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L’abbé Janusz Blachowiak, de la Nonciature apostolique : « Le Magistère de l’Eglise catholique ne changera pas »

05/05/2013 Commentaires fermés sur L’abbé Janusz Blachowiak, de la Nonciature apostolique : « Le Magistère de l’Eglise catholique ne changera pas »

L’abbé Janusz Blachowiak, Chargé d’Affaires ad intérim de la Nonciature apostolique, révèle que la décision du Pape Benoît XVI a été une surprise. Il désillusionne ceux qui estiment que sa renonciation ouvre l’ère des changements.

<doc7098|right>{Quel est votre sentiment à l’annonce de la démission du Pape ?}

Il ne s’agit pas d’une démission mais de la renonciation au ministère de successeur de Saint Pierre. Personne ne s’attendait à cette souveraine décision de sa sainteté le Pape Benoît XVI qui entrera en vigueur le 28 février à 20 h de Rome. Permettez-moi de citer les mots de son éminence le Cardinal Angelo Sodano : ‘Nous l’avons entendu avec un sentiment d’égarement, presque incrédule. Dans ses paroles, nous avons remarqué la grande affection que le Saint-Père a toujours portée à la Sainte Eglise de Dieu, à l’Eglise qu’il aimait tant.’ Toutefois, le peu d’incrédulité a toute suite cédé la place à la gratitude pour ces presque huit ans lumineux de son pontificat.

{Quel bilan faites-vous de ce pontificat ?}

Succéder à Jean Paul II qui est resté à la tête de l’Eglise pendant 27 ans n’était pas facile. Pendant les huit ans de son pontificat, le Saint-Père a fait beaucoup pour le renouvellement du Concile Vatican II. Il laisse sa marque sur le catéchisme de l’Eglise, les nombreuses initiatives pour promouvoir le dialogue interreligieux et l’œcuménisme. Il a déployé beaucoup d’efforts pour la purification interne de l’Eglise.

{Pensez-vous que cette renonciation ouvre la voie à la modernité ?}

Le Pape est conscient des problèmes qui se profilent à l’horizon et en sait la complexité. La modernité est un fait et l’Eglise ne doit pas l’ignorer. A cette décision du Saint-Père, il faudrait donner une autre interprétation. Dans un livre-interview intitulé « Lumière du monde » publié en 2010, Peter Seewald, journaliste allemand, a demandé au Pape Benoît XVI dans quelle situation un Pape renonce à son ministère. Le Pape a tout simplement répondu que quand il en vient à reconnaître que physiquement, psychiquement et spirituellement, il ne peut plus assumer la charge de son ministère, il a le droit et, selon les circonstances, le devoir de se retirer. Dans son discours du 11 février, le Pape dit qu’après avoir examiné sa conscience devant Dieu, à diverses reprises, il est parvenu à la certitude que ses forces en raison de l’avancement de son âge, ne sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien. Cette déclaration montre que la décision du Pape ne peut pas être interprétée comme une ouverture à la modernité.

{Pensez-vous que le successeur de Benoît XVI sera ouvert à l’utilisation des méthodes contraceptives ?}

La position de l’Eglise catholique reste ferme et inchangée. Les méthodes contraceptives sont utilisées dans le souci de prévenir la grossesse comme s’il s’agissait d’une maladie, alors que l’on devrait plutôt mettre en avant le souci du respect de la vie humaine, dès le premier instant de sa conception. De plus, ces méthodes effritent la valeur morale des personnes car elles ouvrent la voie à une banalisation de leur sexualité en exacerbant l’instinct du plaisir. Et ce dans l’illusion de s’aimer alors qu’en réalité on fait de l’autre un objet de son propre plaisir. L’Eglise reste ferme parce qu’elle est convaincue que les méthodes naturelles sont les seules, dans le cadre du mariage chrétien, qui puissent aider les époux à réguler les naissances. L’acte conjugal doit garder indissolublement unies deux significations : l’union et la procréation.

{Quid de l’ordination des femmes ?}

La position de l’Eglise est immuable. En permettant aux femmes d’être ordonnées prêtres, l’Eglise serait contre l’Evangile et la tradition.  Tout simplement parce que la Sainte écriture rapporte que le Christ a choisi ses apôtres parmi les hommes. Mais l’Eglise respecte les femmes de par l’importance qu’elles ont eue dans la vie de Jésus.

{Est-ce que l’état de santé de son successeur sera davantage pris en compte ? }

Les Cardinaux prennent toujours en compte cet aspect. Toutefois, même si ce sont les Cardinaux qui votent, le successeur du Saint-Père est donné par l’Esprit saint. Ce dernier peut se servir même des « outils » apparemment faibles pour accomplir la volonté de Dieu.

{Que garderez-vous personnellement de lui ?}

J’ai été frappé par son amour envers le peuple de Dieu, son humilité et sa simplicité qui sont devenues encore plus visibles dans cette dernière décision.

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