L’association des femmes juristes du Burundi (AFJB) se dit préoccupée de la protection des victimes, témoins et autres personnes en situation de risque lors d’une procédure pénale. Cette organisation a animé depuis ce jeudi 15 novembre un atelier de vulgarisation de la loi sur la protection de ces catégories à l’endroit des avocats et des activistes des droits humains.
Pour Espérance Ninahaze, représentante de l’AFJB à l’atelier, cette loi est d’une importance capitale. «Il faut qu’elle soit effectivement mise en œuvre pour que les concernés soit protégés d’une manière convenable et que justice soit rendue», avance-t-elle. D’après cette représentante de l’AFJB, pas mal de victimes et témoins sont parfois réticents à dénoncer les criminels par crainte de représailles.
Il faut que ces derniers sachent qu’il y a une loi qui les protège. De surcroît, les professionnels du droit doivent mieux connaître les dispositions de cette loi en vue d’un bon déroulement des procès. D’où la présence de différents profils issus de tout le pays. Ils seront des intermédiaires de sa vulgarisation.
Pour Edouard Ngendakumana, un avocat conseil participant à l’atelier, cette loi est bonne même si les modalités de son application restent difficiles. Car certaines de ces dispositions semblent contraires au Code de procédure pénale.
A titre exemplatif, souligne-t-il, l’article 9 de la présente loi dispose de l’autorisation par le juge d’un témoignage anonyme de la victime, du témoin, de la mise à l’abri du témoin lors des audiences publiques, etc.
Pour ce juriste, cette disposition vient, en cela, comme pour opposer le code pénal qui exige la ‘‘publicité des audiences’’. «Les témoins se présentent devant la barre». L’anonymat peut amener le prévenu à des suspicions. M. Ngendakumana estime que, si la justice s’acquittait bien de son travail, le code pénal se suffisait quant à la protection des victimes, des témoins, etc.
Compte tenu de cette préoccupation, la représentante de l’AFJB clarifie la loi. «Sa plus-value est qu’elle aborde la question de protection des témoins et victimes de la façon la plus approfondie».
Cette loi institue en plus une unité de protection de ces catégories qui s’investira davantage et renforcera les autres organes étatiques qui travaillent dans le domaine.
La loi de protection des victimes, des témoins et d’autres personnes en situation de risque date de 2016.