Une lutte pour la gestion de l’AMB est engagée. Cédric Bangirimana affirme avoir suspendu pour une année son président, Bruno Simbavimbere. Son vice-président déplore une « attitude contreproductive ».
Un groupe de musiciens mené par Cédric Bangirinama, connu sous le sobriquet de Cédric Bangi, affirme avoir destitué Bruno Simbavimbere alias Member, ce jeudi 27 avril. Ils avancent qu’il est incompréhensible qu’il préside provisoirement aux destinées des musiciens burundais pendant 13 ans. Il l’accuse de ne pas associer les musiciens dans la gestion de leur association.
«Il n’a jamais réuni les musiciens en 13 ans pour un échange sur leur association. Non seulement les musiciens ne tirent aucun avantage de leur organisation, mais aussi l’association en tant que telle ne progresse pas.»
Il fait savoir que son groupe a adressé une correspondance au ministre de la Culture pour le dénouement de la question du leadership de l’AMB. «Cela fait plus d’un mois. Et à chaque fois que nous demandons la suite à notre correspondance, l’on nous renvoie à plus tard.»
M. Bangirinama fustige que Member continue à travailler : « Il serait le protégé du ministère. Le retard de la réponse serait une astuce pour que nous laissions tomber.» Et de déplorer que M. Simbavimbere se serve de la division de l’AMB pour se maintenir à la tête de l’association. «Après avoir divisé les musiciens, c’est le tour des journalistes. Il a mis en place un groupuscule de ceux qui sont acquis à sa cause.»
«La priorité est à la restructuration»
Roméo Ininahazwe, vice-président de l’AMB, justifie le retard de l’élection du nouveau président par le manque de quorum : «A chaque fois que les musiciens ont été conviés pour la préparation de l’élection, l’effectif des 2/3 des membres de l’association exigé pour siéger valablement n’a pas été atteint.»
Pour lui, l’attitude du groupe de Cédric Bangi est contreproductive. «Les musiciens n’ont pas été épargnés par la crise de 2015. Des membres ont pris le chemin de l’exil. L’identification des membres et leur encadrement sont parmi nos objectifs.»
Au sujet de la lettre, il fait remarquer que l’association ne dépend pas du ministère de la Culture. «Le ministère est notre partenaire.»
M. Ininahazwe met en garde Cédric Bangi et son équipe : « S’ils utilisent l’appellation et le sceau de l’AMB, cela serait purement et simplement de l’usurpation d’identité d’une organisation dont ils ne sont pas responsables devant la loi.» Et de confier qu’il envisage la radiation des membres de l’AMB qui soutiennent le groupe de Cédric : «Le règlement nous l’autorise. Je saisirai vite le conseil des sages et le comité pour le bien de l’association.»
Munyumvira hoba hariyo akanoti?
Toute cette agitation est due au fait que le gouvernement burundais veut « sous-traiter » la gestion des droits d’auteurs d’oeuvres musicales.
Mais le droit d’auteur ne concerne pas que les musiciens. Il y a aussi les écrivains, les inventeurs, les dessinateurs, les architectes, les ingénieurs,… qui peuvent être des créateurs d’oeuvres littéraires, culturels ou scientifiques qui nécessitent une protéction contre le plagiat, la copie, l’imitation ou la distribution sans autorisation du ou des créateurs initiaux.
L’État devrait s’affairer à mettre en place une loi et un organisme national pour chapeauter, réguler, encadrer et protéger tout ce beau monde et leurs droits, autant au niveau national qu’international.
Sinon, on va assister à de telles querelles interminables indéfiniment. Prenez le taureau par les cornes (ou les cornes par le taureau) et mettez fin à ces spéculations.