Lundi 23 décembre 2024

Société

L’après école fondamentale : un rendez-vous manqué ?

A quelques jours de la rentrée scolaire 2016-2017, tout n’est pas en ordre pour accueillir les premiers lauréats de cette nouvelle réforme. Les prix du matériel scolaire montent. Les parents sont désemparés.

Inflation du prix du matériel scolaire

Dans différents marchés de la capitale, les prix habituels sont majorés de 150 à 200 Fbu. Les parents sont indignés.

Parents et enfants achètent du matériel scolaire au palais des arts.
Parents et enfants achètent du matériel scolaire au palais des arts.

La rentrée scolaire de l’année 2016-2017 est proche, les parents et les élèves se précipitent pour acheter le matériel scolaire. Certains parents rencontrés dénoncent la hausse des prix au moment où plusieurs familles sont dans le dénuement total.

Un parent de cinq enfants rencontré au palais des arts, en train d’acheter du matériel, dit être obligé de diminuer la ration ces derniers jours : « c’est très difficile. Pour trois élèves qui fréquentent les écoles privées, j’ai dépensé plus de 100 mille Fbu. Pour les deux qui restent, je viens de payer 50 mille. » Un autre problème majeur, selon lui, les livres manquent au marché.

Un autre papa désespère. Il a trois enfants qui vont commencer les cours dans quelques jours, tous de l’école primaire. « Pour celui qui va commencer la 1ère année, je viens de dépenser 13.500 Fbu», se lamente-t-il. « je n’ai même pas encore acheté son uniforme. » Pour les deux qui restent, ce père confie qu’il se retrouve dans l’incapacité de trouver les moyens suffisants pour leur matériel. « Je pense même qu’ils vont commencer sans uniforme.»

L’intervention du gouvernement sollicitée

Les commerçants et les parents s’accordent pour dire que la flambée des prix du matériel scolaire est due à l’inflation du taux du dollar.

Certains de ces commerçants justifient cette hausse par le fait qu’ils s’approvisionnent à un prix élevé, eux aussi : « Pas de clientèle cette année. Les acheteurs veulent que nous vendions par exemple un cahier de 100 feuilles à huit cents. Mais c’est impossible car l’année passée le carton coûtait 100 mille Fbu. Aujourd’hui, il est à 120 mille. »

Les commerçants recommandent au gouvernement de réduire les impôts sur le matériel scolaire et les parents demandent de réguler ces prix.

Variation des prix du matériel scolaire

Cahiers L’année passée Cette année

1. cahier de 100 f 750 Fbu 1000 Fbu
2. cahier de 60 f 650 800
3. cahier de 48 f 550 700
4. cahier de 36 f 450 600
5. cahier de 24 f 350 500
6. cahier de dessin 24 f 500 700
7. calligraphie 500 700
8. journal de classe 500 600
9. carnet 500 600
10. latte 30 cm 500 700
11. registre 4000 6000
12. boîte mathématicale 1300 2000
13. stylo 200 400
14. crayon 100 200

Uniformes

1.Kaki 1er degré 6000 Fbu 7000 Fbu
2.Kaki 2ème degré 7000 8000
3.Kaki 3ème degré 8000 10000-12000
4.Secondaire jupe-chemise 10000 12000-15000
5. Secondaire pantalon-chemise 15000 18000-20000


CEM

Pas prêts pour accueillir les lauréats du fondamental

Manque de matériel, pas de programme… Des Centres d’enseignement des métiers(CEM) de la capitale visités ne sont pas encore prêts pour la prochaine rentrée scolaire.

Une classe du CEM Musaga à moitié construite depuis plus d’une année.
Une classe du CEM Musaga à moitié construite depuis plus d’une année.

10h au CEM Musaga. Toutes les salles sont fermées sauf une. Là, deux femmes, membres de l’administration causent autour d’une table. Apparemment, elles n’ont aucune tâche. Le bureau ne ressemble pas à celle d’une école, dans lequel sont éparpillés, normalement, dossiers, papiers, livres, etc.

