Le 4 avril dernier, le gouverneur de la province Bujumbura, Jacques Minani, ordonne le maintien en fonction de deux conseillers techniques limogés par le conseil communal. L’administrateur de la commune Kanyosha refuse de mettre en application cette décision.
Le 3 avril dernier, le conseil communal de Kanyosha limoge deux conseillers techniques. Pascal Ndikumana et Thérence Barakamfitiye respectivement conseiller technique chargé des questions administratives et sociales et conseiller technique chargé du développement. Ce même jour, ils sont remplacés par deux autres conseillers. Le lendemain, le gouverneur Jacques Minani annule cette décision. Dans une correspondance adressée à l’administrateur de la commune Kanyosha, Cléophas Niyonzima, il décide le maintien en fonction de ces conseillers limogés. La réaction de l’administrateur n’a pas tardé. Sa réponse est claire. Il déclare que le bureau du conseil communal prend acte du contenu de la correspondance mais que les décisions prises par cet organe restent en vigueur. Selon Cléophas Niyonzima, cette décision du gouverneur fera objet d’échange lors de la session ordinaire prévue dimanche 15 avril 2012. Du coup, la commune Kanyosha se retrouve avec 4 conseillers techniques. K.B, un habitant de la commune Kanyosha, se demande qui commande entre le gouverneur et l’administrateur.
« C’est une décision illégale »
Tout commence le 16 octobre 2011 quand, pour sa première réunion, le conseil communal a voulu remplacer les deux conseillers techniques. Selon le procès-verbal de cette session, il est indiqué que c’est la population qui a souhaité ce changement. <doc3626|right>Pour Thérence Barakamfitiye, cette décision n’a aucune assise légale. « Dans son procès-verbal du 16 octobre 2011, le conseil communal n’a fait état d’aucun manquement de notre part » déclare-t-il. « C’était un coup monté dès le début », renchérit Pascal Ndikumana, son collègue, démis lui aussi. Même son de cloche du côté du gouverneur Jacques Minani. Il fait aussi remarquer que les bulletins de notation à tous les deux avaient la mention très bon depuis leur entrée en fonction en 2006. Jacques Minani ajoute que le conseil communal n’a pas à s’arroger le droit de changer les conseillers techniques à sa guise. « Etant des cadres de l’Etat qui occupent des postes techniques, ils ne peuvent en aucun cas être bousculés pour des mobiles politiques » précise-t-il. Effectivement, d’après nos sources, ces limogeages ont un caractère politique. De plus, Jacques Minani estime que le conseil communal a violé l’article 96 de la Loi communale qui stipule que la tutelle sur les actes des autorités communales est exercée au premier degré par le gouverneur de province. Le président du conseil communal de Kanyosha, Pascal Midende, n’a pas voulu s’exprimer sur cette question.
Le secrétaire permanent au ministère de l’Intérieur tranquillise
Selon Evariste Nsabiyumva, secrétaire permanent au ministère de l’intérieur, c’est une question qui va trouver une solution dans les plus brefs délais. Toutefois, il reconnaît qu’il y a un problème dans la mesure où une autorité prend une décision et que son subordonné refuse de l’appliquer. Pour A.K, commerçante de Kanyosha, il est inadmissible que le ministère de tutelle tolère ce genre d’insubordination.