Mercredi 13 novembre 2024

Société

L’administration tous azimuts contre la corruption, mais…

27/08/2021 8
L’administration tous azimuts contre la corruption, mais…
Le ministre Gervais Ndirakobuca appelle les administratifs à être les premiers acteurs dans la lutte contre la corruption

Au cours d’une réunion tenue ce 26 août avec les gouverneurs et les administrateurs communaux, le ministre de l’Intérieur a déploré la corruption et les malversations économiques dans le secteur public. Les administratifs ont proposé des solutions.

« La population se plaint et dénonce le fait que la corruption reste une réalité dans les services publics. Elle dénonce qu’il y a encore des corrompus parmi les administratifs et les policiers », indique Gervais Ndirakobuca, ministre de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique.

Il rappelle que la corruption ternit l’image du pays en général et celui du ministère de l’Intérieur en particulier. « Les administratifs corrompus ouvrent la porte à la criminalité », s’indigne le ministre Gervais Ndirakobuca.

Il appelle les administratifs à travailler pour le bien-être de la population. « La corruption est une malédiction », explique-t-il, arguant qu’avec la corruption, le développement est impossible.

Dans un rapport de stratégie de la lutte contre la corruption et les malversations économiques, le ministère de l’Intérieur précise que le manque d’intégrité est l’un des défis majeurs dans la lutte contre ces maux.

Selon le même rapport, une grande partie de la population dénonce la corruption dans le service d’octroi du permis de conduire au sein de la Police de la sécurité routière. Le ministre Ndirakobuca a proposé la mise en place d’un mécanisme de suivi de délivrance de ce document.

Des solutions malgré les contraintes

« Il faut qu’il y ait une stratégie de dénonciation pour la lutte efficace contre la corruption », recommande CPC André Ndayambaje, secrétaire permanent chargé de la sécurité publique au sein du ministère de l’Intérieur.

Il suggère la mise en place d’un mécanisme de lutte contre la corruption surtout sur les voies publiques. Il appelle la population à dénoncer la corruption et les malversations économiques en appelant au numéro vert, le 413.

Un autre intervenant propose la digitalisation des services publics pour réussir dans la lutte contre la corruption.

Pour le gouverneur de Kayanza Rémy Cishahayo, tout dépend de la volonté politique et la lutte contre l’impunité. Il recommande que l’administration et la police travaillent en étroite collaboration pour éradiquer la corruption et les malversations économiques.

« Il faut aussi améliorer le bien-être des policiers. Certains travaillent loin de leurs collines. Ils doivent louer des maisons, et en même temps prendre en charge leurs familles. C’est à se demander comment ils parviennent à survivre avec leurs salaires maigres ».

Déogratias Nahishakiye, administrateur de la commune Gisozi en province Mwaro, appelle au changement des mentalités. Il a fait savoir qu’il se remarque souvent des mésententes entre l’administration à la base et la justice.

L’administrateur de la commune Gisozi regrette que même quand les administratifs et la police arrêtent des criminels, il arrive que la justice les libère quelques jours après. « Que la justice soit aussi impliquée dans cette mobilisation de lutte contre la corruption », suggère-t-il.

Forum des lecteurs d'Iwacu

8 réactions
  1. Kibinakanwa Médard

    D accord avec vous Stany

  2. Je encourage le government pour la lutte efficace contre la corruption et l’impunite..je pense l’actuel president est credible et honnete sa volonte de redresse le pays est visible voila pourquoi toute les bonne volonte doivent aider le president..

  3. Don

    Bonjour, vous n’avez pas mentionne les engagements que les Administrateurs ont signé ce qui est une bonne chose sur le principe, je pense. Pourriez-vous nous en dire plus sur leur contenu? Sans vous commander, je pense a une serie d’articles, commune par commune qui ouvrirait un debat pour reconstruire notre beau pays.
    Merci.