Interrogée, l’une d’elle affirme qu’elles ne savent rien sur la prochaine rentrée. Rien ! Ni sur la catégorie d’élèves que les centres vont accueillir en fonction de leur note, ni sur le programme qu’ils vont dispenser.

Cette comptable, Sabine Nsabimana, estime que le programme doit être changé car normalement, les CEM accueillaient ceux qui ont échoué la 6eme année. « Je vois mal les élèves ayant le niveau 10ème apprendre le même programme que ceux de la 6ème ».

Ce CEM a la capacité d’accueil d’environ 300 élèves : cinq classes, chacune abrite environ 60 personnes, selon la comptable. Il offre deux formations : couture et maçonnerie. Le grand défi du centre, selon elle, est le manque criant de matériel.

Des élèves qui rentrent bredouille

La comptable du CEM confie que plusieurs élèves qui ont échoué la 9ème et 10ème commencent déjà à venir demander des places à ce centre. Mais, indique-t-elle, l’administration ne peut pas les inscrire, il faut que le ministère de tutelle identifient d’abord ceux qui ont le droit de fréquenter les CEM. Mme Nsabimana confie que le gouvernement leur a interdit de faire des inscriptions. « L’on nous dit toujours d’attendre… » Cette mère est frustrée : « c’est très dommage pour nous les parents d’ignorer où vont nos enfants alors que la rentrée est proche. »

Le CEM Nyakabiga n’est pas aussi prêt. Son directrice, Joselyne Nikundana dit ne rien savoir sur cette prochaine rentrée. Le gouvernement ne leur a rien communiqué jusqu’ici.

Contrairement au CEM Musaga, le CEM Nyakabiga a déjà commencé à inscrire des élèves qui le demandent, selon la directrice. N’importe quel élève est accueilli, peu importe sa note. Pourvu qu’elle ait terminé la 6ème. « L’on nous dit rien, nous continuons donc à la normale. » Et de souligner que les élèves qui s’inscrivent aujourd’hui sont pour la plupart ceux qui ont échoué la 10ème. Ces derniers disent ne pas vouloir retourner en 9ème, ils préfèrent embrasser les métiers, selon la directrice de ce CEM.

Concernant les moyens, cette directrice confie que le centre manque du matériel. Pour elle, il fallait que le gouvernement dote des CEM du nouveau matériel vu que le système a changé.

Ce centre ne propose qu’une formation en couture. Il dispose deux classes, chacune pouvant abriter 20 élèves.


Toute une année à la maison !

Les élèves de la 9ème et 10ème qui ont réussi en classe mais qui ont échoué au concours n’ont pas le droit d’avancer de classe ou de reprendre l’année, selon le ministère de l’Education. Les parents s’inquiètent du sort de leurs enfants.

Emmanuel Mashandari : « Sans l’encadrement de ces jeunes élèves, l’échec est garanti.»
Emmanuel Mashandari : « Sans l’encadrement de ces jeunes élèves, l’échec est garanti.»

Après la sortie des résultats du concours national de certification et d’orientation après le collège, la ministre de l’Education a précisé que les élèves qui ont réussi les examens en classe mais qui ont échoué au concours vont rester à la maison pour attendre le prochain concours. La ministre Janvière Ndirahisha indique que seul le lauréat ayant échoué à la fois en classe et au concours pourra reprendre l’année.

Elle précise que les élèves de la 10ème qui n’ont pas réussi le concours vont reculer et reprendre la 9ème pour intégrer le système fondamental. Ceux de la 9ème qui ont réussi le concours vont avancer directement en première post-fondamentale avec ceux qui fréquentaient la 10ème.

Ces élèves, contraints d’être autodidactes sont préoccupés par cette mesure. Ils estiment que ce sera difficile pour eux de retourner passer le concours après une année de chômage à la maison « Je ne pense pas que j’aurai encore ce courage », grogne un élève de la 9ème, 15 ans.

« S’ils pouvaient au moins me laisser reprendre l’année pour que je puisse continuer à suivre les cours. Au cas contraire, je ne sais pas ce que je ferai pendant toute l’année sans aller à l’école», maugrée une autre élève de la 10ème, 16 ans.

