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L’ancien directeur de Mpimba vient de passer une année sans comparaître en audience publique

05/05/2013 Commentaires fermés sur L’ancien directeur de Mpimba vient de passer une année sans comparaître en audience publique

Carême Bizoza, ex-directeur Mpimba, vient de passer une année en prison. Son avocat et sa famille s’inquiètent car il n’a pas encore été entendu par les juges, alors que tous les éléments sont là.

<doc3318|left>«Depuis année, il n’a jamais comparu en audience publique », affirment les membres de sa famille. D’après eux, Carême Bizoza, l’ancien directeur de la prison centrale de Mpimba, devait comparaître devant la Cour d’Appel de Bujumbura le 14 décembre 2011. Cependant, déplorent-ils, le procès n’a pas eu lieu, parce que le ministère public a exigé la présence d’un certain Frank Ngerageze, impliqué dans le même dossier.

Le 9 janvier 2012, poursuivent nos sources, l’ancien directeur de Mpimba devait de nouveau comparaître devant la même Cour: « L’audience a été reportée pour le 8 février à cause de l’absence de Frank Ngerageze. » A cette même date, indiquent nos sources, ce témoin ne s’est pas non plus présenté à l’audience, et le siège en a fixé une autre pour le 7 mars 2012. En déclarant que l’absence de Frank Ngerageze n’empêchera pas que le prévenu soit entendu. Curieusement, s’étonne la famille de Carême Bizoza, l’audience publique n’a pas eu lieu : « Les représentants du ministère public ont expliqué au siège qu’ils n’étaient pas au courant de cette audience alors qu’ils étaient présents dans la salle. Ils ont aussi nié l’existence du procès-verbal du 8 février. »

« Le dossier est vide »

Pour Me Henri Nyabuhanza, avocat de Carême Bizoza, il est inconcevable que son client passe une année sans comparaître en audience publique : « L’infraction a été commise, le prévenu, le ministère public et les juges sont là. Qu’est-ce qui manque pour qu’il comparaisse?» Me Nyabuhanza estime que Bizoza ne doit pas attendre le fameux Frank Ngerageze pour être entendu par les juges, arguant que, en matière pénale, la responsabilité est individuelle.

Il affirme que le ministère public ne veut pas qu’on entre dans le fond du dossier, parce qu’il sait qu’il est vide. Et d’expliquer que la procédure a été violée dès le début : « Mon client n’a pas été averti quand Richard Tawimbi (un Congolais d’origine rwandaise arrêté au Burundi pour atteinte à la sûreté intérieure des deux Etats) a été acheminé à Mpimba. » Or, constate-t-il, l’article 94 du code de procédure pénale stipule que, si la personne arrêtée est dangereuse, on avertit le responsable de la maison de détention pour que ses libertés soient restreintes. Pourtant, précise Me Nyabuhanza, cela n’a pas été fait. En outre, selon lui, seule la police pénitentiaire est responsable de l’évasion d’un détenu : « Carême Bizoza serait complice au cas où le détenu s’était évadé sur base de faux documents, car c’est lui qui est chargé de l’administration pénitentiaire. »
Interrogé, Elie Ntungwanayo, secrétaire général et porte-parole de la Cour Suprême avait promis à Iwacu de s’exprimer, mais en vain.

Carême Bizoza a dirigé la prison de Mpimba à partir du 3 décembre 2009, le jour même où les prisonniers ont déclenché un mouvement de grève, brûlant les blocs administratifs. Il a été arrêté le 8 avril 2011, accusé de facilitation à l’évasion d’un certain Richard Tawimbi, un Congolais d’origine rwandaise (Munyamulenge). Le numéro de son dossier est le RMTG 5325/KL. Il a passé plus de 10 mois au Service National des renseignements avant d’être acheminé à la prison de Muramvya.

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