Les pays en voie de développement font tout pour présenter une bonne image de leurs institutions. Il faut en effet attirer les investisseurs potentiels mais aussi rassurer les donateurs, surtout pour les pays qui dépendent en grande partie de l’aide étrangère. Ce qui est le cas du Burundi.
Ces derniers jours, trois affaires risquent de mettre à mal l’image du pays : la déclaration du Premier vice-président qui annonce que l’ambassadeur d’Allemagne sortant était « persona non grata », les emprisonnements de Patrice Faye et du bâtonnier de l’ordre des avocats du barreau du Burundi.
Pour le cas de l’ambassadeur allemand, tous les observateurs s’interrogent. M. Joseph Weiss a quitté le Burundi pour des vacances annuelles, avant qu’une note de départ définitif ne soit envoyée au ministère des Relations Extérieures.
Il n’a jamais été officiellement informé qu’il était « persona non grata ». L’annonce de M. Sinunguruza pèche contre les pratiques diplomatiques très codifiées. Pour rappel, en 2009, l’Allemagne que le Burundi comptait parmi les pays « amis » a porté son aide au développement à 22,5 millions d’Euros accordés sur deux ans. Berlin n’a pas apprécié la déclaration du Premier vice-président burundais et exigé des excuses.
Côté justice, les incohérences du dossier et les manquements graves de la procédure, notamment le maintien en détention de M. Faye au-delà du terme légal irritent fortement à Paris. L’Ambassadeur du Burundi à Paris a été convoqué au Quai d’Orsay. Les autorités viennent de se mettre à dos le couple franco-allemand. Voilà pour la diplomatie constructive.
Last but not least, l’arrestation du bâtonnier de l’ordre des avocats du barreau du Burundi jette un autre discrédit sur la justice burundaise.
Question : quelle image veut-on donner du Burundi ? Que les lecteurs me pardonnent, par les temps qui courent, je n’ose pas y répondre…