Des parents craignent que leurs enfants ne deviennent des délinquants. Une mère indique que son enfant n’a pas réussi au test national. Mais, le directeur de l’école l’a informé que l’élève ne va pas avoir de place pour reprendre l’année car il n’a pas réussi au concours. « Je ne sais pas comment je vais gérer un enfant de 13 ans sans occupation pendant toute l’année », s’inquiète cette maman. « Nos enfants vont devenir des délinquants ».

Environ 80 mille élèves vont être autodidactes

Les syndicats tirent la sonnette d’alarme. Emmanuel Mashandari, président du Syndicat CONAPES, indique que cette mesure est inquiétante. Pour lui, les concernés sont encore adolescents, ils ne sont pas en mesure de s’organiser eux-mêmes. «Comment un enfant qui n’a pas réussi lorsqu’il était sous l’encadrement des enseignants va réussir après une année de chômage ? », s’interroge ce syndicaliste.

Emmanuel Mashandari estime qu’il s’agit d’une échappatoire de la part du gouvernement pour ne pas encadrer tous les lauréats du concours national.

Selon le syndicat CONAPES, suivant le pourcentage retenu des enfants qui vont avancer de classe, environ 80 mille élèves ont réussi en classe mais ont échoué le test national. M. Mashandari estime que ces enfants devraient au moins reprendre l’année. « Sans encadrement, l’échec est garanti», lance-t-il.

Concernant les élèves de la 10ème qui ont échoué et qui doivent reculer en 9ème, ce président du CONAPES estime que ces élèves auront des difficultés à s’adapter. En 9ème, explique-t-il, c’est l’apprentissage par domaine tandis qu’en 10ème, c’était l’apprentissage par discipline.

Pour s’adapter à ce nouveau système, selon lui, les élèves auront besoin de fournir beaucoup plus d’effort avec l’encadrement des enseignants bien qualifiés dans différents domaines du système fondamental.


Cibitoke

117 salles de classe post-fondamentales disponibles à Cibitoke

La direction provinciale de l’éducation à Cibitoke se dit satisfaite de l’étape déjà franchie dans la construction des écoles fondamentales. Mais les parents s’inquiètent de la montée des prix du matériel scolaire.

Les commerçants du matériel scolaire attendent vainement les clients, au marché de Rugombo.
Les commerçants du matériel scolaire attendent vainement les clients, au marché de Rugombo.

Ces 117 salles de classe des écoles post-fondamentales sont déjà réservées aux élèves de la 9ème et 10ème année qui ont réussi au concours national, selon le directeur provincial de l’éducation à Cibitoke.

Egide Ngendambizi dénombre toutefois 6267 élèves ayant réussi au concours national qui seront établis dans ces écoles. Il souligne que les enseignants ont déjà bénéficié d’une formation afin de mieux démarrer avec le programme.

Il évoque aussi le manque d’enseignants dans cette province, mais compte faire recours aux enseignants vacataires en cas de besoin.

Le directeur provincial de l’éducation se dit également fier de l’école fondamentale de Bumbiri I de la commune Buganda qui a été classée première au niveau national au concours national dans la classe de 9ème.

« L’école a reçu en prime une photocopieuse et l’élève, qui a eu la note supérieure, a eu 3 douzaines de cahiers et une enveloppe de 100 mille Fbu », a indiqué ce directeur provincial.

Cependant, les enseignants qui viennent de bénéficier d’une formation pédagogique appropriée à l’école post-fondamentale ne cachent pas leur mécontentement. « Le temps alloué à cette formation reste toujours très maigre alors que la matière est très vaste. »

Les prix du matériel scolaire et le manque d’enseignants inquiètent les parents.

« Le matériel scolaire est très cher alors que la situation socio-financière est actuellement très critique », affirment, coléreux, les parents rencontrés au marché de Rugombo.

Ils indiquent qu’un cahier de 100 feuilles est passé de 750 à 1100 Fbu. « Comment allons-nous trouver cet argent dans cette situation où l’économie du pays est à genoux ? », s’interrogent ces parents.

Les vendeurs du matériel scolaire indiquent qu’ils s’approvisionnent à un prix élevé et regrettent le manque de clients.


