Ce 18 juillet, dans le cadre du projet Lake Tanganyika water management (LATAWAMA) financé par l’Union Européenne et exécuté par l’Agence de développement belge Enabel et l’autorité du Lac Tanganyika, ces derniers et les ministères ayant l’environnement et les infrastructures dans leurs attributions ont effectué une visite des réalisations du projet à la station d’épuration des eaux usées de Buterere. Ce projet va bon train.
Depuis septembre 2019, l’Agence Belge de Développement, Enabel, en collaboration avec l’Autorité du Lac Tanganyika met en œuvre le projet Lake Tanganyika Water Management. Ce dernier est financé par l’Union européenne.
Le projet LATAWAMA est doté d’un budget de 6,9 millions d’euros dont 20 % des investissements reviennent au Burundi. Il contribue à la préservation de la qualité des eaux du lac Tanganyika à travers trois activités principales dont la mise en place d’un réseau de surveillance de la qualité des eaux du lac ; la réduction de la pression anthropique à travers les projets pilotes d’amélioration de la gestion des déchets solides et liquides et le renforcement de l’Autorité du Lac Tanganyika.
Ce projet intervient dans cinq villes dont quatre sont riveraines du lac Tanganyika Il s’agit de Bujumbura au Burundi, Kigoma en Tanzanie, Mpulungu en Zambie et Uvira en RDC. Le Rwanda est intégré au projet en raison des eaux du lac Kivu situé en partie partiellement au Rwanda et se déversant dans le lac Tanganyika.
L’Union européenne se dit satisfaite des réalisations de ce projet. La protection de l’environnement est une priorité de l’Union européenne que ce soit en Europe ou dans ses actions extérieures, a fait savoir Claude Bochu l’ambassadeur de l’Union européenne au Burundi : « L’Union européenne est engagée sur de nombreux fronts pour la réduction de la pollution, le renforcement de la biodiversité et la lutte contre les effets du changement climatique, au Burundi, l’Union européenne finance plusieurs projets visant la protection de l’environnement et la lutte contre le changement climatique.»
Un patrimoine à préserver
En septembre 2019, date de début des activités du projet LATAWAMA, la qualité des eaux du lac Tanganyika ne faisait pas l’objet d’un suivi coordonné et systématique. Néanmoins, les menaces réelles sur les eaux du lac n’ont cessé d’augmenter pollutions urbaines et agricoles, apports de sédiments liés à l’érosion des sols, pollutions liées à la navigation, aux déchets plastiques, etc.
Ces menaces engendrent une altération de la biodiversité et des ressources halieutiques et limitent les usages des eaux du lac Tanganyika. Un autre constat initial est l’existence de laboratoires pouvant être impliqués dans le réseau de surveillance. Cependant, force était de constater que ces laboratoires nécessitaient d’être réhabilités et équipés. Aussi, ils nécessitaient d’être dotés d’une alimentation en électricité constante afin de garantir le fonctionnement des équipements analytiques et une connexion internet stable.
Le lac Tanganyika regorge d’une grande utilité dans le commerce, le tourisme et le transport. Mais il n’est pas exploité dans le domaine de l’environnement, du tourisme ainsi que dans le commerce : « Si le lac est bien assaini, on aura beaucoup de visiteurs », a lâché Dieudonné Dukundane, directeur régional de l’environnement à l’autorité du lac Tanganyika.
Selon le représentant résident de l’Enabel Abou El Mahassine Fassi-Fihri, ils apportent leur pierre à l’édifice à travers le projet LATAWAMA afin d’améliorer la qualité de l’eau du lac Tanganyika ainsi que sa gestion. Ce projet vise alors deux choses. La première, c’est de mesurer la qualité des eaux du lac Tanganyika non seulement de Bujumbura, mais de l’ensemble des pays de la région.
