En moins d’une semaine de la sortie de la mesure d’interdiction de l’importation et de la commercialisation des sacs plastiques, les prix de ces derniers ont flambé.
«Cette hausse est due à la pénurie des sachets aux points d’approvisionnement», justifient sous anonymat des grossistes rencontrés ce lundi 20 août au marché situé dans la zone Ngagara communément appelé «Kwa Siyoni».
L’achat d’un sac de petits sachets blancs utilisés essentiellement pour l’empaquetage des produits vivriers est passé de 125 mille BIF à plus de 300 mille BIF. Ainsi 200 pièces de ces mêmes sacs s’obtiennent actuellement à 8 mille BIF alors que leur prix était de 3 mille BIF avant le décret. Antérieurement vendus à un prix compris entre 2.500 BIF et 3 mille BIF, le prix de cent pièces de sachets noirs varie de 4.5oo à 5 mille BIF.
Les prix des sachets de couleur verte et jaune ont été également revus à la hausse. Par pièce, ils s’achètent respectivement à 300 et 600 BIF.
Les usagers des sacs plastiques dénoncent «une hausse qui impactera les autres produits». Linda Kanyange (pseudo), vendeur ambulant du savon ‘‘Omo’’, témoigne qu’elle travaille à perte : «Je me sers du bénéfice pour l’achat des sachets d’emballage. Il me faut par exemple 2.000 BIF pour me procurer des sachets afin d’emballer la quantité de l’Omo pour laquelle il me fallait avant 700 BIF».
Mme Kanyange indique qu’elle «sera obligée» d’élever les prix si ceux des sachets ne sont pas revus à la baisse.
Le président de l’Association burundaise des consommateurs (Abuco) dénonce des spéculations de la part des vendeurs. D’après Pierre Nduwayo, cette augmentation des prix n’a pas raison d’être du moment que l’écoulement des stocks bénéficie d’une période de grâce de 18 mois. Il appelle le gouvernement au contrôle de cette spéculation.
Le président de l’Abuco insiste sur des mesures d’accompagnement. Notamment la création d’entreprises pour la production des emballages de substitution et la facilitation d’implantation aux opérateurs qui voudraient investir dans cette production. Pour lui, les prix de ces emballages biodégradables devraient également être les mêmes que ceux des sachets.