Vendredi 22 novembre 2024

Environnement

L’action anthropique influence la vulnérabilité de la ville de Bujumbura

16/09/2022 Commentaires fermés sur L’action anthropique influence la vulnérabilité de la ville de Bujumbura
L’action anthropique influence la vulnérabilité de la ville de Bujumbura
Jean Nsabimana : « Les autorités ont laissé les gens construire comme ils veulent alors que la loi ne permet pas de bâtir dans les zones à hauts risques »

Lors d’un séminaire de recherche, Jean Nsabimana, doctorant de l’Université de Namur et assistant au département des sciences géographiques à l’Université du Burundi, a fait savoir que la mainmise de l’homme sur l’environnement exacerbe les catastrophes naturelles sur la ville de Bujumbura.

« Les inondations de 2014, les crues de Nyabagere en 2019 et la montée du Lac Tanganyika de 2021 seraient produites suite à l’influence de l’homme sur l’environnement » a souligné Jean Nsabimana.

Pour Jean Nsabimana, la vulnérabilité de la ville est beaucoup liée à l’action anthropique. « Les gens subissent des apports qui viennent du versant oriental de la ville. Des collines qui la surplombent sont actuellement dégradées. »
Le doctorant explique que la destruction de la végétation pour des fins agricoles et la construction des maisons en amont réduisent le coefficient d’infiltration des eaux. Selon lui, cet aménagement augmente le coefficient de ruissellement. « L’eau ruisselle dans certains quartiers qui ne disposent pas des systèmes de drainage comme Nyabagere et Buterere », a confié le doctorant.

Jean Nsabimana a indiqué que les gens achètent des parcelles dans des zones qui ne sont pas propices à habiter. « Ils construisent des maisons sans aucune forme d’aménagement. Les gens occupent des zones marginales à fortes pentes. Des eaux des toitures créent des rigoles qui évoluent en ravin et qui deviennent plus grands au fur des années. » Parfois, a-t-il poursuivi, ils construisent des canaux et ces derniers déversent l’eau dans la nature ou dans la rivière qui passe entre des clôtures de parcelles. « Lorsque la rivière déborde, elle cause des dégâts matériels et humains. »

Non-application de la loi

« Les autorités ont laissé les gens construire comme ils veulent alors que la loi ne permet pas de bâtir dans les zones à hauts risques » a-t-il dénoncé. Il a fait savoir que plus le niveau du lac diminue, plus les gens suivent sa régression et élèvent des bâtiments alors que les maisons construites au bord des rivières causent des effondrements des berges. « Les gens ne respectent pas le code l’eau et de l’environnement. Ce code stipule qu’on construit à partir de 25 mètres du lit majeur de la rivière et à 150 mètres de celui du lac. Si la loi était respectée les inondations auraient trouvé Kibenga rural comme une zone de nature ou de récréation sans habitation » a rappelé M. Nsabimana.

Pour ce doctorant, il y a aussi le problème de planification au niveau institutionnel. Selon lui, les institutions de l’Etat n’urbanisent pas des parcelles avant que l’homme occupe l’espace. Il trouve que les gens construisent des maisons sans se soucier des conséquences futures. « Les institutions ne planifient pas pour la population qui aura besoin autant de logements ou des infrastructures. »

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Question à un million

Quelle est cette personne aux airs minables, mal habillée, toujours en tongs, les fameux ’’Kambambili-Umoja ’’ ou en crocs, les célèbres ’’Yebo-Yebo’’, mais respectée dans nos quartiers par tous les fonctionnaires ? Quand d’aventure, ces dignes serviteurs de l’Etat, d’un (…)

Online Users

Total 2 246 users online