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L’Afrique avance : les raisons d’y croire …

05/05/2013 Commentaires fermés sur L’Afrique avance : les raisons d’y croire …

Dix ans après le lancement du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique [[ [NEPAD->http://www.nepad.org/fr] ]], cette agence de l’Union Africaine joue de plus en plus un rôle important sur le continent africain. Aperçu.

<doc3541|left>« Sur les quinze économies ayant la croissance la plus rapide dans le monde d’aujourd’hui, dix se trouvent en Afrique »[[Extrait du discours coécrit par Jean Ping, Président de la Commission de l’Union africaine et Abdoulie Janneh, Secrétaire général adjoint de l’ONU et Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique, lors de la rencontre des ministres des Finances africains]]. Le constat a été fait lors de la conférence des ministres de l’économie et des finances de l’Union Africaine, à Addis-Abeba, fin mars de cette année. Et aux mêmes sources de préciser que « si l’Afrique maintient son taux de croissance annuel moyen de 5,6% de la période 2000 – 2008, et le reste du monde son taux de 2,9%, la contribution africaine au PIB mondial passera de 2,4% en 2012 à 5,1% en 2034. »

Un vent d’optimisme souffle donc sur l’Afrique, qui constate par ailleurs que les investissements directs étrangers ont augmenté, passant de 9 milliards en 2000 à 62 milliards de dollars en 2009. Même si les défis restent immenses : accès à l’électricité et aux routes, production agricole, éducation et développement des compétences notamment des jeunes, innovations et nouvelles technologies, … il y a tant à faire. A titre d’exemple, « il faudrait, pour combler le déficit d’infrastructures de l’Afrique, près de 93 milliards de dollars par an au cours de la prochaine décennie »[[op. cit. (2)]]. La grande question est : qu’est-ce qui est fait pour que l’économie et les pays africains se développent ?

A l’origine …

D’abord une prise de conscience : « L’Afrique est consciente du fait qu’elle ne peut d’abord que compter sur ses ressources internes pour financer son propre développement », résume le Dr Ibrahim Mayaki, Directeur exécutif du NEPAD.
Première ressource touchée, et de loin la plus importante en termes de retombées directes sur la vie des Africains : les terres. [Les 4 millions et plus d’hectares supplémentaires mis en production chaque année jusqu’en 2030 viennent d’Amérique Latine et surtout d’Afrique sub-saharienne->http://siteresources.worldbank.org/INTARD/Resources/ESW_Sept7_final_final.pdf] [[Rapport de la Banque Mondiale, intitulé « Rising global interest in farmland », septembre 2010]], où le potentiel de terres agricoles est le plus grand, car inexploité : seuls 2% de l’eau potable sont utilisés par les pays de l’Afrique sub-saharienne.

[Les terres s’achètent et s’achèteront donc en Afrique, essentiellement pour des productions qui ne profitent pas aux populations locales->http://www.iisd.org/pdf/2009/thirst_for_distant_lands.pdf], privées en plus de terres cultivables : « La Chine, le Japon et la Corée du Sud cherchent des terres principalement en Afrique et en Asie. Ils sont intéressés de produire des cultures vivrières, la nourriture des animaux et les cultures bio-énergétiques. » [[ Rapport de l’Institut international du développement durable, 2009]]
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{ L’Afrique contre le Sida « 90% des médicaments contre le VIH/Sida, de première génération, c’est- à- dire les plus toxiques, viennent de l’Inde », rappelle Michel Sidibé, Directeur d’ONUSIDA. Ce qui place en dépendance des millions d’Africains (des communautés aussi) et sur de longues durées, puisque le traitement d’un malade du Sida s’étale sur 20, 30 ans… Pour remédier à cette situation, le NEPAD et l’ONUSIDA ont signé ce 27 mars une entente pour élaborer ensemble une réponse graduée et un agenda de création d’une industrie pharmaceutique africaine.}
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La question du genre…

De plus, « si les femmes avaient un meilleur accès à l’éducation, à l’électricité et aux routes, cela se traduirait par une augmentation de la production agricole du fait qu’elles constituent entre 70 et 80% de la main-d’œuvre agricole. » [[op. cit. (2)]]

Pour répondre à tous ces défis, le NEPAD a mis en place le Programme de compréhension du développement de l’agriculture africaine (CAADP). Entre autres actions, 1 milliard de dollars mobilisés jusqu’ici pour une gestion durable des terres et de l’eau sur le continent à travers l’initiative "TerrAfrica". Par ailleurs, des milliers de femmes africaines (Sierra Léone, Rwanda, etc) sont soutenues avec un fonds de 20 millions d’Euros axé sur la micro-finance pour des projets agricoles, la prévention du Sida ou l’éducation (leadership, entrepreneuriat, etc).

Renforcer les communautés des pays

Marché commun de l’Afrique australe et de l’Est (COMESA), Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, Union du Maghreb arabe, Communauté des pays de l’Afrique de l’Est, etc… Les initiatives sont nombreuses et présentes pour développer l’Afrique de manière « intégrée ».
A la fois espaces de croissance socio-économique et de gestion/prévention de conflits politiques, ces communautés des pays bénéficient de l’appui du NEPAD notamment dans les politiques de mise en place d’infrastructures régionales. Ainsi ont pu être démarrés les travaux de lancement de la construction du pipeline à gaz qui alimentera en énergie le Nigéria, le Ghana, le Bénin et le Togo. Au crédit du NEPAD aussi, l’appui dans la mise en place d’un réseau routier reliant les pays de l’Afrique de l’Est (Kenya, Ouganda, Tanzanie, Burundi et Rwanda).

Deux projets phares sont à l’étude, au sein du NEPAD : "Uhurunet", un câble sous-marin à très haut débit, qui reliera l’Europe à l’Afrique du Sud, en passant par la côte ouest-africaine et reliant tous les pays de l’Afrique de l’Ouest. Il y a aussi le "Umojanet", un réseau terrestre transfrontalier qui partirait du Maghreb jusqu’en Afrique australe…

Éduquer, communiquer

L’autre grand volet du développement africain, c’est bien évidemment l’éducation. L’enjeu étant l’accès à l’information, et notamment, à travers les nouveaux moyens de communication (Internet, accès au numérique, réseaux de partage d’information, etc).
Tout un programme a été développé à ce sujet : plus de 300 étudiants ont bénéficié d’une formation pointue avec l’Institut africain des sciences mathématicales, soutenu par les universités de Cambridge et d’Oxford. Par ailleurs, plus de 550 chercheurs et régulateurs des politiques nationales en biotechnologie ont été formés à travers le continent africain.
Un accent particulier a été mis sur les Technologies de l’information et de la communication (TIC), à travers lesquelles près de 100 écoles primaires et secondaires de l’Ouganda, Lesotho, Ghana, Sénégal, Rwanda, Nigeria et Kenya ont été équipées en ordinateurs, mises en réseau et entraînées à l’usage des TIC.

Dans ce même secteur, on retiendra cette intervention de Habiba Mejri-Cheikh, directrice de l’Information et de la communication au sein de l’Union africaine : « Les médias africains, plus que les autres, ont notamment la responsabilité de promouvoir la véritable image de l’Afrique… Les choses ne sont pas totalement noires, ni roses. Les histoires de réussites existent bel et bien en Afrique et elles méritent d’êtres rapportées, tout comme les échecs ou les conflits. »

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