Samedi 23 novembre 2024

Editorial

L’autre…

16/11/2018 Commentaires fermés sur L’autre…

La loi de proximité.  » Un des principes sacro-saints du journalisme. Contre toute attente, Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe se retirent le 12 novembre de l’Accord de Genève  qu’ils avaient signé la veille pour désigner un candidat unique de l’opposition à l’élection présidentielle en RD Congo. Un geste qui n’a pas laissé indifférents les médias et les politiques burundais. Surtout l’opposition, après le fiasco du dernier round du dialogue inter burundais à Arusha. « Là, c’est la catastrophe.

Par Léandre Sikuyavuga

Un gâteau sur un plateau d’or qu’ils viennent d’offrir gracieusement à Kabila. Quel gâchis ? » Réaction d’un opposant burundais à la question de savoir si l’on peut comparer les deux oppositions. Il balaie du revers de la main l’argument avancé par les deux hommes politiques du grand voisin : «C’est le leader qui montre à la base le chemin vers le changement et non l’inverse. Le contraire voudrait dire que ce leader est une nullité qui devrait ipso facto tirer sa révérence. »

Un peu de similitudes quand même : « Face à la machine à voter contestée, Tshisekedi dit qu’il ira aux élections quelles que soient les conditions. Cela ressemble à la déclaration du président d’un parti qui a claqué la porte au Cnared. Après l’échec d’Arusha, il a affirmé que sa formation ira aux élections en 2020, quelles que soient les conditions. » Pour lui, l’égo, le positionnement, les sirènes du pouvoir sont entre autres les travers qui minent l’opposition des deux pays.

Comparaison n’est pas raison, dit-on. Au Burundi, les opposants ne se sont jamais entendus pour aller ensemble aux élections. En 2010, ils se sont plutôt convenus de quitter le processus. En 2015, ils se sont accordés de ne pas participer aux élections et clamaient haut et fort les négociations pour s’harmoniser sur le plan légal dans un contexte de violation des fondamentaux. Les élections approchent en 2020 avec une Constitution qu’ils qualifient de non consensuelle. On se demande ce qu’ils ont fait pour qu’elle soit viable avant de penser
aux élections.

Au Congo, au moins ils s’entendent sur le contenu de la loi fondamentale. Il ne restait que sur le candidat. Beaucoup d’entre eux sont ensemble. Et malgré la défection des deux, les autres peuvent continuer et arriver à bon port. Par ailleurs, Jean Pierre Bemba, Moïse Katumbi, pour ne citer que ceux-là, sont des poids lourds sur le plan financier et politique.

Le processus électoral étant budgétivore, ils peuvent avec d’autres leaders tenir le gouvernail du navire. Aussi, MM. Tshisekedi et Kamerhe peuvent se raviser avec le temps.

En somme, les opposants burundais semblent être encore loin aussi en termes d’échéance qu’en termes de consensus. L’évolution du Congo pourrait entraîner leur célérité ?

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