Ngozi pas prête pour la prochaine rentrée

Insuffisance du matériel, du personnel enseignant, d’infrastructures… Que des problèmes.

Déjà au deuxième trimestre de cette année, la province enregistrait un déficit de 988 enseignants.

A l’école fondamentale par exemple, la province exprimait un besoin de 834 enseignants. Au secondaire, les besoins étaient de l’ordre de 154 enseignants qualifiés pour couvrir les neuf communes de la province de Ngozi. Tous ces besoins ne tenaient pas compte des insuffisances en personnel administratif dans différentes écoles fondamentales.

Le ministère ayant en charge l’éducation n’engageait quasiment plus cette catégorie de prestataires, comme le précise le Directeur Provincial de l’enseignement à Ngozi, Désiré Nitonde.

Pour le cycle post-fondamental, la question du personnel enseignant et qualifié risque de se poser encore davantage. Sœur Flora, Directrice d’une école privée tenue par la congrégation des Benemukama explique : « Nous avons créé le cycle post-fondamental. Nos enseignants ne savent pas quoi faire à quelques jours de la rentrée. Les nouveaux programmes nous sont inconnus. » Selon elle, aucun des enseignants n’a été convié aux différentes formations que le ministère de l’éducation vient d’organiser dans les directions communales de l’enseignement.

Les parents s’inquiètent…

Les parents sont inquiets du manque des enseignants qualifiés dans les écoles de formation professionnelle qui sont très exigeantes.

Comme réponse au déficit, la Direction provinciale de Ngozi vient de procéder au redéploiement des enseignants.

Mais la mesure est fortement contestée dans les milieux enseignants. E.H, une enseignante redéployée du centre urbain de Ngozi note : « C’est une goutte qui fait déborder le vase. Nous ne pourrons pas bien vaquer à nos obligations étant séparés de nos familles.»

Les infrastructures d’accueil sont insuffisantes. Surtout pour les écoles post-fondamentales de formation professionnelle. La Direction Provinciale de l’Enseignement de Ngozi affirme que les communes se sont débrouillées pour construire des locaux lors des travaux communautaires dont la plupart sont encore en chantier. Ils ne peuvent pas être achevés avant la rentrée de septembre.

Le matériel didactique, la disponibilité de programmes manquent. Cela peut sérieusement affecter les enseignements surtout dans les écoles privées qui ont déjà commencé ou comptent débuter très bientôt.


Gitega

Le blues des parents et des collégiens

La rentrée scolaire étant toute proche, les élèves de l’école fondamentale qui ont échoué au test de 9ème et 10ème sont tristes. Les centres de métiers qui devraient les accueillir ne sont pas prêts.

Anicet Hakizimana : « Jusqu’ici, nous ne savons pas combien d’apprenants nous accueillerons ! »
Anicet Hakizimana : « Jusqu’ici, nous ne savons pas combien d’apprenants nous accueillerons ! »

Malgré les communiqués officiels indiquant que ceux qui ont échoué au test vont embrasser l’enseignement des métiers, aucune inscription n’a encore été faite.

Evariste, un élève échoué en 10ème au lycée de la COMIBU s’interroge : « Que ferai-je toute une année, en attendant de repasser le test ? Nous ne savons pas quel péché nous avons commis pour être traités de la sorte », s’indigne-t-il. Son cri de colère va surtout à l’endroit des autorités en charge de l’éducation. Evariste estime que ces innovations et réformes adoptées vont donner suite à une société de délinquants.

Les parents se sentent trahis. « Pourquoi ils veulent que nos enfants ne soient pas formés comme les leurs ?», déplore un parent. Et un autre de s’interroger : « Devons- nous croire que les enfants des dignitaires subiront cette injustice qu’ils appliquent à nos enfants ? » Que fera un enfant de 14 ans à la maison,», peste une maman.

