Les intervenants dans le domaine de l’art et de la culture se disent préoccupés par plusieurs handicaps qui minent le développement de leur secteur. Ils en ont présenté certains au ministre de tutelle lors de leur rencontre ce jeudi 6 juin.
« Après enregistrement du tambour burundais à l’Unesco, une loi est sortie pour empêcher de jouer au tambour n’importe où », déplore Abed Dounia, président du club culturel « Komeza akaranga ». « Nous aimerions pouvoir organiser des concerts partout pour que tout le monde puisse assister au tambour ».
Pour lui, afin de la visibilité du tambour burundais, cela serait bon de l’utiliser dans les concerts comme dans les cérémonies de réception des fêtes.
Christine Ndayizeye du club Intatana a signifié au ministre Nibigira que les équipements culturels sont en train de disparaître. Et le ministère ne fait rien pour les protéger et les entretenir. « Nous aimerions un temps suffisant d’échanges pour en discuter et trouver une solution profonde. »
Pour sa part, Ernest Nahimana, membre du Club Umuhanga, il se dit préoccupé par la protection des droits d’auteur. « Nous aimerions que vous fassiez de votre possible pour que personne ne profite plus du travail des autres»
Les artistes demandent que le ballet national soit revalorisé. « Il devrait être un miroir réhabilité. Au Rwanda, le ballet national est composé de plus 500 personnes tandis qu’au Ghana, il est de plus de 1000 », s’est lamenté un participant à la rencontre.
Les festivals qui réunissent les artistes burundais datent de 2004. Un intervenant dans la culture demande de réorganiser ce festival. Pour lui aussi, le palais des arts et de la culture est actuellement utilisé pour d’autres fins. « On aimerait qu’il soit un palais tous les intervenant dans de l’art et la culture puissent se rencontrer. Sinon, un autre lieu est nécessaire», demande avec insistance Ernest Nahimana.
« Vos requêtes sont claires »
« Nous demandons que vous plaidiez pour nous au gouvernement pour augmenter le budget du secteur de la culture », ajoute Freddy Kwizera, président de l’amicale des musiciens du Burundi. Il indique que le ministère avance toujours un problème de budget. « Au Sénégal, on dépense une somme colossale dans les associations des danseurs. Si cela est fait au Burundi, on pourra nous développer. » Freddy Kwizera demande au ministre de s’impliquer pour que les radios qui émettent à partir du Burundi favorisent la musique burundaise.
«Vos requêtes sont claires. Que chacun ne garde aucun problème pour lui-même. Nous allons suivre de près les doléances que vous avez présentées », promet Ezéchiel Nibigira, soulignant qu’il va travailler en étroite collaboration avec les intervenants dans le domaine artistique et culturel.
Ce membre du gouvernement déplore néanmoins que les artistes burundais soient moins créatifs en imitant les étrangers. Il leur demande de sortir beaucoup de chansons burundaises, de produire des films en Kirundi et de le diffuser. « Aimons notre culture, aimons notre identité culturelle, aimons notre art, aimons les produits artistiques burundais, que les produits étrangers ne dépassent plus les produits locale », exhorte le ministre Nibigira.
Et de promettre, dans un proche avenir, l’organisation de deux concerts : un avec des instruments traditionnels et un autre avec des instruments modernes.