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L’accès au financement, épouvantail du secteur privé

05/05/2013 Commentaires fermés sur L’accès au financement, épouvantail du secteur privé

La cherté des crédits, la nature des garanties exigées ou encore la rareté des prêts d’investissement sont autant d’obstacles à l’essor du secteur privé.

<doc7803|left>« Selon un rapport dont dispose la Chambre Fédérale du Commerce et de l’Industrie du Burundi (CFCIB)[[<1>L’étude a été menée par le Centre de Recherche de l’Université du Lac Tanganyika]], la contrainte de l’accès difficile au financement est citée par 68,6% des entreprises manufacturières, 49,4% des entreprises des autres secteurs, 42,7% des commerces et 67,5% des entreprises informelles », indique Christian Nkengurutse, secrétaire général de la CFCIB. Pour lui, les taux d’intérêt débiteurs appliqués par les banques burundaises en sont d’ailleurs la cause principale : « Un taux débiteur moyen de 16% vient gonfler le coût de production et joue sur la compétitivité des entreprises. Qui plus est, de tels taux sont dissuasifs pour les petites entreprises.»

La rareté des prêts d’investissement est aussi un handicap pour le secteur privé burundais : « Le gros des crédits est orienté dans le commerce (58,8%) et non dans les secteurs les plus productifs (agriculture et industrie, à peine 4,5% à eux deux) qui pourtant restent dominants en termes de contribution au Produit Intérieur Brut (PIB) ».
Les garanties demandées par les banquiers freinent aussi les personnes en besoin de crédits : « La plupart des prêts est garantie par des biens immobiliers alors que la plupart des propriétaires n’ont pas de titre de propriété surtout ceux du monde rural. » Et d’ajouter que les autres garanties comme les meubles et les créances de l’Etat devraient être acceptées : « Les banques hésitent à prendre des meubles comme garantie alors que le code civile l’autorise.»

<doc7801|right>«L’épargne n’est pas suffisante»

Quant au problème de financement évoqué par les opérateurs économiques burundais, Cyrille Sigejeje, président de l’Association des Banques et Etablissements Financiers du Burundi (ABEF), considère l’insuffisance de l’épargne comme une cause majeure : « Nous, nous jouons le rôle d’intermédiaire entre les épargnants et les demandeurs de crédits. Et la plupart de nos dépôts sont ceux à court terme. C’est pourquoi, nous donnons souvent plus de crédits aux commerçants qui peuvent aussi rembourser dans le court terme », soutient-il. Pour lui, une grande épargne s’avère nécessaire pour octroyer des crédits de moyen et long terme. Par ailleurs, le président de l’ABEF affirme que les taux d’intérêts appliqués au niveau du Burundi ne sont pas exorbitants : « Si nous faisons «une» comparaison avec les autres pays de l’EAC, nous trouvons que nos taux restent inférieurs. »

Au problème de financement, d’autres analystes comme Prime Nyamoya et Faustin Ndikumana proposent la création d’un Fonds d’Investissement de Garantie et d’Accompagnement (FIGA) comme moyen de mutualisation des risques. Et ce au moment où les banques burundaises affirment courir des risques liés au recouvrement et remboursement.
En outre, ils préconisent de supprimer la récente mesure d’imposition sur les dépôts des épargnants, pour ne pas décourager les gens à épargner.

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