L’année scolaire précédente a été marquée par l’augmentation du taux d’abandon scolaire. Selon les chiffres de la direction de l’enseignement fondamentale et post fondamentales, 9,7% des élèves inscrits ont abandonné l’école en cours de route. Le gouvernement et les associations œuvrant dans le secteur de l’éducation sont unanimes: la pauvreté des familles demeure la principale cause de ce phénomène.
Cependant d’autres facteurs contribuent à l’aggraver. Le manque du personnel enseignant et du matériel didactique dans les écoles décourage certains enfants à aller à l’école. « Un écolier qui se présente en cours tous les jours et qui ne trouvent pas d’enseignant ni de livres est démoralisé. D’autant plus que, dans certains cas, il doit parcourir une longue distance pour arriver à son établissement scolaire », fait savoir Me Jacques Nshimirimana de la Fédération nationale des associations engagées dans le domaine de l’enfance(Fenadeb).
Le harcèlement des élèves par les enseignants est également mis en cause. En effet certains éducateurs se montrent autoritaires et menaçants. Cette attitude entame la confiance des enfants envers l’école. Autre fait non négligeable, le chômage qui s’observe chez les jeunes diplômés. « Certains enfants se décident à abandonner l’école parce qu’ils se disent qu’en fin de compte, les études ne servent à rien. Ils remarquent dans leur entourage que les jeunes diplômés manquent d’emploi », indique Jean Samandari de Bafashebige, une coalition des associations œuvrant dans le domaine de l’éducation.
Parmi les provinces, Kirundo et Bubanza sont les plus touchés par ce fléau. Face à cette ampleur le ministère de l’éducation a organisé depuis décembre des campagnes de sensibilisation pour remédier à ce problème. « Pour combattre ce flot grandissant d’abandon, nous appelons tout le monde à s’impliquer. Eduquer un enfant est une affaire de tous. Il ne faut pas que les parents délaisse cette tâche aux seuls enseignants », explique Jeanne Ihorihoze directrice générale de l’enseignement fondamentale et post fondamentale. C’est dans cette optique que des comités de gestion des écoles associant les parents, les enseignants et les administratifs à la base vont être mis sur pied partout dans le pays.
Pour pallier à l’abandon scolaire, un système de cantine scolaire fonctionne dans certaines écoles de l’intérieur du pays depuis plusieurs années. Me Jacques Nshimirimana pense qu’il doit être bien étudié. « Quel regard aura un enfant dont les parents n’arrivent pas à subvenir à ses besoins ? Il faut surtout privilégier l’amélioration de vie des parents », lance- t-il.
Ces échanges ressortent d’une synergie des media sur la récurrence des cas d’abandon scolaires. Elle a été organisée ce jeudi 07 février par l’ONG La Benevolencjia en collaboration avec la Radio Isanganiro, Rema Fm, le journal Iwacu et le collectif des blogueurs Yaga.