusr biciye ababa muri Belgique.
          En France nabajije( voir mon autre commentaire en réponse à olivier et marc) ce qui est le contraire. Quel pays (Burundi, France , Belgique) est crédible ou n’aime pas vérifier les documents authentiques et ceux faux . A qui la faute?
          Aux gouvernement actuel ? En 1997 il étaient aux aux maquis!
          A la Belgique qui le refuse ou à la France qui le valide? a nous d’y voir clair et, s’il le faut, de demander au gouvernement actuel ou à venir de relancer la demande pour nos amis qui ont la chance d’aller dans ces pays ou tout doit être en règle!

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.