«Comme les dégâts ont été énormes, nous ne faisons que crier au secours », indique Pauline Ruratotoye, administrateur de la commune Buterere.
Selon elle, c’est la première fois que sa commune connaît une telle catastrophe, avec des dégâts qui dépassent largement les capacités de la commune. Elle signale qu’elle n’est même pas capable de dégager les décombres des maisons, de reconstruire les maisons détruites, d’accorder une aide en habits, en nourritures, etc. Les communes urbaines n’ont pas encore une autonomie de gestion. Madame l’administrateur affirme que dans la caisse communale, il n’y a aucun sou pour venir en aide à ces sinistrés. Normalement, précise-t-elle, en cas des catastrophes naturelles, il y a une plateforme nationale et municipale qui doit intervenir d’urgence : « Elle doit trouver des abris aux sinistrés, ou mettre en place d’autres stratégies pour les secourir ».
Elle signale que la situation sanitaire est très précaire parce que des toilettes ont été détruites. D’autres cadavres seraient encore dans les décombres ou dans les eaux stagnantes.Sa commune ne dispose pas de places où construire des abris provisoires. Pour l’administrateur de Buterere, c’est au gouvernement et autres bienfaiteurs de secourir les sinistrés.
Buterere presqu’oubliée
« Le malheur ne vient jamais seul ». Pauline Ruratotoye, administrateur de la commune Buterere signale que sa commune est presqu’oubliée. Se trouvant à une basse altitude, toutes les eaux venues des autres communes ou des montagnes de Bujumbura, dit rural, s’acheminent vers cette commune. Dans d’autres communes comme Bwiza, Buyenzi, Nyakabiga, Kamenge, même une partie de Kinama, des projets de pavage ont été initiés. Et du côté de Carama, un grand canal d’évacuation des eaux a été construit. Ce qui fait que quand il pleut, les eaux prennent la rivière Gikoma, et puis se déversent dans la rivière Mutimbuzi et enfin Kinyankonge.
Destination finale : la commune Buterere. « Est-ce que nous allons continuer à recevoir toutes ces eaux comme c’est le cas pour les immondices ? », s’indigne-t-elle. Mme l’administrateur demande au gouvernement de penser à l’aménagement de cette commune. Il faut traiter Buterere comme les autres communes de la mairie.
Du côté de la commune Kinama, un des administratifs signale qu’on est en train de faire un recensement de tous les sinistrés afin de les soumettre aux bienfaiteurs. A Kamenge, en plus du recensement, des travaux de balayage des routes devenues impraticables sont en cours. Idem dans la partie Carama de la commune Kinama.
Je crois que le phénomène est naturel mais aggravé par l’activité humaine. D’abord Buterere est une nouvelle entité communale née de l’ex-Zone de Cibitoke. Son activité était principalement agricole (rizicole principalement) mais s’est mue en zone résidentielle avec, il faut le dire, quelques désordres en matière d’occupation de terrain. Certains coins étaient interdits de construction tel la vallée de la Kinyankonge. Les choses se sont accélérées avec la crise politiques des années 90. Ceux qui y possédaient des terrains agricoles les ont morcelés et vendus en parcelles à vocation résidentielle. Mais la viabilisation n’a pas suivi. A mon avis, les responsables municipaux au sommet, le Maire de la Ville en tête, et les administratifs de l’ancienne Zone de Cibitoke sont responsables de ce chaos.
Madame, courage! Peut-être les choses pourront s’améliorer dans le futur. Mais comme après mandat on se maintient au pouvoir sur appréciation positive de ses administrés, faites attention à votre action en faveur des sinistrés.