L’Association burundaise d’informatique médicale (l’ABIM) est officiellement sur les rails. Elle se veut neutre et désire promouvoir un cadre d’échange afin de développer la mise en place de l’informatique médicale au Burundi.
<doc7025|right>Imaginez que votre enfant est diabétique et que vous venez de déménager de Bujumbura à Gitega. Après quelques jours dans son nouveau milieu, celui-ci se blesse sérieusement dans la rue et est transporté à l’hôpital le plus proche, le tout en votre absence. Malheureusement, cet hôpital n’a pas le dossier médical de votre fils ! Ignorant qu’il est diabétique, le médecin utilise des produits non appropriés, provoquant involontairement le décès du patient…
C’est pour éviter de tels cas que l’Association burundaise d’informatique médicale s’organise et lance un appel à la mobilisation (tant au niveau des adhérents que vis-à-vis des autorités ad hoc). A la tête de cette association, l’on trouve Egide Njejimana, président de l’ABIM et chef de service à l’hôpital militaire de Kamenge. A ses côtés, le Dr Evelyne Ndabaniwe, médecin spécialiste en Santé Publique, occupe le poste de vice-présidente.
En s’associant avec une société comme Open-it (société spécialisée dans l’informatique médicale), mais aussi avec l’aide des ministères de la santé et de l’éducation, l’ABIM veut permettre le développement de la communication et de l’informatique dans le milieu médical.
Concrètement, cela signifie la mise en place d’un réseau rassemblant les hôpitaux afin que les informations circulent plus facilement entre chaque entité médicale. Principaux concernés, les hôpitaux et les patients, mais également les assurances maladies et les pharmacies.
De manière générale, l’état actuel de la communication au Burundi est désastreux. Dès lors, le projet de l’ABIM semble audacieux. Mais pas utopique ! Si l’on en croit Gustave Karara, software et services manager chez Open-it, « en un an, 57 hôpitaux de districts pourraient être dotés d’un système au Burundi. » Le coût total s’élèverait à 2 millions 100 mille euros (entre 35 mille et 40 mille euros pour un hôpital d’environ 100 lits). Auxquels, il faut ajouter 50 mille euros pour la mise en place d’une banque carrefour, rassemblant les données de tous les hôpitaux ainsi connectés.
Mais avant même d’aborder la mise en place d’un tel système, l’ABIM et les ministères de l’éducation et de la santé vont devoir se concerter. En jeu, une nouvelle discipline scolaire à mettre en place dans les universités. Ce qui implique donc des professeurs spécialisés, et les financements qui vont avec.
A défaut d’utopie, le chantier reste vaste et le plan de mise en place devra être solide pour que l’association ne tombe pas dans les oubliettes ou dans… l’abîme.
Petit cocorico au passage, l’ABIM est la première association de ce type et originaire d’Afrique de l’Est à être reconnue internationalement (et agrée auprès de l’International Medical Information Association).