Les Français résidant au Burundi ont célébré nombreux leur fête nationale. L’ambassadeur de France a dressé un bilan « positif » des réalisations de son pays au Burundi et apprécie les efforts du gouvernement burundais en matière des droits de l’Homme. Un bémol : cas Patrice Faye.
L’ambiance est de fête à la résidence de l’ambassadeur de France au Burundi, ou plus de deux cents invités étaient présents dès la tombée de la nuit. Après les hymnes nationaux exécutés par l’orchestre Choir Singers qui agrémente la soirée, Jean Lamy, ambassadeur de France au Burundi prend la parole. Au menu du discours du jour, « les résultats des élections de 2010 que la France, comme l’ensemble de la communauté internationale, ne remet pas en cause ». Toutefois, M. Lamy invite les Burundais à un dialogue inclusif mobilisant toutes les forces politiques : « Il ne s’agirait pas des négociations, avec des conditions préalables, qui contourneraient le rôle dévolu par la Constitution aux institutions représentatives démocratiquement élues », nuance-t-il.
La France salue la mise en place de l’institution de l’Ombudsman, la Commission Indépendante des droits de l’Homme, les avancées dans le processus de mise en place d’une justice transitionnelle et la finalisation d’une stratégie nationale de bonne gouvernance.
Entre autres invités, les diplomates et les responsables de différentes organisations nationales et internationales. Parmi les hauts cadres du pays, le ministre des Relations Extérieures et de la Coopération Internationale, celui de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, le 2ème vice-président de l’Assemblée Nationale, etc.
M. Lamy parle également des réalisations de la France au Burundi, remarquables dans presque tous les secteurs de la vie du pays. « Notre coopération s’organise en fonction de ce que souhaite le Burundi, de ses engagements et de ses priorités », fait-il savoir. La preuve : l’inauguration du grand amphithéâtre de l’ISCAM, le soutien au processus d’intégration régionale avec la coopération inter-universitaire et l’appui à des projets d’infrastructures intégrateurs, comme le projet de Rusizi III…
Bien, évidemment, on ne saurait oublier le domaine de l’éducation, avec le Fonds commun d’éducation (aux côtés de la Belgique et du Royaume-Uni) appuyé notamment avec [2,5 millions de manuels scolaires en kirundi, français et mathématiques.->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article197] Dernier axe d’aide, l’appui aux petits projets, dont l’agro-développement (pêche à Rumonge avec la mise en place d’une filière de poisson sous glace dans tout le pays grâce à la Région des Pays de la Loire), la santé (le centre antimalaria de Bujumbura, l’hôpital de Buye, l’ANSS…), le secteur social et de réconciliation (Centre de jeunes de Kamenge, de Buyenzi, le foyer Seruka pour les victimes de violences sexuelles…), le sport (championnat intercommunal de football post-conflit pour un développement durable) ou encore l’environnement (reforestation du bassin versant de la rivière Ntahangwa, l’aménagement de la réserve de la Rusizi, des actions sur le lac Rweru, dans la réserve de la Ruvubu)…
Saluant l’activité menée par les militaires Burundais en Somalie, le diplomate français demande une minute de silence en mémoire des soldats burundais et français qui sont tombés sur le champ d’honneur, au service de la paix et de la démocratie.
Avant de terminer son discours de 20 minutes, l’ambassadeur a insisté sur le respect des droits au Burundi : « Je ne peux pas ne pas mentionner ici, avec tout le respect que nous portons à la souveraineté de la justice burundaise, la situation de notre compatriote Patrice Faye, dont nous ne doutons pas que le jugement sera désormais rendu rapidement. »
A son tour, Augustin Nsanze, ministre burundais des relations extérieures et de la coopération internationale prendra 10 minutes pour souhaiter bonne fête aux Français et parler en grande partie de la politique du gouvernement en place dans tous secteurs. La sécurité, « globalement satisfaisante », étant parmi les priorités, le ministre indique que « le gouvernement du Burundi s’est engagé à endiguer la violence et la criminalité sous toutes leurs formes ».
