Le projet Ugushora a été officiellement lancé le jeudi 20 février au Burundi, sous le haut patronage du ministre du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme Marie-Chantal Nijimbere, de l’ambassade des Pays-Bas et en partenariat avec TRAIDE et TradeMark East Africa (TMA). Cette initiative, soutenue par des partenaires de poids, s’attaque aux défis majeurs, notamment l’accès aux marchés, et mise sur le développement de chaînes de valeur compétitives.
Le projet Ugushora vise à stimuler et à soutenir la croissance du secteur privé burundais en favorisant des initiatives d’exportation. En se concentrant sur des chaines de valeur spécifiques et en s’attaquant aux contraintes majeures. Il contribuera à la diversification économique et au développement durable du pays.
Dans son discours d’ouverture, Marie-Chantal Nijimbere a souligné l’importance du projet Ugushora pour le développement économique du pays.
« Votre présence ici témoigne de votre engagement envers le chantier de la pierre, ce Burundi qui émerge en 2040 et se développe en 2070 », a déclaré Chantal Nijimbere, avant de remercier l’ambassade des Pays-Bas au Burundi, Trade Mark Africa et leurs partenaires pour leur soutien.
Le projet Ugushora, qui signifie « exporter » ou « investir dans l’exportation », vise à faciliter l’accès au marché pour les producteurs locaux, un défi majeur selon la ministre.
« Nul n’ignore que l’un des principaux défis de nos producteurs locaux est l’accès au marché, en raison du manque de technologies et d’investissements adaptés, du non-respect des normes de production, du manque d’informations sur les exigences du marché et de la demande, du manque de cultures de qualité adaptées au circuit de production, et bien d’autres facteurs qui affectent la compétitivité des produits « made in Burundi » sur les marchés régionaux et internationaux », a-t-elle expliqué.
Chantal Nijimbere s’est dite convaincue que le projet Ugushora apportera une réponse concrète à ces défis, notamment en facilitant les échanges commerciaux, en renforçant les capacités des exportateurs et en améliorant la compétitivité des produits burundais.
« Cela permettra aux petites et moyennes entreprises bénéficiaires de créer plus d’emplois, de la richesse et d’améliorer le bien-être des communautés », a-t-elle ajouté.
Face au déficit de la balance commerciale du Burundi, Marie-Chantal Nijimbere a souligné la nécessité de diversifier l’offre exportable, au-delà du thé et du café.
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Elle a cité les chaînes de valeur des fruits et légumes ainsi que des produits essentiels comme présentant des avantages comparatifs pour l’exportation.
Le gouvernement burundais s’occupe également du développement de la filière de l’avocat de type Hass, des filières d’outils essentiels et culturels, ainsi que d’une infrastructure stratégique à l’aéroport international Melchior Ndadaye, un terminal hydroélectrique en phase d’opérationnalisation pour faciliter l’exportation de produits périssables.
Chantal Nijimbere a salué l’initiative de Trade Mark Africa, mais a recommandé de concentrer les efforts sur les filières prioritaires pour garantir l’impact positif du projet Ugushora.
« En d’autres termes, passons de la théorie à la pratique et faisons en sorte que ces produits intègrent nos marchés régionaux et internationaux », a-t-elle insisté.
Avant de conclure, Marie-Chantal Nijimbere a réitéré l’engagement du gouvernement burundais à soutenir toute initiative en faveur d’un développement inclusif et durable, dans la perspective d’un Burundi émergent en 2040 et développé en 2060. Elle a appelé toutes les parties prenantes à collaborer au projet Ugushora pour atteindre les objectifs escomptés.
Un partenariat pour une croissance durable
Dans son discours, Thijs Rutgers, directeur pays de TRAIDE aux Pays-Bas, a exprimé son enthousiasme pour les opportunités économiques du pays.
« À chaque visite, mon enthousiasme pour le Burundi grandit », a-t-il affirmé, soulignant les potentialités qu’il a pu observer à Cibitoke, Rumonge et Gitega, ainsi que la richesse agricole du pays, notamment les ananas juteux de Muyinga et les exploitations florissantes d’avocats.
