Plus qu’une tradition « dépassée » chez certains Burundais, la virginité est relativement perçue comme incompatible avec la nouvelle réalité sociale: sexualité épanouie.
L’impératif traditionnel de la virginité ou encore préserver sa « pureté » pour son futur mari est de moins en moins soutenable dans certains milieux. Pour nombre de jeunes femmes, l’épanouissement sexuel est en passe de l’emporter. Et puis une question toute simple mais fondamentale que ces dernières se posent : «Et si le ’’futur prince charmant’’ n’y arrivait jamais ?» Craignant de tout rater, elles finissent par franchir la ligne blanche.
C’est le cas de Natacha, 24 ans. A l’entendre, il n’y a aucune différence entre des rapports sexuels avant ou après le mariage. Tant s’en faut. « Les mentalités de jadis ne sont plus celles d’aujourd’hui. Nos parents devraient en être conscients ! » Si un jour Natacha a pensé réserver « sa pureté » à son futur mari, une question l’en a empêché : «Et s’il ne me satisfaisait jamais?» Autant le faire avant le mariage que regretter toute sa vie !
Détente physique et mentale, repos psychologique, moyen de déstresser… le sexe est tout pour Kévine, 25 ans. Cette dernière affirme qu’elle a été dépucelée à 19 ans. Non seulement elle voulait découvrir «le monde du sexe» mais également être épanouie : «J’ai plaqué mon copain parce qu’il ne me satisfaisait pas au lit».
Les hommes n’en sont pas moins réticents…
La conception actuelle de la virginité est très relative chez les hommes. Au moment où certains n’envisagent qu’épouser une pucelle, d’autres n’en font plus un principe.
«Epouser une fille sans goûter à son miel ? Jamais ! », confie, Chris, sûr de lui-même. Il estime que « connaître » sa partenaire avant le mariage harmonise la vie sexuelle dans le ménage. «J’imagine mal comment je pourrais satisfaire ma femme si je ne sais pas ce qu’elle aime, ce qui lui fait plus plaisir…»
Même son de cloche pour Jean Pierre, 36 ans. Ce père de deux enfants ne mâche pas ses mots : «Rester vierge jusqu’au jour du mariage ne signifie rien du tout ! » Ayant eu des rapports sexuels avec sa femme bien longtemps avant de l’épouser, il affirme qu’il n’y a eu aucune répercussion sur leur relation. «Elle allait de mieux en mieux, par contre !»
La virginité n’a pas pour autant perdu complètement sa valeur. Didier, un jeune homme de 32 ans souhaite épouser une pucelle. Pour lui, c’est une qualité inégalable chez une fille, un signe de sagesse et de respect. Il estime qu’épouser une fille vierge est une garantie d’un amour profond.
La virginité, ’’le meilleur cadeau des nuits de noces’’
L’église a toujours préconisé la virginité jusqu’au jour du mariage. Pourquoi ? La volonté de Dieu avant tout.
«Tu ne commettras point d’adultère.» Ce sixième commandement est parmi les enseignements fondamentaux de l’Eglise, selon Abbé Pierre Nsengiyumva, chargé de la pastorale familiale dans l’archidiocèse de Bujumbura.
’’Le meilleur cadeau des noces’’, ’’le garant de la fidélité’’,… la virginité est tout ce qu’il y a de meilleur pour garantir un bon foyer, d’après Abbé Nsengiyumva.
Comme remède à cette dépravation des mœurs, ce prêtre insiste sur l’éducation sexuelle de l’enfant avant l’âge de 6 ans. C’est à partir de cet âge que l’enfant développe une mentalité sexuelle.
Cette valeur jadis incontestée…
Symbole d’honneur, d’obéissance, … l’hymen avait une importance cruciale dans le Burundi profond, selon le psychosociologue Jean Bosco Ndayishimiye.
La perte de la virginité chez une fille était plus qu’un déshonneur tant pour sa famille que pour elle. Elle était tellement importante que le jour du mariage, le dépucelage était comme un événement : plus ou moins assisté et acclamé.
Une femme déjà dépucelée le jour du mariage était comme bannie, une honte voire une malédiction pour la société. Elle n’avait aucune valeur devant son mari, elle pouvait être maltraitée facilement.
D’après ce psychosociologue, la virginité perd sa valeur à cause de l’évolution des mentalités, comme les autres valeurs d’ailleurs. Les pratiques sexuelles évoluent et incitent les gens à vouloir découvrir davantage…
Tu ne commettras pas d’adultère. Dieu l’a dit et c’est pour notre bien. La loi est sainte, juste et bonne.
