Diffusé par la Rema FM ce 8 juin 2012, cet éditorial présente Pacifique Nininahazwe, délégué général du Forsc [[ Forum pour le Renforcement de la Société Civile]] et Pierre Claver Mbonimpa, président de l’Aprodh[[Association pour la protection des droits humains et des personnes détenues]] comme " étant à la tête d’un groupe de personnes qui veulent déstabiliser le Burundi." Un lynchage médiatique (ou appel au meurtre, diront même certains) arrêté après intervention du Conseil National de la Communication. Les concernés ont décidé de porter plainte contre l’organe de presse.
– Pour ceux qui comprennent le kirundi, voici le son : <doc4231|player|>
– Pour ceux qui comprennent le français, la Rédaction d’Iwacu a tenté de traduire les propos tenus sur la Rema FM :
Ces derniers jours, on a parlé d’un accident d’un jeune homme de nom Juvénal Havyarimana, originaire de la commune Bugendana, et qui a été retrouvé sans vie à la frontière entre la province de Gitega et celle de Mwaro. Cela ne peut manquer d’attrister toute personne sensible, comme tous les accidents ou autres meurtres qui arrivent ici et là, pour diverses raisons.
Mais les mots qui ont suivi cet accident montrent qu’il y a un groupe de personnes qui ont un but évident de détruire le Burundi. Et, pour ce qui s’observe, cet objectif en est à l’appel à l’insurrection.
Ce groupe est donc composé par des gens qui se disent « ne pas militer pour des postes politiques », certains politiques qui ont échoué à conquérir le pouvoir de manière démocratique, sans oublier certains journalistes.
Ce sont ceux-là que les Burundais ont entendu détailler le contenu du procès relatif à cette mort [de Juvénal Havyarimana, NDRL], dont, par ailleurs, à part ces voyants, personne d’autre n’a encore montré qui pourrait en répondre. Il est vrai qu’ils en ont fait une coutume [de détailler le contenu du procès, NDRL].
Celui qui s’appelle Pacifique Nininahazwe, à la tête des associations qui se disent ne pas militer pour des postes politiques n’a pas tardé à monter au créneau pour appeler la population à l’insurrection, arguant que les crimes sont devenus trop nombreux et impunis au Burundi. Ces propos d’intimidation ont été soutenus, comme d’habitude, par d’autres manipulateurs, comme Pierre Claver Mbonimpa, Armel Niyongere, ainsi que certains politiciens comme Alexis Sinduhije et Frédéric Bamvunginyumvira, qui, à l’évidence, ne savent plus comment parvenir au pouvoir.
Tout ce monde-là a des intérêts communs, et se connaît, à travers leurs projets de se dresser contre le pays. Celui dont on comprend mal pourquoi il s’est empressé de rejoindre ces gens qui veulent faire peur au peuple est le président de la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme.
Mais pour ceux qui restent, on sait tout d’eux. Il n’y a pas longtemps qu’a été publié un rapport des experts du Haut Conseil de Sécurité de l’ONU qui établit qu’Alexis Sinduhije est à la tête des politiciens qui combattent le pouvoir de Bujumbura et qui veulent former des rébellions. Celles-ci ont d’ailleurs commencé à être signalées aux lendemains des élections de 2010.
Pacifique Nininahazwe ou Pierre Claver Mbonimpa, et même Armel Niyongere et les autres manipulateurs n’ont pas cessé de chanter en disant : « Voici venir les rebelles, que l’État accepte qu’ils ne sont pas des bandits, mais des combattants, et qu’il commence des négociations de partage de postes, avant que la guerre ne soit déclarée! »
Tout cela met à nu l’implication de ce groupe qui s’est dévoilé ici et là dans le pays depuis la période électorale. Maintenant, là où ils sont dans leurs fauteuils, ou dans leurs belles voitures, ils croient que tout sera oublié.
