L’Allemagne a célébré ce mercredi la réunification du pays et la chute du mur de Berlin. L’ambassadeur d’Allemagne a profité de l’occasion pour réitérer le soutien de son pays envers le Burundi. Mais pas à n’importe quel prix.
<doc5459|right>Fête nationale de l’Allemagne, ce 3 octobre. Vers 18 h 30 minutes, les invités arrivent. A l’entrée, aucune fouille. Un invité étonné d’entrer si aisément s’exclame : « Les Allemands se sentent tellement bien qu’ils n’ont pas besoin de fouiller les gens ». Mais le protocole est bien organisé. Chaque visiteur est accueilli par le personnel de l’ambassade. Monsieur l’ambassadeur, chaleureux, salue les invités assis sur une chaise. Il s’est foulé le pied en descendant un escalier.
Peu à peu le jardin se remplit. Diplomates, personnalités burundaises, membres des ONG, des Européens, des Africains, un vrai melting pot. C’est une occasion pour les uns et les autres de se rencontrer, d’échanger. Parmi les invités de marque, Monsieur Parfait Onanga -Anyanga, le nouveau représentant du Secrétaire Général de l’ONU. Vers 20h, des jeunes du lycée du Saint Esprit entonnent l’hymne national allemand, puis, Burundi Bwacu. La prestation de la chorale est excellente. On l’acclame.
Un clin d’œil au gouvernement …
Avec le discours de l’ambassadeur, c’est le grand moment. Les invités, jusque-là bruyants, écoutent religieusement. L’Allemagne est prête à soutenir le Burundi lors de la conférence des bailleurs de fonds à Genève à la fin de ce mois. « Nous vous soutiendrons, mais c’est d’abord le gouvernement burundais qui doit convaincre que le pays est stable, que le climat est favorable à l’investissement juridiquement assuré », martèle monsieur Bruno Brommer. Mon gouvernement, souligne M. l’ambassadeur, a invité 31 personnes, dont 25 pour la société civile et le secteur privé et 6 pour le gouvernement.
Il insiste sur le respect des droits de l’Homme, les syndicats indépendants, la société civile qui, selon lui, sont les piliers du développement et du bien-être de la population.
« Même si la société civile et les médias semblent être au premier regard très critiques envers le gouvernement, ils sont des éléments équilibrants qui travaillent pour un Burundi fier. Les médias indépendants, pourraient aider le gouvernement à identifier et à éviter des dérapages. Ils devraient accompagner le pays sur sa voie vers le développement », insiste-t-il. Selon M. Brommer, on assiste à des contradictions entre les déclarations du gouvernement de bâtir un partenariat avec la société civile. C’est le cas de l’interdiction des colloques, conférences de presse ou les menaces vis-à-vis de la société civile. Sans oublier le nouveau projet de loi sur la presse.
« Nous sommes profondément très choqués, dans certains cas, par les disproportions entre les faits reprochés et les peines infligées », lance-t-il. L’Ambassadeur d’Allemagne encourage le gouvernement à initier un vrai dialogue constructif.
A son tour, M. Jean Marie Nibirantije, ministre de l’Environnement, de l’Eau, de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme, qui a représenté le gouvernement burundais, salue l’appui de l’Allemagne dont les résultats sont palpables. La fête se poursuivra dans une belle ambiance. Dans des verres immenses, la bière va couler. Les Allemands et les Burundais partagent la passion de la sainte mousse…