@Pascal
Hypocrite vas!
Essayez de suivre l’exemple de Madame Clarisse Shaka qui essaie de ne pas mettre des gants en nous écrivant des articles croustillants sans être sulfureuse!
Merci pour l’information. Mais dans une société où même la vie humaine n’est plus respectée, qu’est-ce qui reste ?
Pas tout à fait d’accord avec M. l’Abbé Nsengiyumva.
«Tu ne commettras point d’adultère.» Ce sixième commandement est parmi les enseignements fondamentaux de l’Église, selon Abbé Pierre Nsengiyumva, chargé de la pastorale familiale dans l’archidiocèse de Bujumbura.
En effet:
L’adultère est « le fait pour un époux de violer son serment de fidélité, de partage, et d’avoir des relations sexuelles avec une personne autre que son conjoint envers qui il a affirmé ce serment ».
Dans la Bible, l’adultère désigne des relations sexuelles volontaires entre une personne mariée (un homme ou une femme) et quelqu’un d’autre que son conjoint (Job 24:15 ; Proverbes 30:20).
Le terme consacré pour la relation sexuelle entre célibataires (par exemple) a longtemps été « fornication » que l’on retrouve de moins en moins dans la littérature mais utilisé fréquemment dans le Coran. La Bible nous ayant transmis le mot « adultère » (ex. la femme adultère qui fut présentée à Jésus (dans Jean 8: 1-11)) était bien une femme mariée. L’adultère renvoie ainsi à l’infidélité, caractère qui ne s’applique pas aux célibataires.
1 Corinthiens 6.18-20: Fuyez la fornication. Quelque péché qu’un homme commette, c’est hors du corps; mais celui qui commet fornication, pèche contre son propre corps. Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit, qui est en vous, et qui vous a été donné de Dieu, et que vous n’êtes point à vous-mêmes? Car vous avez été achetés à un grand prix; glorifiez donc Dieu en votre corps et en votre esprit, qui appartiennent à Dieu.
Pour réagir au commentaire d’Aurélie
J’ai cité l’ancien testament qui – si la traduction du commandement a été bonne – nous indique l’interdiction de l’adultère. C’est la loi contenue dans la pentateuque (Tu ne commettras point d’adultère, Exode: 20:14).
Dans son enseignement, Jésus indique dans Matthieu 5: 17-20: »Ne pensez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes. Je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir….. ». Jésus confirme que rien de la loi ne changera jusqu’à la fin des temps. Il confirmait ainsi ce qui avait été transmis à travers les prophètes:
Deutéronome 4 :2
« Vous n’ajouterez rien à ce que je vous prescris, et vous n’en retrancherez rien; mais vous observerez les commandements de l’Eternel, votre Dieu, tels que je vous les prescris. »
Deutéronome 12 :32
« Vous observerez et vous mettrez en pratique toutes les choses que je vous ordonne; vous n’y ajouterez rien, et vous n’en retrancherez rien. »
Proverbes 30 :6
« N’ajoute rien à ses paroles, De peur qu’il ne te reprenne et que tu ne sois trouvé menteur. »
On pourrait aussi ajouter Apocalypse 22 : 18-19.
Le passage que vous soulevez a été écrit par quelqu’un qui n’est pas très crédible et qui l’assume:
Romains 3 : 7 « Et si, par mon mensonge, la vérité de Dieu éclate davantage pour sa gloire, pourquoi suis-je moi-même encore jugé comme pécheur. » ou 1 Corinthiens 7 : 10-12 : « A ceux qui sont mariés, j’ordonne, non pas moi, mais le Seigneur, que la femme ne se sépare point de son mari. […] Aux autres, ce n’est pas le Seigneur, c’est moi qui dis: Si un frère a une femme non-croyante, et qu’elle consente à habiter avec lui, qu’il ne la répudie point; »
Paul a donc décidé de dire ce qu’il lui plaisait de raconter alors que Jésus, dont il se déclare être l’envoyé, dit dans Jean 5 :30 : « Je ne peux rien faire de moi-même […] », dans Jean 14 :24 : « …et la parole que vous entendez n’est pas de moi, mais du Père qui m’a envoyé » ou dans Jean 12 : 49-50 : « Car, je n’ai point parlé par moi-même mais le Père qui m’a envoyé m’a prescrit ce que je devrai dire et annoncer. […] Les choses donc que je dis, je les dis comme mon père me les a dites. ».
C’est pour cela que l’on peut avoir des doutes sur le terme de « fornication » utilisé par Paul.