Pour arriver à la sécurité alimentaire, la ministre de l’Agriculture et de l’Elevage demande aux privés de mettre leurs capitaux dans le secteur agricole. C’était dans un entretien accordé au Groupe de Presse Iwacu, ce mercredi, à Bujumbura.
<doc7679|left>«L’objectif fondamental étant d’arriver à la sécurité alimentaire, il faut mettre dans ce domaine des capitaux consistants, quitter l’agriculture de subsistance pour une agriculture industrielle », conseille Odette Kayitesi, ministre de l’Agriculture et de l’Elevage.
D’après elle, le gouvernement seul, ne peut pas développer ce secteur. Au moment où le budget alloué à ce secteur a été revu à la baisse, elle indique que même si on y mettait 15% du budget, il sera toujours insuffisant. D’où, l’appel lancé aux privés d’y investir. La ministre souligne par ailleurs que des initiatives ont été déjà entreprises pour combler ce manque budgétaire. Elle signale la mobilisation d’autres sources de revenu comme les fonds qui seront générés par la vente des engrais chimiques estimés à 5 milliards de Fbu.
C’est le cas aussi des fonds donnés par les partenaires suite aux accords signés après l’adoption de la loi budgétaire 2013, les contributions du Japon dans le domaine du riz, du blé panifiable, appui aux SRD (Sociétés rurales de développement), etc. La ministre de l’Agriculture et de l’Elevage précise que le gouvernement a mis en place un Plan National d’Investissement Agricole (PNIA) dans le cadre de relever ce secteur clé du pays. Il s’étend de 2012 à 2017.
La recherche : un élément clé de développement agricole
Odette Kayitesi signale que la recherche agronomique doit être soutenue. Elle indique qu’ici que déjà son ministère travaille avec l’ISABU, les différentes facultés d’Agronomiques (Université du Burundi et les privées), et d’autres centres de recherche régionale comme IRRI (International Rice Research Institute) installé par ailleurs au Burundi,… « La recherche agronomique doit être interactive et pérennisée. La recherche va de pair avec le développement. Sans la recherche, le développement est illusoire».
Quant à l’exportation, Mme Kayitesi est claire : « Avant de penser à l’exportation, il faut d’abord couvrir les besoins nationaux ». Suite à la crise, indique-t-elle, le pays a régressé en ce qui est des exportations constituées essentiellement du café et du thé. Elle rappelle même que la population a relâché dans l’entretien du café. Elle lance un appel aux privés nouveaux propriétaires des stations de lavage d’aider dans l’encadrement des caféiculteurs.