L’Aprodh* a affirmé que 97 personnes ont été tuées de mai à juin et 28 autres au mois de juillet. L’AC Génocide, une association qui milite contre les crimes sous toutes leurs formes, décrie ces pratiques inhumaines et interpelle la justice à plus d’indépendance.
« Le seul chemin pour sortir de ces tueries incessantes est celui de la Justice. Les autorités doivent être vigilantes sur ce qui est en train de se passer », affirme Venant Bamboneyeho, président de l’AC Génocide Cirimoso.
L’AC génocide Cirimoso demande à l’Etat d’arrêter ces meurtres et assassinats, également dénoncés par les autres associations de la société civile. Ensuite que la Justice fasse son travail. « Si elle ne joue pas son rôle, d’une façon indépendante, le pire n’est pas à exclure. L’histoire est témoin de mes dires », avertit Venant Bamboneyeho.
Pour cette association, des enquêtes doivent être menées et les coupables punis. Les burundais ne doivent pas faire la sourde oreille : « Ils doivent réagir. Ce qui arrive aujourd’hui à ton voisin, pourrait t’arriver demain. Ces assassinats ne s’arrêteront point d’elles-mêmes », conseille Venant Bamboneyeho.
Les Burundais sont fatigués de la guerre, depuis les tueries de1965 à Bukeye (Muramvya), de 1969 qui ont commencé au sein de l’armée, ceux de 1972, de 1988 (à Ntega et à Marangara), de 1991 (Un petit groupe de rebelles attaque sur Bujumbura) et ceux 1993 où le président de la République et quelques uns de ses proches ont été assassinés. Ces événements ont précédé des tueries à grande échelle dans tous le pays : « Il n’y a plus de respect mutuelle entre les frères Burundais. Les faits nous montrent que tout est permis », regrette le président de l’AC Génocide.
En 1996, rappelle Mr. Bamboneyeho, l’Organisation des Nations-Unies a sorti un rapport qui qualifie de génocide les tueries de 1993 : « Le gouvernement du Burundi est allé dans la même direction. Il a aussi ratifié, en 1962 après l’indépendance, une convention pour la prévention et la répression du crime de génocide. » Il ajoute qu’en 2002, il y a eu la signature des accords d’Arusha, mais que les Burundais se retrouvent dans la même situation : « Tous les régimes ont fermé les yeux et les coupables courent toujours. »
______________
*Association pour la Protection des Droits Humains et des prisonniers