Depuis octobre 2016 jusqu’à mai 2017, l’Association pour la Promotion de la Fille Burundaise(APFB) a exécuté le projet de « Sensibilisation des jeunes filles et garçons sur les questions d’inégalité du genre et de lutte contre les violences sexuelles basées sur le genre » dans quatre communes du Burundi, sous le financement de l’ONU Femmes.
Au Burundi, il se remarque une recrudescence des violences sexuelles basées sur le genre. Ces violences faites aux femmes et aux filles s’exercent de manière quotidienne sous différentes formes sur l’ensemble du territoire. Et des défenseurs des droits de l’Homme se sont levés pour lutter contre ces violences. L’Association pour la Promotion de la Fille Burundaise (APFB) n’est pas en reste. Cette association est une organisation non gouvernementale sans aucune visée de lucre.
Sa création a été l’initiative d’un petit groupe de filles étudiantes qui étaient déjà engagées dans des mouvements associatifs de jeunes et de femmes. Elles étaient surtout conscientes du rôle qu’elles sont appelées à jouer dans la société et soucieuses d’améliorer l’éducation morale, intellectuelle et professionnelle de la fille Burundaise.Une fille instruite, patriote, autonome financièrement, libérée des violences, qui connaît ses devoirs et jouit de ses droits en incarnant les valeurs positives de la sociétéburundaise, telle est la vision de l’APFB.
C’est dans cette optique que cette association a lancé un projet de « Sensibilisation des jeunes filles et garçons sur les questions d’inégalité du genre et de lutte contre les violences sexuelles basées sur le genre », un projet financé par ONU Femmes. Un projet qui a pour cible, les jeunes avec un accent particulier sur les filles comme l’indique la représentante légale de l’APFB, Estelle Ndihokubwayo. « Rutana et Gitega, sont les deux provinces où le projet de l’APFB a été exécuté avec deux communes
par province, Bukemba et Giharo pour Rutana ; Nyarusange et Bukirasazi dans Gitega »,précise Jeanine Niyonkuru, coordinatrice du projet.
120 jeunes, filles et garçons confondus ont été formés sur l’inégalité du genre et les VSBG pour ensuite partager leur expérience avec 1200 autres jeunes de leurs localités. Dans ces communautés, certains jeunes garçons reconnaissent avoir eu dans le passé des comportements déplorables.
« Auparavant, avec mes compagnons voisins, nous tenions un langage irrespectueux, nous ne respections pas nos parents. Nous étions dans une vie de délinquance. Nous ne faisions rien à la maison », témoigne Jean de Dieu Izerimana un jeune garçon de 24 ans, de la commune de Giharo dans la province de Rutana.
Pour Jules-César Budaga, une éponge à la main, du savon à côté en train de faire la vaisselle raconte qu’avant cette formation, de retour des travaux champêtres, il allait s’asseoir avec ses amis. C’était comme si les travaux à la maison se limitaient là. Le reste ne le regardait pas. Il ne cuisinait pas. Le reste des travaux ménagers était destiné aux autres membres de sa famille.
Des effets positifs visibles
Aujourd’hui, ces jeunes manifestent un changement positif dans leur société et cela grâce à la confiance que l’APFB leur a accordée en leur apprenant à lutter contre les
VSBG. Et cela leur permet de mieux transmettre ce qu’ils ont appris dans la communauté. « Nous leur avons appris à changer positivement leur comportement. Par exemple, un garçon qui pensait que les travaux, surtout ménagers étaient destinés aux filles, travaille aujourd’hui sans tenir compte de son statut familial. Cette formation
a amené un grand changement », explique Solange Nshimirimana, un jeune leader de la commune de Nyarusange dans la province de Gitega.
Ces jeunes ne cessent pas de partager ce qu’ils ont appris et leurs effets positifs sont visibles dans leurs familles. Les parents reconnaissent l’impact de la formation de l’APFB sur leurs enfants. Pélagie Ndayishimiye, mère d’un jeune leader de Bukemba est très satisafaite, « J’ai remarqué un grand changement chez mon fils.
Auparavant, il se contentait de s’asseoir avec sa bande d’amis dans la rue. On essayait de le conseiller en vain.Je remercie l’APFB pour son grand effort ». Ces jeunes leaders remercient cette association qui leur a ouvert les yeux et leur a appris à faire régner la cohésion dans leurs communautés. Ils interpellent l’APFB à étendre
sa sensibilisation sur tout le territoire du pays.
« Que l’APFB multiplie ses actions partout dans différentes communes pour mobiliser les jeunes à entreprendre plus de travaux de développement. Je voudrais demander à l’APFB de travailler dans plusieurs localités pour que tous les jeunes bénéficient de telles formations. Il faut savoir : que ça soit la fille ou le garçon ; il n’y a
pas de différence pour exécuter les travaux de développement », suggère Espèrance Myiruko, une jeune fille leader de Bukirasazi dans la province de Gitega.
La coordinatrice du projet parle d’un objectif atteint. Elle se réfère aux rapports présentés par ces 120 jeunes leaders et à leurs témoignages tout en affichant un sourire sur ses lèvres. Même si le projet a pris fin, ces jeunes leaders disent qu’ils ne vont pas croiser les bras. Ils affirment qu’ils continueront à propager ce qu’ils ont appris à
toutes les couches de leur société pour prévenir et éradiquer les violences sexuelles basées sur le genre.