La plupart des familles de la commune Busoni ayant construit des maisons modernes dans les villages ont reçu tôles comme promis par le Président de la République. Trente six d’entre elles attendent toujours.
<doc2076|left>Tout sourire, Pascaline Toyi ne cache pas sa joie bien qu’il lui manque encore dix tôles pour couvrir le toit de sa maison de quatre chambres:« Ma maison avait besoin de 50 tôles mais j’en ai 40. » Cette aide est arrivée à point nommé car certains mûrs de la maison étaient sur le point de s’écrouler. A présent, Mme Toyi demande à l’administration le même geste à l’égard de sa voisine qui attend depuis des mois.
Colline Rugarama de la zone Gisenyi, commune Busoni, à 15 kilomètres du chef-lieu de la province Kirundo. Plus de 500 maisons, récemment construites bordent de part et d’autre la route macadamisée qui mène à la frontière rwandaise. Beaucoup d’entre elles sont couvertes de tôles neuves offertes par le président de la République. Mais d’autres n’ont pas encore de toiture. Certaines d’entre elles sont menacées d’écroulement à cause des pluies qui ne cessent de s’abattre sur cette commune de la région naturelle du Bugesera. C’est le cas de la maison de Geneviève Kangenera.
<img2078|left>Assise devant une hutte de deux mètres carrées qui héberge, cette mère de quatre enfants ne sait plus où donner de la tête : «Faute de tôles comme nos voisins, ma famille et moi dormons dans cette hutte qui n’est même pas digne d’héberger des chèvres. » Elle indique que chaque fois qu’il pleut, ses enfants passent la nuit débout.
L’administration doit tenir ses promesses
Pour Geneviève Kangenera, cette situation doit être régularisée au plus vite ; car c’est sur ordre de l’administration que la population a construit des maisons spacieuses et en briques. Le Président avait promis des tôles : « Je ne demande ni pitié ni compassion mais que l’administration tienne sa parole. »
<doc2077|right>Mme Kangenera indique que si elle avait des moyens, elle aurait déjà acheté ses propres tôles. Le problème, explique-t-elle, vient ce que la construction de sa nouvelle maison lui a coûté toutes ses économies. Elle affirme même qu’elle a dû vendre une partie de son champ pour pouvoir fabriquer des briques et payer les maçons.
Léocadie Kabihogo, administrateur communal de Busoni dit comprendre la situation dans laquelle se trouvent les familles qui n’ont pas encore reçu de tôles commis promis au début du projet de construction de ces maisons dans le « village de paix », selon l’appellation officielle : « Nous sommes conscients qu’ils ont fait beaucoup de sacrifices en construisant des maisons modernes ; mais nous leur demandons d’être patients et d’attendre l’arrivée de leurs tôles. »
L’autorité communale ne donne aucune date. Mais Mme Kabihogo se dit confiante quant à la venue incessante d’un autre lot de tôles qui seront envoyés à Kirundo par la présidence de la République. Iwacu a en vain essayé de joindre le conseiller à la Présidence, chargé des questions sociales pour qu’il s’exprime sur cette question.