Nous ne condamnons pas feu Juvénal Havyarimana. Mais nous rappelons à ceux qui veulent manipuler sa mort que l’année passée, il avait été appréhendé dans la province Ruyigi, la justice l’ayant même condamné pour s’être joint à des groupes de malfaiteurs. Il venait de purger une peine de 6 mois en prison, encourue depuis novembre dernier, à laquelle devrait s’ajouter une année de suivi pour voir s’il ne récidive, même si certains de nos confrères, dont nous croyons que les règles du métier leur échappent, ont menti aux Burundais que Juvénal a été relâché parce qu’il n’y avait pas de charge retenue contre lui.
Laissons sa mort au Créateur et à qui de droit, pour que nous ne tombions dans le piège de condamner quiconque en pleine rue, comme certains le font.
Nous reconnaissons tous que la vie d’un Burundais, qui que ce soit, ne devrait plus jamais disparaître sans qu’il ne soit entrepris tout ce qui est possible pour sa protection. Mais les Burundais doivent refuser cette habitude qu’il y ait, dans ce pays, des partis et des associations qui récupèrent le nom de tous les vauriens, les bandits pris en flagrant délit et autres tueurs …
Ce qui fait mal plus que tout, à ce jour, c’est que le groupe d’irréductibles, comme Pacifique Nininahazwe et Pierre Claver Mbonimpa et ceux avec lesquels ils travaillent, n’ont d’autre vœu que de replonger le Burundi dans les affres de la guerre. Aucun mot d’apaisement ne sort de leurs bouches, sauf si ce n’est faire peur à la population, en s’illustrant contre les travaux de développement, en se faisant passer pour de petits dieux dans ce pays avec le droit d’appel à l’insurrection, même s’ils ont constaté qu’ils ne peuvent réussir, la voie de la guerre étant sans issue.
Pacifique Nininahazwe et ses amis représentent un groupe d’irréductibles et de traîtres, qui ne respectent plus rien, qui pensent qu’ils sont des intouchables qui contrôlent le système médiatique, qui ont des relations avec de nombreux Occidentaux, qui sont devenus des stars dans le dénigrement de leur patrie, qui espèrent avoir l’argent des Blancs à un tel point qu’ils pensent ne plus avoir besoin du Burundi. Ils parlent au nom d’un groupe de personnes qui ont fait tout un métier : celui de condamner des gens dans la rue et de récupérer les disparitions de Burundais pour diverses causes.
Voilà ce qu’ils devraient savoir : à côté de ce groupe de malfaiteurs, il y a des millions de Burundais, toutes ethnies confondues, de toutes les provinces et provenances, qui sont calmes, qui sont à l’œuvre pour construire leur pays, qui n’ont ni les moyens ni le temps pour la propagande sur des radios, qui n’ont jamais mis les pieds dans un avion, qui n’ont jamais parlé aux Blancs, mais qui ont appris avec l’histoire, qui savent la vérité, qui savent d’où est venu leur pays et qui voient où il en est, qui sont prêts à se battre pour lui, et qui n’accepteront jamais qu’un groupe installe ses règles dans leur pays en utilisant la zizanie ou en appelant à de nouvelles destructions. Et ces vauriens l’ont déjà vu.
Hier, ils faisaient peur à la population en disant à l’État d’accepter les négociations, en criant : « Voici Kabirigi, voici Moïse, voici les groupes armés! » N’ont-ils pas eu de leçon jusqu’ici ?
