Le 3ème séminaire régional des départements universitaires de français de l’Afrique Centrale, Afrique de l’Est et des Grands-Lacs se tient dans les enceintes de l’Université du Burundi. Quinze pays sont représentés.
La cérémonie d’ouverture du séminaire a été menée ce mercredi 9 juillet 2014 par l’Ambassadeur de France au Burundi, le Vice-recteur de l’Université du Burundi, le Directeur du Bureau Afrique Centrale et des Grands-Lacs de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) ainsi que le représentant du Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique.
Ce dernier a ouvert les travaux devant un parterre de diplomates et d’autorités académiques qui se sont associés aux quelques 35 chefs de départements et enseignants chercheurs de français de la sous-région.
Ce 3ème séminaire succède à celui tenu à l’Université de Yaoundé I en 2012 et à celui de l’Université Nationale de Guinée Equatoriale, à Malabo en 2013. Il bénéficie, au Burundi, du soutien de l’Ambassade de France.
« Ce genre de séminaire met en valeur les recherches innovantes sur les langues et le français et mobilise les expertises utiles aux départements de français », a indiqué le Directeur du Bureau de Afrique centrale et des Grands-Lacs de l’AUF dans son allocution.
Effectivement, ces trois jours seront consacrés à une réflexion sur le dispositif LMD dans les départements de français, au bilan des actions écoulées, à la préparation des actions à déployer en 2015 ainsi qu’à des échanges scientifiques.
Sur ce dernier aspect, le thème retenu cette année est « Usages et fonctions des langues dans la région de l’Afrique Centrale, Afrique de l’Est et des Grands-Lacs. » Ce sujet fédère effectivement les quinze pays représentés à ce séminaire dans le sens où chacun est concerné par le plurilinguisme et l’usage divers de ces langues par les populations.
Tous les participants saluent les apports positifs de l’AUF pour faire rayonner la langue française.
Emmanuel Ebongue est enseignant chercheur au sein du département de français de l’Université de Buéa, en zone anglophone du Cameroun. Il indique que ce séminaire lui permettra d’avoir une vue panoramique des langues utilisées et de mieux connaître la situation linguistique dans cette partie de l’Afrique.
Alfred Mulinda enseigne à l’Université de Dar Es Salam en Tanzanie. Pour lui, le séminaire est une occasion de faire des échanges d’expériences entre pays francophones et anglophones pour soutenir le dynamisme de la langue française.
Enfin, pour Guy Roger Cyriac Gombe Apondza, chef de département des sciences du langage à l’université Marien Ngouabi au Congo Brazzaville, l’importance de telles rencontres tient notamment au partage de bonnes politiques pour que le français soit bien enseigné et bien parlé au niveau des universités francophones et anglophones.
Le Burundi : un choix stratégique
Néanmoins, le choix du Burundi parmi ces pays est spécifique.
Sa position charnière entre deux zones linguistiques et son attachement à la langue française font de ce pays un pôle de rayonnement de la Francophonie dans le sous-région.
Aussi, à l’heure où le Burundi formalise sa politique linguistique, fixe le statut des langues ou encore milite pour l’introduction du français au sein de l’East African Community, les réflexions et apports scientifiques des enseignants-chercheurs sur ces problématiques seront particulièrement utiles pour notre pays.
L’AUF a aussi rappelé l’importance stratégique qu’elle accorde à la région des Grands-Lacs et au renforcement de sa présence en Afrique de l’Est. L’intérêt de l’Ouganda, de la Tanzanie et du Kenya pour soutenir l’apprentissage du français au niveau des universités est remarquable. La présence à ce séminaire de cinq représentants de ces trois pays confirme cet engagement croissant.
L’AUF appuie les départements de français
Au delà ce ces rencontres, l’AUF accompagne aussi tout au long de l’année de multiples activités spécifiquement orientées vers les départements de français telles que des mobilités de perfectionnement, des missions d’enseignement, la formation continue des enseignants ou encore la mise à niveau linguistique des étudiants.
Des missions d’expertise peuvent aussi être menées par l’AUF pour accompagner la création ou la refonte de filières universitaires de français.
En 2015, un Master en Didactique du Français Langue Etrangère sera aussi soutenu par l’AUF à l’Université du Burundi en collaboration avec l’Ambassade de France au Burundi.
De même, en termes de publications, l’AUF est partenaire de la revue du GERFLINT Synergies Afrique des Grands-Lacs qui constitue une publication régionale de référence en linguistique, langues et littératures, lexicologie, terminologie et traduction.
L’Agence vient aussi de diffuser un appel à propositions pour une Anthologie de la Littérature d’Afrique Centrale, Afrique de l’Est et des Grands-Lacs à paraître d’ici la fin de l’année.