  4. Kibinakanwa

    Je ne vais pas oser dire que c’est une farce.
    Mais monsieur le président et monsieur le ministre qui semblent s’attaquer à la corruption.
    Ailleurs, lorsqu’il y a une corruption dans un département, ministère, la première personne à congédier , à appeler est le ministre en charge.
    Vous avez arrêté toutes les concessions minières. Les augustes différents ministres qui ont dirigé le ministère ntimubakorako.
    Muheruka kuvuga la gangrène iri muri Justice.
    Ba Kanyana, ko ataco basigura
    Triste quand même

    • Don

      Un changement radical n’a jamais fonctionner en politique. Si vous ecoutez bien les discours du President et du Ministre le changement est en marche, attendons voir si les recepteurs l’auront recu.

    • Stan Siyomana

      @Kibinakanwa
      1.Quand Madame Aimée Laurentine Kanyana était encore ministre de la justice, elle avait dit dans une interview:
      « Le magistrat est supposé être l’homme le plus honnête qui puisse exister afin que les justiciables puissent avoir confiance en lui. Huit magistrats incarcérés en un seul mois, c’est catastrophique. Pour nous, il faut punir sévèrement tout magistrat coupable d’un comportement qui dénote une certaine corruption, tout comportement qui ne permet pas l’épanouissement de la justice pour tous. Tous ceux qui ont été arrêtés au mois de mai sont accusés de corruption… »
      https://www.iwacu-burundi.org/interview-exclusive-avec-la-ministre-de-la-justice-le-magistrat-est-suppose-etre-lhomme-le-plus-honnete/

    • Stan Siyomana

      @Kibinakanwa
      1. Vous écrivez: « Je ne vais pas oser dire que c’est une farce… »
      2. Mon commentaire
      A mon avis, c’est au niveau même du parti au pouvoir CNDD-FDD que des mesures de « réformes socio-économiques » devraient être prises pour ensuite être appliquées à travers le pays.
      a). L’exemple du Système de Résponsabilité des Ménages (SRM) en Chine.
      « À l’époque, la Chine avait une économie agricole de subsistance. Donc la priorité de Deng était de nourrir 978 millions de personnes et de créer un surplus agricole nécessaire pour lancer l’industrialisation. Mais les Idées étant courtes, les dirigeants ont décidé de laisser les gens expérimenter. Les résultats ont donné le « Système de responsabilité des ménages » (SRM).
      Deng Xiaoping a ouvertement fait l’éloge de ces expériences en 1980, et le SRM fut adopté à l’échelle nationale depuis 1981…
      Ce système d’« économie socialiste de marché » a créé de fortes incitations (les gains d’efficacité d’une flat tax (taxe forfaitaire) à augmenté la production, entraînant une étonnante augmentation du niveau de vie en une décennie… »
      https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9forme_%C3%A9conomique_chinoise

      b). En République Unie de Tanzanie, après la mort du président Dr John Pombe Joseph Magufuli l’on a tranquilisé la population en lui disant que le pays allait rester sur sa voie de développement socio-économique parce que la nouvelle présidente Mama Samia Suluhu Hassan allait toujours continuer d’exécuter le même programme électoral du parti au pouvoir, Chama Cha Mapinduzi-CCM.
      https://ccm.or.tz/website/ilani/ILANI%20YA%20CCM%202020.pdf
      A ceux qui doutaient

    • Cynishe

      C’est une cacophonie qui gangrène les institutions burundaises,on ne saurait qui est responsable et les élus du peuple semblent assister impuissamment à cet amalgame.Normalement dans un système où les représentants du peuple jouent efficacement leur rôle,il aurait déjà voté une motion de censure ou de défiance selon le cas.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Respect des morts. A l’école du Mexique

« J’ai obéi à une loi, de ces lois que personne n’a écrites, qui existent on ne sait depuis quand et qui sont éternelles. Ces lois dictent aux êtres humains de traiter leurs semblables avec humanité et de ne pas (…)

Online Users

Total 2 489 users online