Ce qui fait honte aussi pour des les donneurs de leçons en matière de Droits de l’Homme, c’est qu’ils n’ont jamais osé conseiller les malfaiteurs qui n’ont pas su vivre avec les autres Burundais, prétendant se rendre dans les buissons du Congo et de la Tanzanie pour combattre le Burundi. Ils ne leur ont pas montré que cette voie est sans issue, même si le président de la République et les autres dirigeants du pays, de même que de nombreux Burundais, n’ont cessé d’avertir en disant : « Pour qui voudra allumer le feu, celui-ci commencera et se consumera chez lui ! »
Ils n’ont pas écouté, ils ont continué à tuer, et voler. Et derrière eux, les manipulateurs encourageaient ! Maintenant, celui qui tombe alors qu’il était dans ses crimes est couvert de cris d’alerte, soi-disant qu’il a été tué par le pouvoir parce qu’il est dans l’opposition. Est-ce normal que Pacifique et Mbonimpa défendent leurs seuls intérêts en se cachant derrière les cadavres des malfaiteurs et en dénigrant les forces de l’ordre, au lieu d’appeler ces malfaiteurs à prendre le chemin de la paix ?
Nous pensons donc que ce n’est pas à Ninahazwe qu’il revient la charge de se dresser contre un pouvoir qui tente, vaille que vaille, de construire pour les Burundais, de bons logements, des écoles et des centres de santé, qui scolarise les enfants, qui met en place des projets solides de développement… Ce peuple appelé à braver ce pouvoir-là se retournera contre ceux-là même qui se font passer pour ses portes-paroles et qui veulent détruire les milliers de constructions, confortablement assis dans les avions.
Personne n’est dupe des pièges qu’ils tendent. Maintenant, tout est clair que ce qui est fait est dans l’objectif de provoquer les institutions mises en place par le peuple burundais pour que la suite soit comme la Tunisie, la Libye, ou ailleurs. Qu’ils se rappellent pourtant que nos grands-parents l’ont si bien dit : {« Ingendo y’uwundi iravuna! »}
Nous savons par ailleurs que de nombreux Burundais croient en Dieu. Ces vauriens devraient faire une introspection, et penser au bien qu’ils pourront tirer des dollars qu’ils vont gagner en dénigrant notre pays, ou au nom des cadavres de gens morts pour diverses raisons, ou en poussant les jeunes vers des maquis portant le nom de politiciens incapables de faire de la politique.
Nous parlons, mais nous ne guérissons point !
Nous ne saurions terminer sans faire un clin d’œil à certaines institutions, comme celles qui sont en charge de l’information. Aujourd’hui, elles sont devenues des protecteurs de certains journalistes qui, à nos yeux, sont dorénavant des insurgés prêts à briser le processus de paix et de réconciliation atteint par les Burundais. Des journalistes qui ne respectent plus rien, qui sont capables de dénigrer les institutions qui protègent le pays et les Burundais comme ils l’entendent, qui condamnent qui ils veulent, caractérisés par des manipulations d’information, qui font tout pour freiner les projets des Burundais, et surtout les cérémonies spéciales de célébration des 50 ans d’Indépendance du Burundi. Ces intentions ne sont justement pas différentes de celles qui animaient ceux qui ont tout fait pour que le pays ne soit pas indépendant ! D’ailleurs, maintenant, certains d’entre eux [les vauriens, NDRL] chantent, tout fiers, à longueur de journée, qu’il y a des invités qui ne viendront pas se joindre aux Burundais lors de ces cérémonies.
Toutes ces fautes passent inaperçues.
Il est temps que ces institutions montrent aux nombreux Burundais ce qu’elles ont choisi, entre la dignité de notre pays, et faire plaisir à un groupe de Burundais et d’étrangers qui ne veulent pas de bien pour le Burundi.
{Voix du présentateur :}
Nous vous informons que le Conseil National de la Communication a donné ordre à la radio Rema FM de ne plus diffuser cet éditorial, même si la radio Rema FM a pris note qu’elle n’est pas allée au delà des droits de quiconque, de même que le CNC n’a pas montré l’erreur du contenu de notre éditorial qui s’est pourtant basé sur les mensonges entourant la mort de Juvénal Havyarimana.
Nous voudrions vous annoncer aussi que les informations reçues par la Rema FM montrent que Juvénal Havyarimana a été tué par des gens avec lesquels il travaillait ensemble. Une information que la Radio FM va continuer à creuser.