D’après les directeurs des écoles, il fallait que le ministre revoie cette mesure car les effets seront néfastes pour ces élèves et pour tout le pays. « C’est dommage, mais nous n’y pouvons rien. Je me sens gênée quand un parent vient me demander des conseils. A vrai dire je n’épouse pas cette idée de jeter les enfants dans la rue. »

De surcroît, le coordinateur provincial de l’enseignement des métiers de Gitega, affirme que les centres d’enseignement des métiers n’ont ni personnel enseignant ni matériel suffisant pour accueillir les élèves. Et de déplorer que le peu de classes réservées aux lauréats du fondamental soient aujourd’hui occupées par les collégiens et les écoles primaires.

Le calvaire des parents

Au marché central de Gitega et dans quelques boutiques visitées, plusieurs commerçants ont délaissé les autres articles pour s’investir dans le matériel scolaire. En général, les prix ont sensiblement monté à Gitega : l’on rapporte une hausse du coût moyen des cahiers et cartables comprise entre 5 et 7%.

Si pour bon nombre d’élèves c’est une joie de retrouver camarades et amis, c’est le début du calvaire pour les parents. L’achat des fournitures scolaires est une autre lourde charge à laquelle les ménages doivent faire face aujourd’hui. Calculette dans les mains, ils font et refont leurs comptes. Comme ils l’indiquent, la vie devient encore plus chère avec la rentrée.

Anatolie a deux enfants, élèves en 6ème et 9ème année. Elle désespère : « Je dois acheter en tout 33 cahiers sans compter les carnets de correspondance et les journaux de classe. Coûte que coûte, ce ne sera pas moins de 100.000 Fbu.»


Des écoles d’excellence pour l’élite de demain

La ministre de l’Education Janvière Ndirahisha a annoncé dans une conférence de presse, tenue ce 2 septembre, la création de six écoles d’excellence.

Le Lycée Ngagara, une des écoles d’excellence de la capitale.
Le Lycée Ngagara, une des écoles d’excellence de la capitale.

«Nous sommes prêts. Le projet commence avec cette année scolaire 2016-2017», a déclaré la ministre de l’Education.

Ces écoles d’excellence ont été choisies dans les quatre coins du pays.

Les écoles choisies sont le lycée Musenyi pour les provinces du nord, le lycée Kiremba Sud pour le sud du pays. En mairie de Bujumbura, le choix s’est porté sur le lycée Saint Marc et le lycée Ngagara. Ils accueilleront les meilleurs lauréats de la capitale et des provinces frontalières. Au centre du pays, c’est le lycée Notre Dame de la Sagesse de Gitega tandis que le lycée Rusengo, à l’est du Burundi, a eu les faveurs du ministère.

Aux dires de la ministre, ces écoles vont accueillir les lauréats des classes de 6èmeannée primaire qui vont passer un test de sélection. « Les autres lauréats choisis sont ceux de 9ème et 10èmeannée qui seront sélectionnés en fonction de la note obtenue au test post-fondamental. »

Selon toujours Janvière Ndirahisha, ces établissements ont été choisis pour la qualité des infrastructures, de la direction ainsi que celle des bibliothèques et laboratoires. Elle affirme également que d’autres matériels complémentaires sont déjà transmis aux écoles. « Pour les écoles qui manquent de professeurs qualifiés, un recrutement à cet effet sera fait.»

Contacté, le porte-parole du ministère de l’Education, Edouard Juma, a fait savoir que ces écoles d’excellence dispenseront les mêmes programmes que les autres établissements.

Des parents enthousiastes

Interrogé sur les préparatifs de ces écoles d’excellence, l’abbé Vincent Bandeba, superviseur diocésain de l’éducation des écoles sous convention catholique de Gitega indique que le lycée Notre Dame de la Sagesse est prête à relever le défi de l’excellence: « La bibliothèque est prête, le laboratoire a bénéficié d’autres équipements de pointe pour des cours comme les mathématiques, la biologie et la chimie. » Il affirme également que les enseignants de cette école ont suivi des formations en renforcement de capacités.