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TRAIDE, actif dans toute l’Afrique de l’Est, se donne pour mission de faciliter les investissements internationaux dans les marchés émergents en favorisant des partenariats équilibrés entre acteurs locaux et internationaux.
« Nous croyons en un modèle où les investissements étrangers ne sont pas imposés, mais co-construits avec les entrepreneurs locaux », a insisté Thijs Rutgers.
Il a salué l’engagement du gouvernement burundais à attirer les investisseurs, notamment à travers la conférence des investisseurs de décembre 2024, et a réaffirmé que Ugushora s’inscrit pleinement dans la Vision 2040-2060 du Burundi ainsi que du PND 2018-2027.
Transformation agroalimentaire et valeur ajoutée
Selon lui, le secteur agroalimentaire burundais recèle un immense potentiel qui, bien exploité, pourrait permettre au pays de générer des devises étrangères via les exportations, d’introduire des technologies innovantes et d’apporter des modèles de financement adaptés.
Cependant, « la réussite ne peut être garantie que si ces partenariats sont fondés sur une relation d’égalité », a-t-il souligné, insistant sur la nécessité de bâtir des relations durables et mutuellement bénéfiques.
Le projet Ugushora se concentrera sur trois domaines clés pour stimuler les exportations burundaises et renforcer la compétitivité du pays sur le marché mondial.
En effet, Ugushora mettra l’accent sur le développement des chaînes de valeur orientées vers l’exportation. Des secteurs tels que l’horticulture (avec un focus sur les mandarines), la pêche, l’avocat, le patchouli et le tourisme seront au cœur de cette démarche.
L’objectif principal est de renforcer la compétitivité des produits burundais sur le marché mondial en améliorant la qualité, la productivité et la transformation de ces produits. Par ailleurs, l’accès aux marchés est un autre pilier essentiel du projet Ugushora.
Il s’agira d’attirer l’intérêt régional et international pour les produits burundais. Pour ce faire, le projet s’attaquera aux barrières non tarifaires, promouvra des mesures de facilitation des échanges et renforcera les liens commerciaux.
Des actions concrètes seront mises en place pour faciliter l’exportation des produits burundais et leur accès aux marchés étrangers.
De plus, le projet Ugushora s’attachera également à créer un environnement favorable au développement des exportations. Cela passera par l’harmonisation des initiatives du secteur privé et la mise en place d’un environnement commercial propice, en s’alignant sur les politiques et stratégies de développement du gouvernement.
L’objectif est de créer un cadre réglementaire et institutionnel qui encourage l’investissement, l’innovation et la compétitivité des entreprises burundaises.
En se concentrant sur ces trois domaines clés, le projet Ugushora ambitionne de transformer le paysage commercial du Burundi et de positionner le pays comme un acteur majeur sur le marché régional et international.
Le chef adjoint de mission et chef de coopération à l’ambassade néerlandaise, Ted Hunink : « Ugushora, qui signifie également exporter, est une réponse directe à l’appel du gouvernement burundais lors de la table ronde des investisseurs en décembre 2024 », a-t-il indiqué.
Il a souligné que ce projet s’aligne sur les objectifs de la vision « 2040 et 2060 » du Burundi, ainsi que sur le PND 2018-2027, et concrétise l’engagement des Pays-Bas à soutenir le développement du pays.
« Ugushora élargit notre engagement dans l’entrepreneuriat et le secteur privé au Burundi, en complément de nos initiatives existantes », a ajouté Hunink.
Il a cité des exemples tels que « l’accélération et le soutien aux entrepreneurs avec Orange Corners Story, le financement des PME via le Fonds d’innovation Orange Corners et le projet PADANE pour le développement agricole ».
Cependant, le chef de coopération à l’ambassade néerlandaise a souligné que « le succès d’Ugushora dépend de la participation active de tous les acteurs du secteur privé et des institutions gouvernementales ».
Il a conclu en lançant un appel « au ministère du Commerce, à l’ADB, à la CFCIB, à l’OBR et à d’autres institutions pour qu’ils s’impliquent pleinement dans la réussite de ce projet ».
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