Quatre universités viennent d’être formées sur une approche qui leur a permis de réviser leurs maquettes de formations courantes afin de les adapter aux besoins actuels du marché. Cette action de l’AUF, financée par l’Ambassade de France au Burundi, répond au souci de l’employabilité des diplômés.
C’est le 18 mars que s’est clôturé l’atelier de formation à l’Approche par Compétence et de révision des maquettes de formations à l’endroit d’enseignants de certaines filières de l’Université du Burundi (UB), de l’Ecole Normale Supérieure (ENS), de l’Université des Grands Lacs (UGL) et de l’Université Sagesse d’Afrique (USA) ainsi que des professionnels des métiers sur lesquels débouchent ces filières de formations.
Cet atelier s’inscrit dans le cadre du Projet d’Appui à la Professionnalisation des Universités du Burundi (PAPUBU), soutenu par l’Ambassade de France au Burundi (AFB) et mis en œuvre par l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) via son Antenne Afrique des Grands Lacs (AAGL).
Ce projet comprend plusieurs composantes dont l’appui à l’entreprenariat de diplômés et la professionnalisation des filières de formations universitaires. Cette dernière composante qui est liée à la cérémonie de ce jour, est en train d’appuyer depuis septembre 2020 sept universités burundaises à savoir l’Institut des Statistiques Appliquées (ISTA) de l’Université du Burundi, l’Université de Ngozi, l’Université Polytechnique de Gitega, l’Institut Supérieur de Gestion des Entreprises (ISGE), l’USA, l’ENS et l’UGL.
D’après le Directeur de l’Antenne Afrique des Grands Lacs de l’AUF, Alexis KWONTCHIE, cet atelier de formation concernait quatre des sept universités, qui ont pensé qu’au-delà de l’appui en matériel professionnel par exemple, elles ont besoin d’améliorer leurs maquettes de formation pour s’adapter aux nouveaux besoins du marché. Ces nouvelles maquettes de formation seront bientôt soumises pour accréditation à la Commission Nationale de l’Enseignement Supérieur (CNES) qui, durant l’atelier a animé une séance sur le nouveau référentiel d’accréditation des programmes de formations au Burundi.
Cette formation qui a duré une semaine a été dispensée par le Réseau des Experts en Ingénierie de Formation en Afrique Centrale et dans les Grands lacs (REIFAC), basé au Cameroun.
Diversifier l’appui à l’employabilité des jeunes, le souci de l’ambassade de France
L’ambassadeur de France au Burundi, Stéphane Gruenberg, qui a clôturé l’atelier, affirme que le PAPUBU est un projet important car il contribue à la professionnalisation des filières de formation sur la base des besoins du marché local. Ensuite au développement de l’entreprenariat des jeunes par la formation et l’accompagnement dans la création des entreprises. « Au final, le projet cherche à diversifier l’appui à l’employabilité des jeunes diplômés au Burundi. »
Quelques résultats déjà acquis du projet, selon l’ambassadeur : 140 diplômés et finalistes universitaires formés en entreprenariat (sur la période 2019-2020), dont plus de 60 ont pu créer des entreprises; l’organisation de deux ateliers de renforcement de capacités de 40 encadreurs de thèses de l’école doctorale de l’UB ; l’appui financier à 9 doctorants de l’Ecole Doctorale de l’UB pour des stages de recherche à l’étranger ; la création de maquettes de formation d’un futur Master en Traduction et Interprétation à l’UB en octobre et novembre 2020 et la formation à distance des futurs enseignants de ce Master par des Experts de l’Université de Lyon 2 en France .
Quant au président de la CNES, Juma Shabani, l’accréditation de ces nouvelles maquettes de formation est un élément extrêmement important. Selon lui, l’accréditation est pratiquée dans presque tous les pays du monde qui ont adopté le système BMD.
Il salue l’initiative de l’AUF et de l’Ambassade de France pour ce projet de révision des maquettes et pour leur alignement à l’accréditation à travers les référentiels du CNES qui sont adaptés aux autres référentiels internationaux. « Si vous formez des jeunes dans un contexte qui ne répond pas aux critères d’accréditation, ces diplômes ne seront pas reconnus au Burundi. C’est contraire à la loi », prévient le président de la CNES à l’endroit des responsables d’universités.