Les parents approchés saluent cette initiative, mais s’inquiètent du déroulement des préparatifs. « Qu’est-ce que ces écoles auront-elles d’excellent si elles gardent les mêmes enseignants et le même matériel ? », s’interroge un parent. Et un autre d’ajouter : « Ces écoles d’excellence devraient servir de centre de rayonnement pour les écoles environnantes. »

Forum des lecteurs d'Iwacu

10 réactions
  1. Kimaranyi

    Tous ces défis relevés témoignent la précipitation dans la prise de décisions du pouvoir DD ils annoncent des réformes sans planification. L’idée de l’école fondamentale en soit n’est pas mauvaise seulement le gouvernement l’a annoncé prématurément sans études approfondies quand à sa mise en application c.-à-d. Les mesures d’accompagnement. Ils le font seulement dans le but du populisme mais pas pour le bien être des bénéficiaires . Peut être que Nkurunziza envoyé de son dieu croyait que tout tomberait de ce dieu. Voilà que les premières victimes sont le peuple dont il dit qu’il aime tant je pense qu’il aime la population quand elle est à genoux. Demain ils diront que c’est la faute du Rwanda , Belgique ,France , UE , Sindumuja ect

  2. roza kamikazi

    uko niko igihugu kigwa mukaga abatagira mumutwe bagashigikira ivyo batazi rindira muzobibona !!!!

  3. MUGABARABONA

    Hum ! Hum ! Une même famille avec beaucoup d’enfants…ça coûte cher…Faut-il commencer à mettre sur place les balbutiements d’une politique de limitation de naissances ?

  4. nziguheba leonidas

    Je pense que quand on parle de « fondamental », cette expression peut avoir plusieurs significations, dont les plus importantes, intéressantes sont « primordiale » et « primaire ». En effet, si la politique DD, une politique de tâtonnements éternels depuis 2005, a voulu réformer l’enseignement en voulant la rendre primordial, on peut parler d’échec car ce qui est primordial se prépare minutieusement de la base jusqu’au sommet. Cela n’a jamais été le cas car au-delà de créer les débouchés ou les nouveaux parcours des lauréats, on aurait commencé par préparer au fond cette politique par notamment la formation des formateurs. Or, les premiers lauréats ou plutôt les premiers victimes de cette politique sont de véritables cancres qui n’ont que des têtes vides ou mal faites, et qui par ailleurs ont été enseignés par des enseignants non qualifiés. Par contre, si la politique prend « fondamental » comme « primaire » ou tout simplement basique, je féliciterais le pouvoir DD car il aurait atteint à son objectif. Un objectif qui consiste à former des gens en masse et de leur procurer une formation minimale et non qualifiante comme le faisait jadis l’école « YAGA MUKAMA » de l’église catholique dans le but de préparer cette masse à un but précis; le mariage ou le baptême, ou la lecture de la Bible, sans pour autant leur donner une formation qualifiante. Par contre réussite ou non, cette politique nous ferons reculer de plus d’un siècle et risquerait de former des gens sans repère social, ce qui constitue une véritable bombe à retardement. WAIT AND SEE!

    • Bakari

      @nziguheba leonidas
      « …qui par ailleurs ont été enseignés par des enseignants non qualifiés. »

      Les enseignants qualifiés se sont-ils volatilisés dès qu’ils ont vu le CNDD-FDD?
      Possible!
      A l’époque de Yagamukama; la population du pays était autour de 4 millions d’âmes (j’en faisais partie). Moins de 10% trouvaient une place à l’école secondaire. Les autres allaient garder des vaches, des chèvres, des moutons, parfois des cochons et même des poules; pour ceux qui pouvaient en avoir.
      Actuellement le pays compte 10 millions d’habitants (je n’en fais plus partie depuis plusieurs décennies); je ne sais pas combien ont accès à l’école secondaire (ou post-fondamentale); si c’est pire que du temps de Yagamukama, il y aurait eu un fameux recul.
      Les responsables de l’enseignement ont un choix draconien à faire: donner accès à l’enseignement au maximum d’enfants en âge de scolarité (90% par exemple) sachant bien que les moyens disponibles sont (très) limités, et donc que la qualité va en pâtir, ou alors enseigner moins d’enfants (20%) avec une meilleure qualité d’enseignement.