«Nous avons besoin de collecter les données sur la qualité de l’eau du lac dans les quatre rives de la région. Nous avons besoin de faire des analyses pour pouvoir présenter aux décideurs quel est le degré de la pollution des eaux du lac. Mais bientôt, nous pourrons mesurer grâce à ces laboratoires. Le deuxième objectif, c’est de pouvoir gérer en amont et diminuer la pollution qui va se verser dans le lac. C’est pour cette raison que nous nous sommes occupés de cette station d’épuration des eaux usées de Buterere », a-t-il indiqué.
Le représentant résident de l’Enabel demande que ce trésor mondial qui est le lac Tanganyika soit protégé.
« Nous sommes à plus de 80 % des réalisations »
Pour le directeur exécutif de l’autorité du Lac Tanganyika Sylvain Tusanga Mukanga, la pertinence et la qualité des actions menées par ce projet : « Les résultats obtenus à ce jour dans les différents sites et services concernés dans les quatre pays riverains du lac Tanganyika démontrent clairement son importance à travers les solutions qu’il apporte dans la gestion intégrée des ressources transfrontalières en eau dans le bassin du lac Tanganyika », a-t-il expliqué.
À ce titre, poursuit-il, nous encourageons l’Union européenne dans la perspective de financer une deuxième phase de ce projet avec plus des moyens pour relever les défis majeurs et renforcer les actions qui auront été initiées au cours de cette première phase.
Il ajoute aussi que ces réalisations ne se font pas uniquement au Burundi, c’est un projet régional : « Autant nous avons équipé et réhabilité le laboratoire des eaux usées à Bujumbura, nous avons équipé le laboratoire des autres pays. Présentement, nous pouvons dire que nous sommes à plus de 80 % des réalisations du projet. Il faut même reconnaître un grand pas franchi. . »
Les réalisations sont louables
Au Burundi, le projet vise l’optimisation du fonctionnement de la station d’épuration des eaux usées de Buterere à Bujumbura et de son réseau de collecte. Le projet a réhabilité les lits de séchage et assurera la mise en œuvre du système de pompage des boues de la station d’épuration de Buterere.
Le projet procède également à la digitalisation du réseau de collecte des eaux usées. Le laboratoire de l’Obuha a également été réhabilité et sera équipé pour suivre les performances épuratoires de la station. Dans le cadre du développement du réseau de surveillance, le projet a réhabilité le laboratoire de l’Office Burundais pour la Protection de l’Environnement et a livré les équipements analytiques en juin 2022.
Emmanuel Ndorimana, secrétaire permanent au ministère de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage apprécie les réalisations du projet Lake Tanganyika Water Management : « Nous apprécions beaucoup les réalisations de ce programme, car ce sont des solutions des défis que nous avions autrefois. Notamment les eaux usées, il y a des appareils qui ont été endommagés, mais maintenant, ils sont fonctionnels. Aujourd’hui, la station d’épuration fonctionne très bien et le laboratoire a été réhabilité », a-t-il confirmé.
Même son de cloche pour Élisabeth Ndayishimiye, directeur des équipements et de l’entretien au sein du ministère des infrastructures, de l’équipement et des logements sociaux : « Vos interventions dans le secteur de l’environnement et de l’assainissement urbains ont permis de réduire la pression environnementale en termes de gestion des eaux usées domestiques et urbaines. »
Le projet LATAWAMA est aussi salué par l’Obuha : « Les lits de séchages sont réhabilités, c’est un ouf de soulagement, avant on n’avait pas de place suffisante pour mettre les boues. On remercie l’Union européenne, l’Agence de Développement belge et l’Autorité du lac Tanganyika pour ce projet », a indiqué le directeur de l’environnement, de l’hygiène et de l’assainissement à l’Obuha Cléophas Bizabishaka.
À la fin de cette visite, ils ont procédé à la présentation d’un laboratoire de la station d’épuration des eaux usées de Buterere qui a été réhabilité et équipé ainsi qu’à la remise d’un véhicule de supervision à l’OBUHA, afin d’améliorer la gestion de la station de l’épuration des eaux usées de Buterere.
Après tout, Vive les bakoloni finalement