La Journée mondiale de l’alimentation a été célébrée ce mercredi 16 octobre 2024, dans la province de Rutana. « Droits aux aliments au service d’une vie et d’un avenir meilleur. Ne laisser personne de côté », tel est le thème choisi. Cet événement a rappelé l’importance vitale de l’alimentation, classée parmi les besoins fondamentaux de l’être humain, après l’air et l’eau.
Dans son discours, Dademanao Pissang Tchangaï, représentant de la FAO au Burundi, a souligné que la production agricole mondiale est théoriquement suffisante pour nourrir l’ensemble de la population.
Mais de nombreux défis persistent : « Alors que les agriculteurs du monde entier produisent suffisamment d’aliments, environ 800 millions de personnes sont confrontées à la faim, notamment en raison des conflits, des chocs climatiques répétés et du ralentissement économique ».
Chaque année, 2,5 milliards de tonnes de nourriture sont produites dans le monde. Toutefois, selon un rapport du WWF (World Wide Fund for Nature), 40 % de cette production (environ un milliard de tonnes) est gaspillée à différentes étapes de la chaîne alimentaire.
Le gaspillage alimentaire constitue une problématique majeure un fait qui complique la lutte contre la faim à l’échelle mondiale. Les inégalités dans la distribution des ressources accentuent encore la crise alimentaire, et les effets du changement climatique viennent fragiliser les efforts.
Les sécheresses et les inondations impactent gravement les rendements agricoles, surtout dans les régions vulnérables comme le Burundi. Les conflits armés perturbent également les systèmes de production et de distribution, aggravant l’insécurité alimentaire.
À cela s’ajoutent des facteurs économiques : la hausse des prix des engrais et des semences, ainsi que l’urbanisation rapide, réduisent l’accès des populations rurales à une alimentation suffisante.
Pour Dademanao Pissang Tchangaï, l’urgence de la situation exige des efforts coordonnés : « Pour y faire face, nous devons activer tous les leviers de la solidarité et de l’action collective afin de construire un monde durable où chacun a un accès régulier à une alimentation nutritive, en quantités et en qualités suffisantes ».
Selon Diomède Ndayirukiye, secrétaire permanent au ministère de l’Agriculture, qui a représenté le ministre, le thème de cette année correspond parfaitement à la politique nationale du Burundi, où l’État s’efforce d’assurer que « chaque bouche ait à manger ».
« Le gouvernement burundais s’efforce d’atteindre son objectif de zéro faim dans le pays en fournissant des semences sélectionnées aux cultivateurs à bas prix et en sensibilisant ces derniers à l’utilisation de l’agriculture moderne », a-t-il déclaré.
Il a mis en avant plusieurs autres initiatives du gouvernement pour améliorer la production agricole. Ces actions incluent le développement de l’élevage qui vise à produire de la fumure organique et à distribuer des fertilisants et les produits phytosanitaires, à prix abordable. Le gouvernement s’engage aussi dans la lutte contre l’érosion des sols et encourage l’aquaculture, notamment l’élevage de poissons et la culture de champignons.
La gestion efficace des coopératives agropastorales est également prioritaire pour garantir une production suffisante. Enfin, a souligné le S-secrétaire permanent au ministère de l’Agriculture, des efforts sont déployés pour protéger l’environnement et sensibiliser les cultivateurs à conserver une partie de leurs récoltes afin d’assurer la sécurité alimentaire à long terme.
« Les cultivateurs sont encouragés à ne pas vendre toute leur récolte afin d’assurer une sécurité alimentaire durable », a ajouté le cadre du ministère de l’Agriculture.
Cette journée a également été l’occasion de distribuer du matériel agricole et de remettre des vaches aux sept meilleures coopératives de la province de Rutana.