22 millions d’Euros (soit près de 40 milliards de Fbu), c’est le montant de deux accords de coopération financière et technique entre le Burundi et l’Allemagne. Par ces accords, Berlin accorde des dons portant sur le financement d’un projet d’interconnexion des réseaux électriques au niveau régional pour un montant de 18 millions d’Euros, du programme sectoriel "Eau potable et Assainissement" avec une enveloppe de 2 millions d’Euros et du programme d’appui à la décentralisation et à la lutte contre la pauvreté pour la même somme de 2 millions d’Euros.
<doc1903|left>Ces deux accords signés vendredi le 28 octobre par l’ambassadeur de l’Allemagne au Burundi, Bruno Brommer et le (désormais ex-) ministre burundais des Relations extérieures et de la Coopération internationale, Augustin Nsanze, sont de véritables bouées de sauvetage. L’interconnexion des réseaux électriques concerne deux lignes à haute tension : Ruzizi (RDC) – Bujumbura pour une enveloppe totale de 15 millions d’Euros et Kigoma (Rwanda) – Rwegura pour un montant de 3 millions d’Euros. Il faut signaler qu’à côté de ces deux projets, le Burundi avait déjà bénéficié d’une aide de 22 millions d’Euros de la part de ce même partenaire comme contribution au financement du projet régional de construction du barrage hydroélectrique Ruzizi III.
Selon l’ambassadeur de l’Allemagne au Burundi, ces deux accords de coopération signés sont ses premières depuis sa prise de fonction : « Je suis assis derrière mon drapeau et pas loin de celui du Burundi. Nos deux peuples sont des amis de longue date et l’Allemagne restera aux côtés des Burundais ». Une promesse faite et tenue par l’Ambassadeur Bruno Brommer : d’ici quelques semaines, le ministre burundais des Relations extérieures et de la Coopération internationale et l’ambassadeur de l’Allemagne au Burundi comptent définir ensemble des domaines de coopération pour les deux prochaines années. Depuis 2009, l’Allemagne a doublé son assistance au Burundi.
Selon le ministre Augustin Nsanze, déficit énergétique rime avec pauvreté : « Sans investissements majeurs dans le secteur de l’énergie, les Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD) et ceux du Cadre Stratégique de Croissance et de Lutte conte la Pauvreté (CSLP) ne seront pas atteints », souligne le chef de la diplomatie burundaise. Il reconnaît le ’’grave déficit énergétique qu’accuse le Burundi’’. Pour lui, les besoins dans ce domaine sont aujourd’hui énormes, d’où la nécessité ou l’urgence de satisfaire les nombreuses sollicitations dans ce secteur.
« Sans électricité, notre nickel risque de coûter moins cher »
Le projet régional de construction du barrage hydroélectrique Ruzizi III avec un capacité de 145 mégawatts, est à l’agenda du sommet des chefs d’Etat des pays membres de la CEPGL (Communauté Economique des Pays des Grands Lacs) prévu pour janvier prochain. Initialement programmé pour le mois d’octobre, ce grand rendez-vous a dû être reporté. Et les élections en République Démocratique du Congo (RDC) y sont pour quelque chose. Le feu vert pour le démarrage des travaux de construction de cette centrale est parmi les grandes attentes de ce sommet. « Les préparatifs techniques sont terminés et les financements nécessaires ont été promis par nos partenaires», fait savoir le ministre Augustin Nsanze.
Pour le chef de la diplomatie burundaise, avec la construction de barrages hydroélectriques dans cette sous région et le programme d’interconnexion régionale, il y aura un léger mieux. « Le délestage quasi quotidien devenu un véritable un casse-tête pour les investisseurs ayant des entreprises, pourraient diminuer ». Le Burundi compte construire un autre barrage hydroélectrique sur la rivière Kaburantwa avec un prêt de l’Inde ; sa production est estimée à 20 mégawatts. La construction de la centrale appelée ’’Rusumo Falls’’ partagée par le Burundi, le Rwanda et la Tanzanie avec une production de 90 mégawatts démarreront en 2013.
Le ministre burundais des Relations extérieures et de la Coopération internationale prévient : « Si le Burundi ne parvient pas, d’ici à quelques années, à avoir de l’énergie en suffisance, il y a risque de ne pas bénéficier de façon satisfaisante des retombées de l’exploitation du nickel. Il faut que notre pays puisse produire beaucoup d’énergie ». En effet, l’exploitation des gisements de ce minerai demande une grande quantité
d’électricité. « Si on laisse les investisseurs fournir eux-mêmes de l’énergie en plus de leur travail d’extraction, notre nickel sera revu à la baisse et le Burundi ne tirera pas grand profit de ses gisement », conclut le ministre.
En plus du secteur énergétique, l’Allemagne appuie le programme sectoriel "Eau potable et Assainissement". Après l’inauguration jeudi le 27 octobre, à Gitega, des travaux d’alimentation en eau potable dans les centres urbains de Gitega, de Rutana, de Ruyigi, de Cankuzo et de Bubanza, l’Allemagne compte étendre ce projet d’adduction d’eau potable dans 4 autres provinces.