Des prix du bétail qui grimpent en flèche face à des revendeurs désabusés, tel est le constat fait par Iwacu à l’abattoir situé à Kigobe en Mairie Bujumbura. En cause, la pratique de la strabulation mise en place par le Gouvernement.
10 heures. Nous sommes à l’abattoir du quartier Kigobe (Commune Ntahangwa). 85 chèvres sont disposées dans un grand local en attente d’être abattues. Les bêtes pataugent dans de l’herbe éparpillée sur le sol.
« Les prix de vente des animaux ont été revus à la hausse ces derniers jours », confirme d’emblée I.W, un revendeur de chèvres rencontré sur les lieux.
De lui, nous apprenons que le prix d’une chèvre de moyenne qualité est passé de 80 mille BIF à 100 mille BIF. Une chèvre qui pouvait coûter 100 mille BIF a vu son prix atteindre aujourd’hui 130 mille BIF.
A l’instar de l’Aïd El-Kébir, communément appelée ’’Fête du mouton’’ pour les musulmans, qui se célèbre, cette année, le 20 juillet, I.W évoque une toute autre raison liée à cette envolée des prix du bétail. « La politique de la stabulation adoptée par le ministère chargé de l’agriculture a fait grimper les prix ».
Selon un autre revendeur de bétail interrogé, les propriétaires d’animaux domestiques ont haussé leurs prix pour payer les salaires des employés engagés pour nourrir le bétail sur place.
Le constat est le même du côté bovin. A quelques mètres du local pour chèvres, ce sont les derniers contrôles aux portes d’un camion de type ’’Fuso’’ avant de laisser sortir un troupeau de vaches. A l’extérieur justement, au moins une vingtaine de vaches attendent d’être abattues.
« Dépendamment de sa qualité, le prix d’une vache est passé de 800 mille à 1 million BIF. Celle qui pouvait coûter 500 mille BIF coûte aujourd’hui 800 mille BIF. Dans certains cas, ce prix peut grimper jusqu’à 1 million 200 mille BIF », témoigne F.V, un revendeur de vaches.
E.Q, un autre revendeur de vaches opérant dans les provinces Kayanza, Ngozi et Gitega, se plaint de la stabulation. « Cette pratique fera exploser les prix du bétail ». D’après lui, les revendeurs n’ont pas le choix face aux prix avancés par les propriétaires de vaches ayant adopté la stabulation.
« Au rythme où vont les choses, ce ne sont que les gens de la haute société qui vont consommer de la viande. Malheur aux pauvres », déplore un boucher.
1. « Dépendamment de sa qualité, le prix d’une vache est passé de 800 mille à 1 million BIF. Celle qui pouvait coûter 500 mille BIF coûte aujourd’hui 800 mille BIF. Dans certains cas, ce prix peut grimper jusqu’à 1 million 200 mille BIF », témoigne F.V, un revendeur de vaches.
2. Mon commentaire
1 million 200 mille BIF c’est l’équivalent de 605,69 dollars américains (ou peut-être 400 dollars).
Le Tchad va rembourser à l’Angola une dette de 100 millions de dollars avec du bétail (A RAISON DE 1.333 DOLLARS PAR ANIMAL). L’opération va se faire sur une période de 10 ans.
https://www.bbc.com/afrique/region-51928783
Si les 90% de la population qui font l’agriculture et l’élevage n’arrivent pas à assurer la sécurité alimentaire au Burundi, est-ce que le citoyen burundais lambda va pouvoir acheter de la viande si une vache est importée au prix de 1.333 dollars?