Un processus de révision du système de défense et de sécurité nationale est en cours. Désormais, les corps de défense veulent franchir le cap de la lutte armée pour intervenir aussi dans des activités humanitaires.
« L’objectif est d’adapter les systèmes de défense aux besoins du moment. Avant, les menaces touchaient beaucoup plus le gouvernement. Aujourd’hui, c’est plutôt l’individu et la société qui sont menacés par des maux divers : la pauvreté, la mauvaise gouvernance, les catastrophes naturelles, la faim, etc.» précise le Général de Brigade Cyprien Ndikuriyo, directeur général de la planification et des études stratégiques au ministère de la défense.
C’est au cours d’un atelier organisé pour les médias, sur la « révision de la défense », ce 11 juillet 2011 à l’Institut Supérieur des Cadres Militaires. Il précise que la question de défense « a franchi les frontières militaires pour devenir une préoccupation des individus et des sociétés.» La nouvelle politique de défense veut ainsi dépasser le domaine des casernes, pour intervenir dans tous les domaines de la vie humaine.
« La paix n’est pas seulement une absence de menaces », souligne le Général de Brigade Ndikuriyo. Il estime par ailleurs qu’ « il ne peut y avoir de paix tant qu’il n’y a pas de sécurité ».
Sur base des consultations avec les différents intervenants dans la vie du pays, ce processus, va de mai 2010 à juin 2012. Il comprend trois phases principales : travail préparatoire (réunir les moyens nécessaires à la réalisation de cette révision), le travail proprement dit de cette révision, et l’exécution du plan de la transformation de la défense. « Ce plan sera exécuté pendant 10 à 15 ans », selon le Général de Brigade Ndikuriyo qui annonce la parution du « Livre blanc » à soumettre au Parlement pour adoption en juin 2012 : « Il contiendra toutes les réformes qui seront proposées, et chaque domaine de la vie militaire fera objet d’une loi organique à étudier par l’Assemblée Nationale », fait savoir le Général de Brigade.
Ce « Livre », explique-t-il, régira pour une période indéterminée le domaine militaire burundais. En ce qui concerne l’inquiétude d’un éventuel chevauchement entre le travail de l’armée et celui de la police, le Général de Brigade tranquillise : « Nous travaillerons avec la police dans l’élaboration de cette nouvelle politique, et les rôles des uns et des autres seront dégagés.» Signalons que ce processus de refonte de l’armée est appuyé financièrement par les Pays-Bas.