      • nziguheba leonidas

        Je ne crois pas que j’ai dit que les enseignants se sont volatilisés avec l’arrivée du CNDD-FDD, par contre, à lire ce que vous venez d’écrire monsieur BAKARI, je pense que vous êtes déconnecté de la réalité du Burundi. Dans le cas contraire, comment pouvez vous m’expliquer qu’il y a des cours d’entreprenariat à l’ECOFO alors que ces cours ne sont dispensés dans aucune institution universitaire au Burundi? Pensez-vous que un enseignant si doué soit-il peut enseigner un cours sans support pédagogique. Si tel est le cas, que peut-on prévoir comme résultat à long et à court terme. De plus, ce qui est étonnant par ailleurs, pensez-vous qu’il est possible de faire une politique telle que proposée dans vos propos? Inutile d’être un fanatique aveugle, acceptez que le CNDD-FDD manque de vision et plutôt, essayez de partir du vécu pour leur conseiller sinon le pays sombre directement vers une impasse sans précédent.

        • Bakari

          @nziguheba leonidas
          Vous n’arrivez toujours pas à me dire si c’était mieux à l’époque où seuls 6% de ceux qui terminaient l’école primaire avaient accès à l’école secondaire et 94% allaient labourer la terre (pour ceux qui en avaient), tout en apprenant à lire et écrire durant leurs cours de catéchèse, pour les plus courageux!
          Bien sûr que les 6% étaient mieux formés qu’actuellement car disposaient de plus de moyens par élève.
          Il ne faut pas être un grand fanatique du CNDD-FDD pour se rendre compte qu’aussi bien l’ancien système que le nouveau système ont de fameuses insuffisances.

          • nziguheba leonidas

            Je crois que le problème n’est pas là où on le situe. Comment se fait-il que le CNDD-FDD a tojours tendance à se baser de « à lépoque, à l’époque… » tantôt « à l’époque on tuait et les radios se taisaient », tantôt blabla mais à l’époque, et toujours à l’époque, mais vous devez savoir que le monde est évolue et que les besoins de à l’époque ne sont plus les mêmes. Et par ailleurs vous auriez dû être le premier à comprendre les conséquences de ce changement qui tardé au Burundi. Et du coup je vous explique cela par cette petite question: Pourquoi le slogan au front était « abanyabururi batubujije….kwiga? » Ouvrez vos yeux cher compat!

          • Bakari

            @nziguheba leonidas
            Je suis gêné de devoir poursuivre ce dialogue à deux, mais je termine en vous disant que lorsque les gens rappellent qu’à l’époque il y avait des problèmes, c’est dans le souci de répondre à ceux qui sont persuadés qu’à l’époque ils avaient un pays de lait et de miel.
            Probablement que c’était le cas pour pas plus de 1% de la population (et encore…)!
            Ce que je tiens à souligner est que personne n’a une baguette magique pour résoudre les problèmes devenus inextricables du pays. Celui qui prétend en avoir (la baguette magique) est un vrai magicien et convient à ceux qui croient à cette magie.

    • Arsène

      Ce genre de politique est le propre de tous les dictateurs. Leur but n’est pas de former les citoyens mais d’avoir une masse qui leur soit docile. Ce n’est pas seulement dans le domaine de l’éducation. Si l’on prend le système actuel, il faut voir qui sont nommés aux postes-clé pour comprendre. Je n’imagine pas que la réforme « école fondamentale » ait pu être pensée par un ministre de l’éducation. Je me souviens m’être entretenu avec Bunyoni en mission où il m’a vanté cette trouvaille.
      Comme je le souligne, ce n’est pas une nouveauté (propre au CNDD et le dictateur de Bujumbura) qui inflige ce genre de sanction aux Burundais depuis un certain temps. Bagaza fut pareil en instaurant la « Kirundisation », en supprimant les écoles normales qui furent remplacées par les EFI, en multipliant les ETAS (deux ans plutôt que les ITAB, 4 ans – il n’y avait à cette époque qu’un seul ITAB (Gitega)), créant également des écoles paramédicales. La liste serait longue dans cette course au nivellement par le bas.
      Education! Que ne fera-t-on pas en ton nom?

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